Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Recu Caisse, très bien

Tout cela marche comme sur des roulettes. et cela ira tout seul, naturellement !! huit jours plutôt ! Mais sacré vieille autruche entetée, on a autre chose à faire !! Ce n’est pas la fièvre Rops, c’est la fièvre de tous, du musicien que je vois improviser, des mesures de raccort au lever du rideau, fièvre de Stevens retouchant son tableau à l’exposition de chez Petit ¼ d’heure avant le guichet, fièvre des 3,000 peintres qui vernissent sur le dos des Commissionnaires, fièvre des articles sur le marbre, Uzanne n’a pu arriver cette année avec son livre, faute de ces huit jours là !

– Huit jours ! tu en parles à ton aise. J’ai fait trois dessins pendant ces huit jours là.

Du reste je te l’assure, tu trouves cela « triste ». Moi je trouve cela bon & j’adore ces « coups de chien »

Je travaille mieux & plus intense la dedans. Les doigts sont nerveux

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& cela marche ! – Vive la Vie vivante. Je sors de moi-même comme un boulet du canon & le résultat est bon. Je ne demande qu’a vivre toujours comme cela. Et comme cela je vivrai toujours. J’étais né pour cela. – Que faut-il de plus ? De cette façon je produis, & je ne peux produire que comme cela. À Heyst à Anseremme à Bruxelles le calme plombé m’envahit. Cela te va tu as raison de rester là.

Et à ce propos, Uzanne t’injuriait hier & te disait à travers moi. Si ce cochon de Dommartin était ici au lieu de ronfler la bàs ! quel beau livre nous aurions fait chez Quentin ensemble ! – Cet animal de Quentin vient de donner six mille francs comptant & une part dans la vente annuelle qui équivaudra à 2 ou 3000 frs de rente à un imbécile pour faire « Le guide aux environs de Paris » nous aurions fait cela ensemble !!

– Ai-je du nez hein ? Je le sentais ce guide, il y a ce propos t’ai-je aussi assez scié ! pour venir le faire ! – Ah c’est qu’il fallait un petit coup de chien pour venir ici, un petit coup de chien pour casser tes mille fils d’araignée qui t’enveloppent là bas. Et note que c’est ton idée de faire tout cela, de venir ici, etc etc. mais / il faut le petit coup de chien ! / Je t’ai toujours dit : qu’ici tu trouverais toi ayant fait un guide tout

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ce que tu voudrais à gagner. Mais il ne faut pas hésiter ! Si tu n’avais pas pris tes huit jours, tu

serais ici installé marié avec de jolis tétons, ce qui est toujours agréable pour vous tenir chaud en rentrant le soir, & doucement en te promenant tu aurais fait ton guide avec nous ! – & Mr Bevry, Bany je ne sais plus comment, l’imbécile en question enfin, ne l’aurait pas fait ! Nom de Dieu cochon ! ce que tu me fais rager !

Quant Ah huit jours ! – Et tu trouves étonnant qu’on fasse voyager une caisse vide ! Mais je ferais voyager un éléphant !