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Votre lettre me trouve au lit avec toutes sortes de migraines méningiteuses qui m’empêchent de vous écrire longuement aujourdhui. Et il faut que j’écrive longuement !! Je vous remercie beaucoup d’avoir levé ce lièvre dont nous tirerons les longues oreilles. Ce n’est ni pour moi ni pour le Pendu, mais il y a là un précédent ignoble à ne pas laisser passer sans protestation. Dans un ou deux jours vous recevrez de mes nouvelles, mais aujourdhui je ne pense qu’à une chose : à me poser de l’eau sédative aux tempes & à prendre du quinine. Il y a huit jours que cela dure. J’injurie toutes les divinités cachées qui président aux cérébraucités humaines, mais rien n’y fait !
À vous, merci & à bientôt.
Félicien Rops
S’il vous rentre un « Amiral » ne m’oubliez pas s.v.p. J’ai lu cela chez Uzanne. J’ai encore dans les yeux la silhouette blafarde du Norwégien au Cap Horn. Vous avez fait là un bon & courageux livre, Mon Cher Ami. Et puis il a exaspéré le bourgeois, l’ancien, l’éternel ennemi ! Et cela m’est une joie profonde.
Tous mes Compliments respectueux à Mme Picard je vous prie. F.R