Poète et peintre belge. Il est le fils du médecin et botaniste Joseph-Désiré Hannon (1822-1870) et le frère du photographe Édouard Hannon (1853-1931) et de la mycologue Mariette Rousseau (1850-1926).
Théodore termine ses humanités au collège d Nivelles avant de s’inscrire à la Faculté de médecine de l’Université de Bruxelles. Néanmoins, très rapidement, c’est vers les arts qu’il se dirige. C’est auprès de Camille Van Camp (1834-1891) qu’il débute son apprentissage ; ce dernier est l’un des membres fondateurs de la Société libre des Beaux-Arts. Peu après sa dissolution en 1875, Hannon participe à la création d’un nouveau groupe d’artistes anticonformistes, La Chrysalide auprès d’artistes comme Louis Artan (1837-1890), Alfred Verwée (1838-1895), Constantin Meunier (1831-1905) et Félicien Rops. Son intérêt pour la technique nouvelle de l’eau-forte l’a amené à entrer en contact avec le graveur namurois en 1871 dans le cadre de la Société internationale des Aquafortistes fondée par ce denier en 1869. C’est en 1875 que Théodore livre sa première eau-forte dans le Cahier d’études de la Société. C’est d’ailleurs à partir de cette date que les échanges entre les deux hommes passent d’une relation purement professionnelle à une relation d’amitié sincère ; le passage du vouvoiement au tutoiement en étant le témoignage.
A la suite de L’Art Libre, Hannon fonde la revue L’Artiste en 1875, pour laquelle Félicien projette la réalisation d’un frontispice (lettre n° éd. 1895, 1897, 1898, 1900), dont il demande à son ami de ne pas dire qu’il est de sa main. Théodore Hannon est un acteur important du milieu littéraire, en particulier de la presse bruxelloise. En effet, il crée en 1874 le Journal des Étudiants et écrit sous divers pseudonymes dans L’Europe et Le Petit Bleu.
Son œuvre poétique la plus importante est Rimes de joie. D’inspiration baudelairienne, elle est publiée avec une préface de Joris-Karl Huysmans (1848-1907) et quatre eaux-fortes de Rops, dont un frontispice, en 1881. Les deux hommes avaient déjà collaboré en 1876 pour le premier recueil du poète Les Vingt-quatre coups de sonnet paru chez Félix Callewaert. De plus, ils avaient projeté en 1879 de réaliser un album commun intitulé Album du diable ou Cent feuilles de vigne (lettre n°éd. 1959). Rimes de joie sera réédité en 1883, chez l’éditeur bruxellois Kistemaeckers mais l’utilisation, en frontispice, d’une planche de Rops sans l’autorisation de ce dernier sera à l’origine d’une brouille entre les deux hommes. Rops a continué d’écrire à son ami jusqu’à son décès puisqu’il évoque cette dispute dans une lettre datée de novembre 1894 (lettre n° éd. 757). C’est à partir de janvier 1887 que le graveur et le poète se réconcilie (lettre n° éd. 2053).
Actualisé par Giuseppe Di Stazio, avril 2025