Sexe
Féminin
Madame Joseph Uzanne (? - ?)
telegram
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Page 1 Recto : 1Monsieur Joseph Uzanne 168 Boulevard St GermainPage 1 Verso : 2Mon Cher Joseph,Si Madame Uzanne va tout à fait bien, prenez demain à 9h.45 le train pour Corbeil, je serai à la gare à l’arrivée. C’est la floraison des roses, et j’espère que quoique gelées, elles auront encore quelqu’aspect. Puis il y a longtemps déjà qu’on ne t’a vu labas.À toi bien & des grands Compliments à Mme Uzanne sur son rétablissementF.Rops
letter
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Page 1 Recto : 117, R. DrouotCher Vieux,Deux mots, Uzanne te dira le reste car il va Brabançonner un brin. Ta lettre est « juste » si tu fais ce que tu dis & si l’octobre de 1882 te trouve parmi nous à Paris. C’est là l’important pour toi ! & pour nous qui aimerions à te voir dans ton milieu. C’est vrai je suis très très amoureux & cela déteint sur mes devis. Au fond il n’y a que deux choses : l’amour & l’art & dans l’art : la Nature. Le reste je m’en fous comme de la guigne. Aimerais-tu fester les Rois en ce temps de république bourgeoise & ventrue ?? – Le 6 janvier nous faisons cela. Tâche d’y être. Cela remplacera la Noël. Le Réveillon annuel est suspendu parce que Léon va à Londres dans quelques jours, & passera labàs le Christmas chez Mme Modjeska une amie grave à elle.– Dis donc à Carlier de t’accompagner en ces Épiphanies !! Cela distraira ce bâtisseur.Nom de Dieu ! que les femmes rendent nos amis bêtes !!!!!!!!!« Passe encore de baiser mais bâtir à cet âge !! »Évidemment c’est
postcard
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Page 1 Recto : 1Monsieur Dommartin translateurhôtel des Pays-Bas SpaUrgente.Page 1 Verso : 2Mon VieuxUzanne t’attend à Anseremme avec moi.À toiFély
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Page 1 Recto : 1Je t’envoie tes étrennes !9 janvier 1882Mon Cher Vieuxje suis de ton avis quant à la boutique d’Anseremme, mais je te répondrai comme l’abbé de Bernis : « on pense toujours plus à sa maîtresse qu’à ses créanciers » quelque tort que l’on en puisse avoir. Quant à ton argument tiré du doute où mes défauts de payement pourraient jeter les Belges sur ma position de fortune ou sur mes succès pécuniaires à Paris, nous en rirons ensemble. Ce n’est pas cela qui me ferait donner un maravédis à « la bonne Génie ». Je me fiche de l’opinion des Belges tu le sais comme de la peau de mes cigarettes de l’an passé, si je t’ai prié de leur plaire dernièrement en mon nom, c’est pour leur faire donner des subsides auxquels j’ai droit. Quant à leur opinion personnelle, & à celle des bons petits camarades envers lesquels je n’ai jamais été d’ailleurs que très aimable & très charmant en toute occasion, je te le dis en vérité, Mon Vieux, l’arrivée desPage 1 Verso : 2hannetons & la venue des pr
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Page 1 Recto : 115 nov. 1884Mon Cher VieuxJe comprends très bien tes appréhensions, & surtout celles des tiens. Mais somme toute c’est moins grave qu’on ne le dit beaucoup moins grave. Je vais voir Péladan qui est nommé Directeur-gérant de la librairie des Auteurs Modernes & fait un peu ce qu’il veut.Dans notre dernière conversation il m’a dit ceci : Les cartes sont mal faites en France, si Mr Dommartin veut se charger de leur exécution làbas nous nous entendrons pour faire une Série de Guides & j’ai un journal fort important pour lui faire à lui des réclames formidables & mensuelles. (Je te fais envoyer le journal : La Revue des Livres & des Estampes qui a pris merveilleusement. Nous nous chargerions de tout ce qui concerne l’impression.Page 1 Verso : 2Mr Dommartin porterait ses frais d’exécution de cartes qui seraient couverts par nous à six mois de date même à trois mois de l’apparition du livre, – du 1er volume des Guides-Dommartin, ou des Guides Jean d’Ardennes, mais il préfèrerai
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Page 1 Recto : 1Mr Léon Dommartinposte restante à Marseille Bouches du Rhône.Page 1 Verso : 2Mon Cher Vieux,il y a à Naples poste restante une lettre qui t’explique les péripéties de ta lettre écrite de Rome. – Je suis sur le point de partir pour Londres cela dépend d’un télégramme que j’attends. Viens vite, il fait beau temps ici & tu dois griller sur notre corniche ! – J’ai fait quelques jolies choses, tu verras cela. Dans tous les cas, attends moi, je ne resterai que peu de jours à Londres & j’ai à te parler.Je dîne avec de Roddaz ce soir & Uzanne qui font une pièce ensemble à ce que dit Roddaz. Comme j’ai l’habitude de ne croire que peu ce qu’il raconte & pas du tout ce qu’il affirme, je n’en crois rien, – puis Uzanne faisant une pièce c’est troublant ! Il est plein de talent pour diverses choses mais il ne refera pas Le Cid – même de la Vallée d’Augier !!!À toi vieux & à toiFély
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Page 1 Recto : 1Monsieur Léon DommartinHôtel St Phar chez Brebant Coin du Boulevard Montmartre URGENTE. PARISPage 1 Verso : 2Mon Cher LéonUzanne dîne Lundi avec nous. Il est pris ce soir. Demain cela tient toujours pour le soir si tu ne passes pas de la journée Va chez Gouzien lui demander un billet. Nous irons théatrer n’importe où.À toiFélÿJe suis à l’atelier jusqu’à Midi seulement – per causâ Donninâ. Je serai à 7 ¼ sans faute au Cardinal demain Samedi.
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Page 1 Recto : 1Les Jolisnets.Bièvres, 15 juillet 1883.Mon Vieux,Je t’espérais vaguement au 14 juillet. Je me disais que la Chronique devait avoir besoin de renseignements précis sur les érections du programme, & ne pouvait faire mieux que de t’envoyer la bàs, – ici. –Moi, je suis en fort travail & je resterai ici le mois d’Aout, parce que j’exècre l’envahissement bourgeois des villes d’eaux au mois d’Aout, puis aussi parce que Léontine quittant la rue Richelieu le premier janvier 1884 & voulant s’installer beaucoup plus luxueusement dans « un premier » quelconque, & avec sa crânerie ordinaire comptant donner à sa nouvelle maison l’importance d’une maison de premier ordre, il est de mon devoir de faire tout mon possible pour lui donner un fort coup de main dans l’affaire. Du reste tu sais que j’aime « les charges » ! Paris m’a donné le besoin de la lutte qui somme toute est la vie & la vraie. – Léon a sous la main une chose superbe, pour une maisonPage 1 Verso : 2specialement artistiqu
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Page 1 Recto : 131 oct.Mon Cher VieuxJe t’écris ce mot ci pour te dire 1° que je vis toujours. 2° pour t’envoyer ma nouvelle adresse à partir du premier janvier 1884 : 21 Rue de Grammont. –Pour te prouver que je t’aime beaucoup – quand même, je t’envoie la lettre que je t’écrivais il y a un grand mois. – Il vaut mieux & toujours se dire ce que l’on a à se dire, la parole corrige la dureté du verbe, & le ton fait la chanson. – Je ne veux pas me brouiller avec toi, quoique tu le mérites bien depuis deux ans ; mais je crois qu’en amitié celui qui donne le plus est encore celui qui en tire le plus de joie.J’ai été très heureux d’apprendre que la santé d’Émilie était rétablie. Tu sais combien j’aime ta fille & comme je l’ai toujours défendue contre la méchanceté bourgeoise de là bas, et quand tu n’étais pas là. Embrasse la pour moi.Clairette passe l’hiver à Paris ; en mars elle retourne à Douvres.Je fais moi-même son éducation. Léontine & toute la maisonnée s’installentPage 1 Verso : 3le 1e
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Page 1 Recto : 17 janvier 1884Mon Cher VieuxJe ne sais pas si la Mère Doucé vient de me tirer une carotte, mais j’espère que tu pourras m’aider en cette affaire. Je vais te raconter la chose avec la rapidité de la flèche « lancée d’une main sûre » du bon Murger : L’autre jour, j’étais occupé à dépoter mes chrysanthèmes sans penser à mal, lorsque je vois débouler dans mon atelier la petite mère Doucé, retour de Bruxelles. Sur ma table s’étalait une collection très complète que j’allais vendre à un éditeur anglais pour 600 frs comptants, & 400 frs en billets sur Londres. C’était fin de mois, – besoin d’argent !! – – Combien cette collection demande la petite mère Doucé ? – 1000 frs « comptants ». Je l’achète dit la petite mère Doucé. – Cela me paraissait « prodigieux » ! Tu vas voir que cela l’était : – « Je viendrai demain vous payer & emporter la collection » – Je me hâte de rebâtir une autre collection pour l’anglais, je passe toute ma nuit à ce travail,Page 1 Verso : 3et j’attends la
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Page 1 Recto : 1Monsieur Léon Dommartin 47 Rue d’Orléans Ixelles BruxellesPage 1 Verso : 2Mon Cher VieuxLa lettre pour toi est partie & la caisse par dessus le marché – Rien à faire que de changer l’adresse & l’expédier à UzanneÀ toiFély
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Page 1 Recto : 13e lettre !!19 nov. 1884.Je t’ai écrit deux lettres, voici la troisième ! – Et tout cela dans la même farde ! –Mon vieux, je te l’ai dit : je suis à ta disposition ! – Fais ce que tu veux. Dimanche je vais à Bièvre soigner mes végétaux, cela ne m’empêchera pas d’y retourner le jour que cela te plaira.Uzanne est à Munich, il a voulu aller en Suisse mais pour voir la Suisse « d’hiver » sans étrangers-touristes & sans Alpins. Daudet lui ayant dit que c’était seulement en Décembre que la Suisse était supportable aux nerveux. Il va à Nuremberg & reviendra peut être par la Belgique, lorsque celle ci aura traversé l’ère de ses glorieuses révolutions & pour proclamer la République. Voilà. Si tu as peur, fais relâche car quoiqu’on die les fourgons des cholériques roulent toujours & il est inutile de priver notre pays de son seul écrivain français.Page 1 Verso : 2– Mlle Claire Godebska se marie dans un mois avec un jeune Médecin sans fortune aucune, plus gueux que n’importe qui.
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Page 1 Recto : 1Paris le 6 sept 1884.21 Rue de GrammontMon Cher VieuxIl est probable que du 9 au 10 tu recevras cette lettre, mettons le 12. – Celle-ci a pour but de te dire que si tu rencontrais Ritter ou quelqu’un des siens : « j’ai été malade » assez gravement de congestions cérébrales.– C’est d’ailleurs vrai & j’en garde encore un œil rouge comme un Dieu Indien. – Cette recommandation a pour but de justifier une invitation à Roulers que je voulais éviter.Rien encore, rien de fait absolument avec la Roche-Claire. En attendant nous avons loué la petite maison qui servira à Uzanne. Nous allons d’abord y déménager en attendant l’autre, qui viendra évidemment, mais les zoophytes qui y sont collés en devront probablement être arrachés par la main vigoureuse de l’huissier Homelin !Nous travaillons comme des bœufs à nous deux Uzanne pour être libres du 20 au 5 octobre !. C’est dur par ce temps merveilleux !Page 1 Verso : 2N’oublie pas qu’en octobre-novembre tu dois venir à Paris voir ton é
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Page 1 Recto : 1MercrediHa ! Ah! Mon vieux comme on voit que Bruxelles est à cent lieues de Paris & que tu oublies vite « l’allure de ton vieux Paris » ! où les millionnaires & même les tri-millionnaires comme Camille Blanc m’écrivent, à moi : « Envoie moi cent francs par retour du courrier & va me laver la collection de l’Art & de la Mode chez Conquet ! » – Mais tout le monde a toujours besoin d’argent ! Filleau, Clapisson, Silvestre le bon Godebski & on s’en procure ! C’est même ce qui est la gaieté d’ici !! Tu es étourdissant quand tu me dis : J’ai dit à Conquet : « Vous savez je me défais pour des motifs auxquels l’argent n’a rien à voir. (c’est ça qui aura fait sourire Conquet !) D’ailleurs je ne tiens pas tant que ça à la vendre »– Et en même temps tu lui demandes de l’argent ! Et tu crois que Conquet y fera même attention !! Que tu connais peu ton librairePage 1 Verso : 2parisien ! – Mais c’est le Contraire qui l’aurait stupéfié ! & mis en suspicion !! Être naïf & brabançon que
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Page 1 Recto : 1Recu Caisse, très bienTout cela marche comme sur des roulettes. et cela ira tout seul, naturellement !! huit jours plutôt ! Mais sacré vieille autruche entetée, on a autre chose à faire !! Ce n’est pas la fièvre Rops, c’est la fièvre de tous, du musicien que je vois improviser, des mesures de raccort au lever du rideau, fièvre de Stevens retouchant son tableau à l’exposition de chez Petit ¼ d’heure avant le guichet, fièvre des 3,000 peintres qui vernissent sur le dos des Commissionnaires, fièvre des articles sur le marbre, Uzanne n’a pu arriver cette année avec son livre, faute de ces huit jours là !– Huit jours ! tu en parles à ton aise. J’ai fait trois dessins pendant ces huit jours là.Du reste je te l’assure, tu trouves cela « triste ». Moi je trouve cela bon & j’adore ces « coups de chien »Je travaille mieux & plus intense la dedans. Les doigts sont nerveuxPage 1 Verso : 2& cela marche ! – Vive la Vie vivante. Je sors de moi-même comme un boulet du canon & le résult
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Page 1 Recto : 1MardiMon Vieux,Que veux-tu que je te dises ? Tu as livré le cuivre après avoir livré la collection. Livré ce cuivre sans raison comme tu avais livré sans raison la collection. C’est le gâtisme en sa fleur. Il n’y a pas à faire de réclamations ni de récriminations ! On ne proteste pas contre un parti pris de faire exactement le contraire de ce que l’on dit de faire. C’est trop bête.Puis tu me dis délibérement que si tu avais su « à quelles gens tu avais affaire tu n’aurais pas entrepris de négociations ». Ceci est le pur chef d’œuvre !! Depuis la première ligne de mes lettres jusqu’à la dernière je te clame : ce sont des canailles défie-toi ! Et toi tu t’obstines à traiter « avec Lalouette » & à agir avec lui comme si c’était un ange ! –Quel malheur que je n’aie pas prié un étranger de se charger de cette petite transaction qui tient en deux lignes !!! :1° Ne pas donner de collection sans argent. – 2° Ne pas donner de cuivre qu’aprèsPage 1 Verso : 2le payement des billet
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Dom,Il n’y a pas un mot qui tient dans ta lettre. C’est un idéal de non-compréhension des faits & de belle imagination dans le vide. Voilà !Il ne s’agit & ne s’est jamais agit de savoir si j’ai eu raison de faire ou de ne pas faire les dessins, « à temps ». Ils étaient « à temps » puisqu’ils étaient prêts le Dimanche soir à être mis dans la caisse. Tu vois comme tu es à coté ! Non, – malgré « tes objurgations » je ne suis pas pressé, pas plus pressé que je ne me presserais encore !– Nous sommes comme cela 5,000 ici. C’est regrettable mais c’est ainsi. Tu es par trop Prudhommesque de croire qu’à mon âge on change ses défauts, défauts inhérents à vos nerfs & à votre organisme ! C’est par trop naïf réellement & pour un « psychologue » tu m’étonnes, tu m’étonnes !– La caisse a été mise Jeudivis-à-vis d’Uzanne qui peut en témoigner, donc parfaitement à temps, – tu l’as mise dis-tu tout de suite, – je te crois, – elle est arrivée non pas le Dimanche soir mais le Lund
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Page 1 Recto : 1Middelburg Jeudi matinMon Cher LéonJe serai à Heyst Vendredi soir tout au soir probablement cela dépendra des trains. Nous faisons une bonne tournée.Comme je te l’ai dit nous ne nous occuperons plus de l’accident – car cela a été un véritable accident pour moi, – de Conquet. Je ne t’en veux plus & je t’ai écrit au sortir de chez Conquet, d’où mon exaspération, d’autant plus que cela compromettrait Uzanne & Camuset vis à vis de cet imbécile de libraire & cela à cause de tes ridicules hésitations.Comme si on hésitait dans ces choses là, qui si elles avaient une importance capitale pour toi, ne pouvaient être de ton coté que l’occasion d’obliger en écrivant vingt lignes, un vieil ami.À bientôt & bonnes amitiés à ta mère & à Émilie. Clairette est bien impatiente de la voir & l’embrasseFélyFilleau & Clapisson ne t’ont pas vu naturellement.
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Page 1 Recto : 1TélégrammeTravail, coup de chien habituel. Terne avril. Fais belles choses pour iceluy. Pas temps répondre. Samedi libre Bièvre, bains, planter fleurs Pâques. Vais campagne avec dix moiselles de bonne maison Duluc de toutes couleurs. Cris esbaudissements petits tétés au soleil. Ma joie ! Moi bon patriarche. Belles filles nouvelles ici. Bien portant. Gagne vrai talent vrai, commence à trouver bien ce que fais. Pas encore ça, mais avec travail là, faut que ça se déconstipe.Attends toi – Uzanne aussi. – Viens irons Fontainebelleau Montigny – Bon tout çaToi bientôt heinFely
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Page 1 Recto : 1Vendredi.Mon Cher Joseph,je suis embêté de t’embêter, mais voilà que je ne sais plus si c’est : 11 Cité du Bel Respiro ou 11 rue du Buen retiro que demeure Cariès ! Fais-moi la grâce de mettre l’adresse, et en sortant de jeter cela dans une boîte-posteJe te prie de m’excuser de t’avoir quitté si brusquement hier, mais il me restait juste le temps nécessaire pour arriver à la gare. Si tu n’est pas rentré en possession de la lettre perdue, fais le moi je te prie savoir par un petit mot : 1 Place Boieldieu. J’y suis de 10 à 12 et de 1 à 4 1/2 demain. Je te dirai que hier j’étais très embêté par, une vilaine nouvelle qui m’arrivait de Belgique, aujourdhui la nouvelle est controuvée, et je suis rasséréné. Tu me diras aussi quand tu iras conduire Mme Uzanne à la Villotte, afin que je ne fasse pas des invitations biscornues, et à contre-temps.– L’autre jour, je t’avais envoyé une dépêche télégraphique, la veille du jour où tu avais reçu ma lettre dont je t’annonçais l’arrivée
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Page 1 Recto : 1Mon Vieux CopainJe ne peux partir que Lundi soir à 3 heures ½ Mon Oncle me prie de l’accompagner jusque Mons & il ne peut partir que Lundi dans l’après midi. Tuile. Scie EmbêtementJe m’envoie au diable, afin de t’éviter cette peine.Repose toi de tes deRoddailleries ! en m’attendant & ne me maudis pas trop.J’ai écrit à la Mère P.Ce P. est terrible !Mardi nous serons à ses pieds, Il fait fichutemps d’ailleurs pour campestriner .À toi ma belle poule noire comme dit de Roddaz qui a du faire « un temps » comme pédéraste.Fély<Amitiés à toutes nos racailles d’Amis.>
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Page 1 Recto : 1Mercredi ½CroquisMon Vieil,Voilà le programme :– Samedi : je vais prendre les Filleau à onze heures, gare de Corbeil. Ils passent la journée avec nous & partent après le dîner.Il y a un lit pour toi dans la « belle chambre »Dimanche : Alice et deux bonnes petites filles laides de la maison, – plus « Jeanne » Haraucourt et un vélocipède ! Maintenant il fait un temps de rêve tu as besoin de te distraire, & vraiment tu deviens misanthrope et misogame.Allons ! tu en travailleras mieux Lundi après une bouffée de soleil, et si tu veux Lundi nous ferons une thébaïde ici à nous deux.À toiFélyHaraucourt a une bicyclette comme Dom !
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Page 1 Recto : 1Perros-GuirecHôtel du LevantSamediMon VieuxJe t’écrirai demain une plus longue lettre. Pour l’instant ceci n’est qu’une poignée de main, – tra los montes, – pour te dire que je te sais gré d’une foule de choses.Mais, – je ne suis pas content de moi ! – La « Cabeza » n’est pas d’aplomb sur les épaules, & le moral bat des chamades ! Nous causerons de tout cela là bas. Je ne serai à Paris que Samedi prochain dans – huit jours. J’espère encore en la grande Mer réparatrice mais elle se fait prier la Coquette.À toi bien de cœur,Fély
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Amiviens dîner demain avec nous. Peut être irai-je au Jardin d’Acclimation, mais ma patte n’a pas encore donné son adhésion & tout dépend d’elle.Moi aussi je me retrouve avec plaisir devant ma table de travail. Il faut reprendre collier !À toi & à demainFély
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Page 1 Recto : 1Paris le 26 Déc 1893Mon Cher Vieux,Voilà : Tous les jours jusqu’à Vendredi prochain, ou plutôt tous les Soirs mes chères amies sont, le soir à la maison de commerce pour toutes sortes d’essayages de bal. De la journée elles sont libres, de sorte que si tu veux venir déjeuner avec nous, Jeudi par exemple tu nous feras grand plaisir, ou si tu préfères dîner Vendredi, le plaisir n’en sera changé. – Va de préférence en Égypte. C’est du vrai Orient, malgré les Anglais ! il est tard pour y aller, mais plus tard, cela sera encore plus tard ! Je compte bien y aller passer un hiver un de ces janviers prochains. – Cet hiver, je suis tout à mes réinstallations. Puisque nous ne pouvons pas nous passer de Paris, il faut bien en prendre notre parti ! Je te donnerai, si tu vas au Caire un mot pour un vieux camarade à moi qui est labàs juge au tribunal mixteDis moi si tu viens Jeudi ou Vendredi Jeudi je ne peux te donner que de midi à 2. J’ai un tas de rendez vous embêtants pour l’aprè
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Page 1 Recto : 1Paris le 23 Nov. 1892MercrediMon Cher Vieux,Voyons, viens-tu diner avec nous demain Jeudi ? Il y a des lustres que l’on ne t’a vu. Et le dîner des « mystérieux sympathistes » ? Flanque un dîner à 6 frs par tête, tout compris excepté les cigares, & l’on y viendra.Mais tous ces dîners sont trop chers pour les bourses artistiques & littéraires ! La Plume est dans le vrai :Cent sous ! aussi regarde tout le monde y est.Arrange n’importe o[ù] mais du côté Boulevard un dîner à sept francs ou de six francs café compris.Si nous allions ressuciter leRocher de Cancalerue MontorgeuilBon restaurant & pas cher. Cela nous fera penser à Paul de Cock, que je relis pour l’instant à la Campagne.Il a bien plus de génie que Zola. C’est exquis & délicieusement mal écrit : une saveur ! Demain Jeudi à 6 ½ heures.Le Rocher de Cancale est à la fois rive gauche & rive droite.À toi bien à travers les âgesFély
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Page 1 Recto : 1Lundi le 19 sept 1892.Mon Vieil ami,CroquisJe suis revenu de la Guymorais & je n’ai fait que traverser Paris, mon maçon m’attendait à la ½. De plus j’ai flanqué Zola le jardinier « dehors » comme on dit en Belgique. Il ne faisait plus rien. Je vais remplacer ce gros Tourangeau par des Belges. Il n’y a qu’eux qui travaillent sérieusement.Si tu as un jour profites-en pour venir le passer avec moi. Il fait un temps merveilleux, un idéal d’automne. Et l’on respire frais et bon ! – Puis tu verras mes « mansardises » Viens donc, pas n’est besoin d’attendre Dimanche. J’ai à te dire un tas de choses. Prends un congé.À toi, à perpétuité.FélÿCroquisNe fais pas attention à ce croquis ! je n’avais plus que cette feuille de papier !Je ne peux bouger à cause de l’exequatur donnée au jardinier Lefebvre ! Je me sers de concierge.<J’oubliais : Ne pourrais-tu me donner les nos de l’Art Moderne où il est question de moi ?>
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Vieux, –Je fais comme les dévots qui ne se lavent pas après le Mercredi des Cendres pour ne pas enlever la croix frontale, – ma moustache – qui défie les Dieux ! – se refuse à toute libation profane, & porte en ses poils fauves « l’odor di femina » – qui est l’encens de notre culte.Je ne sais plus pourquoi je t’écris : Ah si ! – Garde & n’oublie pas de me remettre « la lettre au major » – j’en aurai besoin pour une série de « Lettres Jeunes » dont je veux un de ces matins accabler mes Contemporains.À bientôt Cher & bon beuveur – Tiens toi en joie malgré tout. –« Καιρε »dit la sagesse grecque qui avait créé douze dieux joyeux.À toiFtailleur d’imaiges de haulte lice.Je t’envoie des vers que l’on croirait de moi & qui sont nés sur les blancs oreillers ! [illisible:effacé]
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Page 1 Recto : 1Paris le 1er mars 1887Mon Cher Picard,Envoyez La Tentation de St Antoine, si vous voulez ; cela me fera même plaisir. Quant à l’Attrapade, c’est une œuvre qui a vieilli beaucoup plus que le reste. Dans vingt ans ces modes là seront oubliées, mais pour l’instant, elles ne sont que « démodées » & même grotesques, comme toute mode passée, & qu’on a connue. Il faut du temps pour que cela devienne de « l’histoire » !Je compte exposer, (si la Société de l’Art Indépendant m’accorde jusqu’au 12 Mars pour « envoyer ») à Anvers le dessin du frontispice du livre de Rodrigues : L’eau Forte. dessin assez curieux, & qui je crois vous intéressera. C’est plutôt un vaste croquis, qu’un dessin mais tel quel, il me paraitPage 1 Verso : 3d’une bonne vibration. J’ai mis la main sur un modèle extraordinaire, qui pose comme une momie, & ne se galvaude pas dans les ateliers, – rare ! C’est une femme qui pose par amour de l’art, qui m’a écrit, la première, qu’elle ne redoutait aucune pose, qu’e
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Picard,Votre lettre me trouve au lit avec toutes sortes de migraines méningiteuses qui m’empêchent de vous écrire longuement aujourdhui. Et il faut que j’écrive longuement !! Je vous remercie beaucoup d’avoir levé ce lièvre dont nous tirerons les longues oreilles. Ce n’est ni pour moi ni pour le Pendu, mais il y a là un précédent ignoble à ne pas laisser passer sans protestation. Dans un ou deux jours vous recevrez de mes nouvelles, mais aujourdhui je ne pense qu’à une chose : à me poser de l’eau sédative aux tempes & à prendre du quinine. Il y a huit jours que cela dure. J’injurie toutes les divinités cachées qui président aux cérébraucités humaines, mais rien n’y fait !À vous, merci & à bientôt.Félicien RopsS’il vous rentre un « Amiral » ne m’oubliez pas s.v.p. J’ai lu cela chez Uzanne. J’ai encore dans les yeux la silhouette blafarde du Norwégien au Cap Horn. Vous avez fait là un bon & courageux livre, Mon Cher Ami. Et puis il a exaspéré le bourgeois, l’anci
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Picard,Uzanne a dû vous écrire. Il m’a dit qu’il ne pouvait être libre que dans la deuxième quinzaine d’Aout, je le regrette bien pour ma part. Ne voulant pas aller en Belgique pour le moment, pour une foule de raisons que je vous ai dites, je me suis réfugié ici dans un petit coin vert de la Forêt de Fontainebleau, le seul où il y ait de l’eau & j’y travaille « sous le couvert des hêtres » ! –Je vous remercie encore & remerciez aussi s’il vous plait Monsieur Maus pour l’article de l’Art Moderne. Il est beaucoup trop élogieux, c’est le reproche qu’il m’est permis de lui faire. Je ne mérite pas cet excès d’honneur, mais je ne mérite pas non plus les indignités qui m’ont été prodiguées.J’ai reçu une lettre de Rousseau qui s’excusait de l’Exposition « hâtée » qu’il m’avait faite. « Hâtée » est doux. Je le crois bien disposé en ma faveur & si vous lui parlez ses bonnes dispositions s’accentueront. – Il me demande d’exposer en Belgique, je ne veux faire subir àPage