Sexe
Masculin
Fille de Félicien Rops et Léontine Duluc. Elle épouse Eugène Demolder, juriste et écrivain belge.
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Page 1 Recto : 1188922 octParisMon Cher EugèneIl est urgent que tu veuilles bien m’envoyer l’adresse hôtelière promise, – y comprise l’adresse du meilleur hôtel avoisinant la gare du Luxembourg.Lu le morceau très littéraire que tu as bien voulu me dédier, – ce dont je te remercie, intitulé : La Montée au Calvaire . C’est réellement très bien. Que veux-tu que je te dise ? Tâche d’en faire souvent des « comme ça ». Ah ! pour l’article-Browez, cent francs me paraissent suffisants pour le moment Je demande simplement deux choses : 1° de n’être pas tenu à faire : « une chronique » c'est à dire à parler après tout le monde de choses qui ne sont pas toujours intéressantes. 2° de ne commencer ma « chronique » appelons la comme cela cet article mensuel qu’en Janvier prochain 1890. Voilà Il est évident que je parlerai beaucoup plus des Expositions & des livres que du reste. Enfin je parlerai de ce qui me plaira, sans savoir si cela peut plaire aux autres. Entendu hein ? Si cela embête les gens,
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Page 1 Recto : 127 fév 1890 Paris.Deux mots « au Galop »Mon Cher Eugène :Je reviens du Havre avec ma femme & ma fille. Maison fondée à New-York : 614 Broadway. Clairette est la coqueluche des New-Yorkaises. Elles la trouve plus américaine qu’elles-mêmes ! Fille extraordinaire je t’assure, tenant tête aux Yankees les plus entêtés, & prête à jouer du revolver si besoin était. Quel dommage que Paul soit son frère, sans avoir son sang ! mais voilà c’est l’enfant de l’amour.– Accordé, mon vieux en principe pour le frontispice. J’avais juré de n’en plus faire mais pour toi, je manquerai à ma parole. Ferai mes conditions après !!– T’envoie deux épreuves eaux fortes prises au hasard. Recevras tout, petit à petit. Veux vivre longtemps. En outre de ces deux eaux fortes, une photographie que je t’ai promise : Prends cette photographie, va aux XX, mets toi devant le jeune homme mélancolique qui regarde je ne sais quoi dans le parc d’Héverlé & dis-m’en des nouvelles ! Ah ! ce « Knopft » (jamais je
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Page 1 Recto : 1½ Lune, Essonnes.(Seine & Oise)23 nov. 1894.Mon Cher Vieux Jeune,Reçu les volumes : Récits de Nazareth et les Contes d’Yperdamme. Manque : l’Ensor, envoie, je te prie. Dès que j’aurai gravé, ce que je fais maintenant, le frontispice du Supplément de l’œuvre de F. Rops, – de ce que l’on veut bien appeler : « mon œuvre » je me mettrai au tien. – Je vais porter demain ou Lundi soir tes volumes à Bailly, – (librairie Indépendante) je crois qu’il publiera la chose. Bonne petite maison. Cela vaut mieux que Vannier, qui est en décadence. Savine sur lequel je comptais, comme je te l’avais dit vient de sauter, ou à peu près, Lemerre est trop cerné & gardé à vue.– L’Automne, que j’aime comme coloriste et comme intimiste ne me va pas décidément, Je broie du brun, il me fait trop penser aux amis absents dont la perte me semble plus sensible aux feuilles jaunes. C’est que Novembre, c’était « la Rentrée !! Je revenais d’Anseremme ou de Blankenberghe. On s’était attardé autour des gra
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Page 1 Recto : 1La Guymorais par St Méloir des Ondes, Mardi 8 oct. 1895Ille & Vilaine.Mon Cher Alfred,Ta bonne lettre nous a fait à tous très grand plaisir. J’ai toujours beaucoup aimé Eugène que je considère comme un fils, et bien souvent je le grondais amicalement de cette demi-oisiveté dans laquelle il restait plongé, et où se rouillait son talent.– Heureusement l’influence de Claire très sérieuse sera plus forte que la nôtre, et si deux êtres réunissent de belles conditions et de belles chances de bonheur, ce sont à coup sûr ceux qui nous préoccupent pour l’instant. Nous ne pouvons malheureusement nous rendre à Bruxelles avant le 10 ou le 15 novembre. Ma femme est encore, pour six mois, associée aux dames qui ont repris sa maison de commerce, et elle rentre pour exécuter une importante commande que l’on ne peut refuser, mais j’espère que pour les fêtes de la Toussaint une partie de la famille pourra accompagner Eugène à Paris, et si tu peux en être ce ne sera que mieux.Comme tu le
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Page 1 Recto : 18 Mardi 95La Guymorais p. St Méloir des Ondes,Mon Vieil,Je t’écris avant de partir pour St Malo, au milieu des colis, de Bambin qui jappe, & des charretiers. Je t’envoie la lettre très aimable de ton père, tu vois que tout marche à tes souhaits. Clairette t’écrira de làbas à l’arrivée, elle paraît contente, ma femme aussi. Seulement il faut que l’amaigrissement continue !! Et si tu te présente en épouseur Belge, tout est rompu mon gendre ! – Si l’on fait un monument à Verwée je réclame, c’est mon droit d’être de la Commission. c’est mon droit, je suis le plus vieil ami de Verwée. Je te charge de cela, et sois prompt je te prie.À l’arrivée à la Demi Lune, après demain, Je t’écrirai aussi, j’ai bien des choses à te dire, mais il faut que je me rémémore tout cela. Puis je ne suis plus un homme je suis un emballeur.Tout le monde t’embrasse et t’envoie de grosses amitiés,Félicien Rops
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Page 1 Recto : 1Lundi 28Mon Cher Eugène,Nous voici le 28, – Lundi, c’est donc Jeudi 31 que nous vous espérons comme nous disons en Bretagne, écris-moi le Jour & l’heure de votre arrivée. Clairette t’écrira le nom de l’hôtel où tu déposeras Alfred, la chambre d’ami te revient, la chambre « du gros cousin » attention à la rotondité ! On se plaint de ce que tu n’as pas osé envoyé ta mesure depuis ton départ ! – Enfin j’espère que tout marchera bien. Il n’y a jusqu’à présent que peu de pierres d’achoppement. Une de celles qui paraissent les plus difficiles à aplanir & à mettre à niveau, c’est la question de l’installation & du séjour : Paris ou Bruxelles, ou les deux si cela se peut. Léontine & Aurelie Duluc en cédant à Clairette une grande partie de leur fortune « pour qu’elle puisse hériter se sont réservées l’usufruit de cette fortune qui retournera à Claire & à ses enfants sur cet usufruit, elles comptent donner à Claire en se mariant, cinq mille francs de pension, toutes ses toilettes
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Ami,fais-moi le plaisir de songer aux lettres de faire part comprises comme tu l’entendais : Ton père, ta mère et MmeDuluc annonçant le mariage. Exemple :1° Monsieur et MmeDemolder etc etc ont l’honneur de vous faire part etc etc du mariage de leur fils, MrEugène Demolder etc etc avec MlleClaire Rops.2° MmeDuluc-Leroy a l’honneur de vous faire part du mariage de sa petite fille MlleClaire Rops avec MrEugène Demolder etc etc etc etcLa Demi-Lune Commune d’Essonnes (Seine & Oise). Arrange cela, le mieux possible.Envoie moi la liste des personnes auxquelles Alfred veut « faire part », te prie, en plus celles à qui toi tu veux annoncer ton mariage afin que cela ne souffre pas trop de retard. N’oublie pas surtout. Important. Nous n’avons pas encore reçu l’épreuve de la photographie des employés de la fabrique si attendue.Bons Compliments et bonnes amitiés à toute la famille.
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Page 1 Recto : 19 avril 91Deux mots mon Cher Barrion,Je ne suis pas négligent, ne le croyez pas, mais j’ai depuis trois semaines, ici, un de mes parents, qui a toujours été toute sa vie, le meilleur des parents, & le meilleur des amis. Il à soixante-cinq ans, est vert comme un pré ou comme le laurier de Ronsard, & m’a éreinté de courses dans Paris, de soirées au théatre, au Chat Noir, à tous les chats de toutes les couleurs. Je suis fourbu ! Voilà le 21e jour qu’il est ici, & si cela devait durer, je n’aurais plus qu’à demander mon entrée à l’asile du Vésinet !! – Je vais vous envoyer, demain déja, ou plutôt après demain, Samedi, des choses inattendues. – Ah ! pour la collection, croyez vous qu’il ne vaudrait pas mieux la reprendre vous même ! Le chemin de fer : c’est dangereux ! Ah je veux vous faire un bout de croquis pour cette collection, que je me ferai le plaisir de vous offrir ; en réparation de toutes ces attentes. – Le papier de la première page est bien mauvais !!* mais à la
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Page 1 Recto : 1Mon Cher VieuxJe t’ai attendu jusqu’à 3 heures force m’est de sortir pour promener MlleRops ès baraque. Excuse moi & si tu trouves une heure demain (pas de 12 à 3) pour venir prendre la dame porciphillène. Viens, sinon je l’enverrai par mon fidèle larbin.Bons souhaits pour l’an de grâce 1886, qui je l’espère te dedommagera en bons dessins des faillittes de parole & de santé de ton déplorable ami :F. Rops
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Page 1 Recto : 1Paris 29 mars 1882Mon Cher VieuxPlus de nouvelles de toi depuis que tu es rentré dans ton coin d’Ixelles ! Sale mutismeux que tu es ! – Que deviens-tu ? que fais-tu ? J’ai appris par raccroc que ton affaire Rosez ne se faisait pas. Si ton été est libre nous en profiterons, je compte d’abord aller en Juin à Heyst, puis revenir à Montigny quelques jours, puis Montlignon, & un coin de St Enogat ensuite. Je veux errer avec mon bazar de graveur partout où l’on peut graver & peindre. Si tu le veux nous passerons un bon été de travail vagabond. Nous sortons d’un hiver dur comme soirées ! Godebski a donné hier un grand dîner costumé, très amusant & très drôle. J’y étais en St Antoine « ex-tenté » & professeur « d’extase » un St Antoine séduit.– MmeGodebska en t’sigane. Godebski en paysan hongrois. Franz Servais en dame de Compagnie Anglaise. Le docteur Pofsi en Tunisien, Robert Mols en Arnaute, sa femme, fort jolie « en Japonaise, Silvestre en « rentier ». d’Hervilly en vieux m
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Page 1 Recto : 1Dimanche,Mais j’arrive ici mon vieux, j’arrive ! Et depuis mes malles débouclées, il pleut & il vente à décorner Cocu lui même & tous les cocus de la bonne ville de Brugesès paÿs de Flandre ! – Je n’ai pu aller te donner la poignée de main de l’étrier, parce je suis parti plus tôt que je ne le croyais, avec Filleau & Clapisson. Je les ai conduits à Anvers à l’île de Walcheren à Domburg ; dans l’île de Zud-Beveland, jusqu’à Rotterdam ! Puis je suis revenu ici à Heyst-sur-mer avec ma fillette. J’attendais le doux soleil de septembre pour te faire signe. Voilà la marche projetée : Dom est dans les Ardennes jusqu’au douze septembre inclusivement. Le 13 il sera ici. Tu peux arriver directement ici par deux voies par Lille ou par Bruxelles. Je vais t’attendre à Bruges. Nous passons une soirée à Ostende, tu reviens loger ici. Nous traversons à pied le Cadzand un pays bizarre, un coin de Flandre inconnu, nous gagnons Braeskens, un petit port perdu, le bateau de Braeskens nous m
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Page 1 Recto : 1Paris le 17 nov. 1890Il y a bien longtemps que je veux t’écrire Mon Vieil ami. J’ai appris par les lettres d’Emma à Clairette combien tu avais été ennuyé depuis six mois, par toutes sortes d’accrocs à ta santé, qui t’ont contrarié dans ton travail et dans tes projets. Crois bien que je prenais une vive part à tes ennuis, et que je t’en aurais écrit si deux raisons ne m’en avaient empêché. La première, c’est que je déteste ; lorsque je ne suis pas auprès d’eux, entretenir mes amis de leur santé, parceque la plupart du temps, on ne fait que les inquiéter ; et secondement : parce que je comptais être à Bruxelles en Août et te voir naturellement.Enfin te voilà rétabli. Du reste je n’ai jamais eu la moindre crainte à ton endroit, je connais trop le fond de belle santé que t’a légué le père Verwée, et c’est un bel héritage. Mais je viens au fait : Claire me dit que « tu viens incessamment à Paris. Tu sais comme elle aime tes filles, et Emma en particulier. Ma femmeClairette &
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Page 1 Recto : 122 Janv. 1892J’apprends par nos enfants que tu es malade. Donne moi vite de tes nouvelles Mon Cher Alfred. J’y tiens beaucoup. Tu es pour moi un de ces amis auquel on ne fait pas de protestations, mais qui cependant peut toujours, dans toutes les joies et dans toutes les tristesses de la vie, compter sur ma fraternelle & profonde affection.Je viens d’être frappé bien cruellement en plein cœur. J’ai perdu un petit enfant qui n’est venu au monde que le temps de se faire déja trop aimer : Un fils, beau, fort robuste comme Claire et qui est mort subitement. Je l’aimais déja comme s’il eut eu dix ans. C’est pour nous un grand, un très grand malheur.Je t’embrasse Mon Vieil ami et dis mes bonnes amitiés à ta femme & aux tiens.Félicien RopsPage 1 Verso : 2Pour Alfred Verwée.
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Page 1 Recto : 1Mon Cher AlfredLe malheur qui vient de frapper Janson me navre. Je n’étais pas son ami, mais il est des circonstances où la sympathie a le droit d’empiéter sur les privilèges de l’amitié. Remets lui donc ou fais lui remettre par la poste la lettre ci-jointe je te prie.Je te serre bien la main Mon Cher Alfred, & fais mes grandes amitiés à MmeVerwée, & à ta Chère famille. Que le sort te préserve comme moi de semblables malheurs ! –Ton vieil amiFélicien RopsN’oublie pas que tu es attendu iciClaire N°1 attend Claire N°2 avec impatience.
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Page 1 Recto : 1CroquisFig 1 A / B / C / D / ECroquisF. Rops / Fig 2Fig. 1 Coupe ! – A : bras de ma conciergeB : main de id.C : Lettres & journaux qui ont « de la Chance »D Lettres & journaux qui manquent « de chance. »E : Sale tête de ma conciergeFig 2 face ! ma boîte vue de face avec les journaux & les lettres chançards & pas chançards!CroquisFig 3. fesse ! / Ma Concierge vue de fesse !Page 1 Verso : 224 oct. 1892Demi-LuneCroquisRIEN A DEMY ! / Rien a demy ! devise & armes de la Demi-LuneMon VieuxLes trois croquis ci-joint n’ont d’autre but que de t’expliquer par des traits graphiques (recommandés par le bonhomme Toppfer comme les plus faciles à comprendre par les jeunes gens,) pourquoi & comment je n’ai eu que le 21 octobre une lettre écrite par toi le cinq du même mois :J’ai dans la loge du n°1 de la place Boieldieu une boîte aux lettres & une concierge, en toute jouissance. La boîte est grande & profonde, la concierge est petite,et probablement profonde, cela ne me regarde, pas pl
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Page 1 Recto : 1Les JolinetsBièvres en Josas. (S. & O.)Mon VieuxQue deviens-tu ? J’ai passé dix-huit jours à Londres avec un tas de peintres français : Gervex Damoye, Roll, Robert& le jeune Ary Renan fils du Christhographe. Nous avons été visiter les « bas fonds » Bermonthsey dans le genre est un chef-d’œuvre. Tiens moi au courant de tes projets balnéaires. Ne t’engage pas trop pour Heyst, si nous pouvions y aller une quinzaine en juillet, nous ne serons pas embêtés par les cohues de bourgeois Bruxellois. Dans tous les cas nous ferons ensemble « la mer » cette année comme l’an dernier. Je te retiens. Je prendrai Clairette, & cela fera à ta fille de nouvelles pattes & une vraie santé pour l’hiver.À propos d’hiver j’ai vu les bonshommes de Chatou. Ils comptent sur toi & ils paraissent certains de ton arrivée. Il me semble que je le saurais !! Ils ont des journaux ; peut être ne retrouveras-tu plus cette occasion. Réfléchis à ce que tu veux faire, mais songe que si tu réfléchis dix ans no
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Page 1 Recto : 1Paris 23 Déc. 1882.Mon Cher VieuxJe t’écris directement au fond de cette vieille Engadine. Je ne m’explique pas trop l’Engadine en cette saison. Vevey est plus doux. Il faut absolument que tu soignes la santé de la mignonne Émilie. Si tu ne veux pas que tout cela tourne à mal. Il n’est que temps que tu la gardes près de toi & auprès de toi. Tu ne peux rester dans cette position bizarre d’homme sans foyer avec une jambe & une fille en l’air. À ton retour – si j’étais à ta place, – j’en finirais & j’aurais une bonne fois, une simple explication avec ma mère. – Elle ne veut pas vivre avec ta fille c’est très bien, mais tu dois toi, vivre avec elle & ne la plus quitter. Tu as assez vécu en garçon & tu dois à cette enfant le sacrifice de ta liberté, naturellement, comme tous les pères ! Je travaille, moi, jusqu’à minuit souvent, pour pouvoir donner à ma fille une éducation comme je la veux. – Évidemment je m’amuserais mieux au théâtre, mais si j’étais au théâtre je ne serais
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Page 1 Recto : 1Paris 26 Janvier 1883,Mon VieuxNous t’attendons avec Uzanne depuis le quinze. C’est dommage on a beaucoup festoyé ce mois-ci & ballé itou. À ta place c’est Hermant Émile qui est venu. Je t’écris pour te dire que Mlle Marie Bonvalot te prie d’avoir l’extrême bonté & l’extrême politesse d’écrire un mot soit à elle soit à ses parents. Simple & élémentaire formalité qui faite plus tôt nous eût épargné à tous des ennuis sérieux. Tu avais dit « que tu allais le faire » te connaissant toi & ton activité, on a attendu. – Faut-il que Marie Bonvalot t’écrive ? Elle le fera.On attend donc ta lettre.Finis-en pour l’amour du diable ! c’est crispant ces machines-là. Es-tu encore un homme ou un morceau de vache ? – Je vais en février à Bruxelles. – Émile Hermant m’a dit que tu avais été rienfairer chez la mère Popp une dizaine de jours, & que tu avais été presque galant avec Nelly. Je n’ai plus de conseil à te donner mais pourquoi n’épouserais-tu pas Nelly & ne reprendrais-tu pas lePa
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Page 1 Recto : 1Paris, 17, Rue Drouot MardiMon Cher LéonJ’ai une besogne d’enragé, mais moi j’adore « les coups de feu » tu le sais & je ne travaille même bien que dans ces coups là ! Samedi je pars pour Douvres où je vais installer Mlle Clairon chez les Dlles Ismay, qui m’ont donné toutes les références désirables. Samedi dernier, Filleau a réouvert ses salons par une étourdissante soirée : on a quitté la place de la République à 5 heures du matin ! Après demain c’est rue Richelieu 76 : on met en salmis Tourangeau quelques oiseaux du Phase que l’on arrose avec du Piccolo de Blois envoyé par le frère Filleau. J’ai été hier Lundi « ouvrir » les Soupers-Rodrigues – tas de jolies femmes ! Rodrigues est un singulier type qui te plaira ! Tu vois que la saison recommence d’un bel élan. Il me fallait cela ! – J’adore passer du calme réconfortant & tonique de Heyst à la fièvre d’ici. – Les Simon sont rentrés, mais ils sont repartis pour Lille & ils ne reviennent définitivement que dans huit ou
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Page 1 Recto : 1Herbeumont SamediMon Cher Vieux,Me voici à Herbeumont. J’y ai trouvé Émilie, mieux physiquement que tu me l’avais dit, mais le moral me parait en mauvais état. J’en ai été attristé, tu sais que j’ai toujours considéré ta fille, un peu comme si elle était une grande sœur de Claire. Je l’ai questionnée doucement, & avec des larmes dans les yeux elle m’a raconté sa petite histoire, que tu connais m’a t-elle dit. Que veux-tu ? avec son caractère doux & aimant ta fillette devait fatalement aimer quelqu’un ! C’est l’éternelle loi ! Il n’y a pas grand malheur jusqu’à présent, mais il y a urgence ce me semble de s’occuper de cela, & toi de remplir ton devoir de père. Va trouver le Monsieur & juge de quoi il retourne. Émilie & une enfant, absolument, sans force & sans résistance contre la vie, Mon Vieux, il faut que tu lui remonte un peu le moral. Elle t’adore, & c’est à toi à agir. Je te dirai ce que je pense de tout cela. Vois si le Monsieur peut ou veut être un mari sérieux &
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Page 1 Recto : 1Herbeumont. Dimanche.Mon Cher LéonCertes, j’ai eu tort de venir à Herbeumont, puisque cela te cause de l’ennui, (je me creuse la cervelle & je me demande pourquoi ?) – Mais puisque tu ne désirais pas ma présence à l’hotel Vasseur, pourquoi m’engager à y venir avec toi ? & pourquoi surtout, ne pas me dire tout simplement, le plus simplement du monde : je désire que tu n’ailles pas » « à Herbeumont » ! Je serais allé à Bouillon à Florenville ou en autre coin d’Ardenne. Au lieu de cela tu me propose d’aller retrouver Edmond je ne sais où, & admirer les pommiers de la Meuse ! – Je suis venu à Herbeumont en 1862, j’y suis resté huit heures. Herbeumont depuis devenu un village célèbre comme villégiature & dont tout le monde parle, m’intriguait & il est tout naturel d’y venir, puisque je voulais faire avec toi un tour d’Ardenne & non pas de Meuse ! Tu as un trop bon œil de peintre pour confondre. Je n’ai rien compris donc à ton désir subit d’aller te promener le long de la Meu
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Page 1 Recto : 1Vendredi 29 avril 1887Ma Chère petite Nièce,Je serai certainement à Herbeumont Jeudi soir ou Vendredi matin. Au plus tard Samedi. Inutile d’écrire à ton père, parce que je lui télégraphierai le jour de mon arrivée ainsi qu’à toi. – Il ne faut pas le déranger inutilement. – Je l’attendrai patiemment chez ces Demoiselles Vasseur où l’on dit que l’on est si bien, & qui ont une réputation d’amabilité & de bonne hospitalité si bien établie.À Bientôt donc : cette semaine sans faute.Clairette t’embrasse fort & regrette bien de ne pouvoir se mettre dans ma boîte à couleurs. – Car j’emporte maPage 1 Verso : 2boîte, & je te donnerai une leçon ! – Donc inutile de déranger Léon avant mon arrivée. On sait quand on part, on ne sait pas quand on arrive !Je t’embrasse & je te donne ma bénédiction.Ton oncle qui t’embrasse.Félicien RopsÉcris moi un petit mot afin de savoir si tu n’as pas l’intention de quitter Herbeumont. Je retourne à la Campagne pour un jour. Toujours même adresse. –
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Page 1 Recto : 1lorsque j’ai été forcé d’accepter une de ces machines à bourgeois ; comme chez Ritter & chez Boch l’an dernier. Le quinze j’étais donc prêt, je t’écris : pas de réponse. Il n’y avait plus de grandes manœuvres, donc je te croyais naïvement prêt à une tournée quelconque. Je t’avais à Bruxelles, donné rendez vous à ton passage à Paris, ne te soupçonnant pas assez inconscient dans tes muffleries Belges, pour passer par Paris et pour aller à Chatou sans me prévenir comme si Bièvres n’était pas Paris & si Chatou n’était pas Paris ! – Je t’écris donc : pas de réponse, ce n’est qu’au bout de neuf jours que après avoir écrit une deuxième lettre que tu me réponds que tu es à Anseremme « jusqu’à la fin du mois » c'est à dire aujourdhui. Comme j’avais juste, quinze bons jours libres, tu partais juste lorsque je devais revenir ! Quand j’ai vu que le temps s’écoulait sans réponse, j’ai été sur le point de partir afin d’aller au moins à Amsterdam (c’est pour cela & dans ce moment là q
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Page 1 Recto : 1Paris SamediMon Vieux,Rien encore de Ritter, j’ai écrit à Schoenfeld & à l’architecte (c’est Dumont) Il faut donc que je sois de retour Lundi soir ou Mardi matin au plus tard à Paris. – Donc comme toutes ces choses s’emmanchent mal, depuis ton arrivée. Je crois qu’il faut se borner à faire un petit tour en forêt. Nous déjeunerions Lundi à la Demi-Lune à 11 heures. De là départ vers la forêt & nous gagnerions Marlotte ou Barbizon. retour à pied vers Fontainebleau le soir. Nous aurons eu une bonne & belle impression bétulique et grèsiaque dirait Lemonnier en son « écriture ».Donc tu pars à 7h. 7 heures de la gare de Lyon Lundi. Je serai à l’arrivée du train à 8h11 à Corbeil j’y serai avec Clairette, & alors nous nous tirerons les ripatons.Carlier qui n’est pas sûr de pouvoir rester Lundi, viendra Dimanche. Je ferai tout mon possible pour qu’il reste Lundi & qu’il nous accompagne. Donc entendu hein. Une journée entière en bon coup d’air en belle forêt.À toi & à Lundi :Fély
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Page 1 Recto : 1Paris 24 Déc. 1889Voilà bien une quinzaine de jours que je suis dans l’impossibilité de vous répondre Mon Cher Monsieur Rasenfosse, et je ne sais vraiment ce que vous et Mr Morreels, devez penser de mon exactitude & de ma correction. Je n’ai eu le temps de rien faire ! J’ai d’abord été accompagner jusqu’à bord de La Bourgogne ma fille et ma femme, qui avec leur intrépedité habituelle, sont allées fonder une succursale de leur maison, labàs, à New-York. Ce n’est pas sans émotion que j’ai vu le grand transatlantique disparaître dans une tourmente de neige. Je suis resté dix jours sans nouvelles, tandis que je devais en avoir au bout de huit jours. J’ai passé quarante huit heures peu agréables. Enfin j’ai reçu une dépêche par le câble, et j’ai retrouvé le calme. Mais « L’Influenza » m’attendait ! & comme tous les Parisiens j’ai payé, de trois longs jours de lit, mon tribut à l’épidémie à la mode. Ne croyez pas à la grippe, cela n’y ressemble en rien. on souffre pas mal ! L
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Page 1 Recto : 1Monsieur A. Rasenfosse 334 Rue St Gilles Liège(Belgique.)Page 1 Verso : 2MercrediJe rentre de voyage & je trouve au logis, vos envois très gracieux. Merci Mon Cher Ami, en mon nom et en celui de ma fille, & demain longue lettre.Au triple steeple-chase, – le train part !F.R
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Page 1 Recto : 12 Juillet 1893Dimanche. ½ Lune.Mon Cher RasenfosseRassenfosse veux je dire, ou plutôt : mon Cher ami, tout court.Depuis un mois je ne fais que pourparler avec un tas d’animaux étranges & très polytechnisieux : ingénieurs en chef, sous-ingénieurs, conducteurs, experts, jurés, etc &c &c tout cela pour ce diable de Chemin de fer, qui me prenant mon passage à la Seine, voulait tout simplement me le supprimer, en me donnant quelques sous d’indemnité. Je me suis tellement remué, que l’on me donnera un passage sous la ligne, avec permission pour moi, au besoin, d’y faire passer un tuyau d’approvisionnement d’eau de Seine. Mais pas le moindre sol d’indemnité !! Je m’en fiche, j’ai mon passage, c’est tout ce que je voulais, tant pis pour le reste. Je vais, dans une douzaine de jours vous n’allez pas y croire ! à Liége !! pour un jour, ce sera une course un peu rapide, mais puisque De Witte s’est remis au travail, je ne veux plus le manquer, & je veux mon portrait ! Puis cela me
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Page 1 Recto : 1Paris le 26 juillet 1893.Mon Cher Rassenfosse,Je pars pour la Bretagne : N’oubliez pas l’adresse :À la Guymorais parSaint Méloir-des-Ondes(Ille & Vilaine.)Quant aux « renseignements » expédiez chez Nys toujours, cela me parviendra. Merci des premiers. Je les crois justes & et ils corroborent les miens propres. Je vous envoie une épreuve que vous n’avez certainement pas : une « Madeleine » – variante –. Il y a de tout là dedans : photographiure, grain très léger donné par l’aqua-tinte, vernis mou qui a repiqué, sous un acide trop fort. La planche m’avait déplu, et elle avait été enfouie dans un coin perdu où je l’ai découverte il y a quelques jours, et j’avoue que je n’ai plus trouvé cette planche si mauvaise que je l’avais cru. Serait-ce l’indulgence de la vieillesse ? –Vous avez raison, Mon Cher déja vieil ami, la Seule photographie possible est celle que vous avez choisie, celle de demi-quart de Dandoy. Le reste n’est qu’un amas de veuleries sans caractère.Page 1 Vers
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Page 1 Recto : 1Paris 2. R du Marché des Blancs Manteaux 7 janv. 1894.Mon Cher amiil faut que tu pries ta bonne & aimable femme de m’excuser, & que tu m’excuses aussi du retard apporté par moi à vous envoyer mes bons souhaits de nouvel an. Depuis quelques jours ma fille est malade, & tu comprends en quel désarroi cela nous jette, & quelle vilaine entrée dans l’année nouvelle cela nous fait ! Nous avons craint la fièvre typhoïde, & nous commençons à nous rassurer un peu, le médecin espère que nous échapperons à ces angoisses, & que cela n’est qu’une gastralgie à son début. Je t’écrirai dans deux ou trois jours & longuement. J’ai un tas de choses à te dire. J’ai encore mon atelier de la place Boieldieu, jusqu’en mars. Écris moi donc là, car j’y suis tous les matins, & habituellement tes lettres me parviennent à la 2e distribution de dix heures. Tâche, (sans trop l’embêter), que Dewitte n’oublie pas mon portrait.À bientôt donc Mon Cher Rassenfosse. Je vous adresse tous mes vœux de bonheur
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Page 1 Recto : 1Paris le 23 janv. 1894.Mon Cher ami,je m’en veux d’être resté aussi longtemps sans répondre à tes bonnes lettres, mais depuis le 3 janvier je suis au chevet, nuit et jour, de ma pauvre fille qui a la fièvre typhoïde. Juge de mes terribles angoisses, & de celles de tous ! Je n’avais plus le courage de penser. Ce n’est que d’aujourdhui 23 que les médecins répondent à peu près de ma pauvre fillette.À demain Mon Cher ami, bonnes amitiés à ta femme et embrasse les bébés pour moi.Ton « peu de chance » d’amiFély
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Page 1 Recto : 1La Guymorais par St Méloir des ondes. Samedi – 18 Aout 1894Mon Cher Rassenfosse, j’ai bien regretté que tu ne fusses pas venu avec nous à Anvers. Clairette ma femme et ma belle sœur étaient de la partie. Les artistes anversois ont été des plus aimables pour moi, et nous ont fait voir dans le vieil Anvers toutes les choses curieuses & rares qui meublent des appartements particuliers, et que l’on ne montre pas au public. Vu aussi un merveilleux cortége des « métiers ». C’est un de mes anciens amis de la Société des Aquafortistes, Franz Van Kuyck, qui a créé le vieil Anvers, et j’ai été heureux qu’il m’en fit les honneurs. J’ai été charmé d’ailleurs de l’accueil tout à fait cordial et tout à fait charmant que les artistes m’ont fait, au raout de Ch. de Coster, et cela m’a touché parce que je ne m’y attendais guère.C’est vraiment dommage que Bénard t’as ; par son absence, forcé de rester à Liége, car je suppose que tu ne considère pas l’arrivée à Liége de Deman comme un emp
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Page 1 Recto : 1Paris, Samedi 8 Déc 1894.Mon Cher Ami RassenfosseArmand, je te remercie des renseignements donnés. J’ai attendu leur réception pour te répondre. Comme je te l’ai dit, j’espère beaucoup sur ce raisonnable mariage, pour le bonheur de Clairette. Le côté distingué, discret et bonne compagnie du personnage devait lui plaire. C’est une femme pleine de raison ; peu emballée, et retenant toujours les écarts d’imagination que Mlle ma fille. Je crois qu’elle pourra être très heureuse avec ce jeune clergyman ! Il est évident que le spectacle du bonheur calme dont plusieurs de ses amies de labàs, jouissent dans les seins de l’église Protestante, a pu l’influencer. Une de ses amies est je crois la femme de l’évêque de Windsor. Si elle était restée en Angleterre, je crois qu’avec ses goûts, Claire serait devenue une prélate de premier ordre. – À mesure que je le connais mieux, son fiancé me plaît bien. C’est un calme, très travailleur, & que je crois ambitieux, ce qui n’est pas mauva
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Page 1 Recto : 1½ Lune Essonnes.Dimanche.Merci mon Cher Ami, de tous les renseignements. Excellents comme tous les autres venus par différentes voies. C’est une affaire faite, parce que Clairette tient à ce que cela se fasse. Le bonheur dont jouit une foule de ses amies avec des bonshommes à tournure clergymenesques, dont la femme du suffragant de Windsor, qui ressemble lui à Rebell, l’a entrainée ! Elle ne veut aucun des jeunes gens « brillants, à moustaches en crocs, qui lui ont été présentés, mais bien ce jeune homme qui a l’air d’être échappé du Jésu & du Vatican, & qui est fortement attaqué par les anarchistes de toutes couleurs. Je la laisse faire. Ici tout les amis de Rebell : Anatole France, Barrès, etc etc l’estiment étrangement, et le trouvent un des jeunes de grand avenir. »– Très sérieux, & très ambitieux je crois, – ce qui n’est pas mauvais, par le temps de lutte qui court, il se propose de résider une partie de l’année en Allemagne pour y faire ce qu’il a fait en Angleter
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Page 1 Recto : 131 Déc. 1894Je t’envoie mes bonnes amitiés de cœur pour toi et les tiens. J’embrasse tes chères enfants à grands bras, & je vous souhaite à tous, tous les bonheurs dont on peut jouir ici bas.Claire te remercie bien des vœux que tu fais pour son bonheur. J’espère que tout s’arrangera pour le mieux, malgré deux ou trois accrocs dans la marche de « l’affaire ». Enfin nous verrons, et j’espère n’engager l’avenir de ma fille qu’a coup sûr comme bien tu penses. Malgré moi, et malgré tous les meilleurs rapports, – presque trop bons en leur conformité, il me reste je ne sais quelle défiance & quelle opposition instinctive contre le « promis ». Je me révolte contre ce parti pris, et je tâche de lutter contre un « préconçuisme » mais, je n’y peux rien !! Enfin ! j’espère que tout cela se dissipera, à mesure que le jeune homme nous habituera de plus en plus à sa personne, mais, encore, cela n’est pas encore fait !Merci Mon Cher ami de l’envoi desPage 1 Verso : 2pinceaux, ils me pa
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Page 1 Recto : 1CroquisParis DULUC 19 rue de Grammont17 Sept. 1894.Me voici revenu Mon Cher Ami en cette vieille Demi-Lune qui est comme les vieilles maîtresses avec lesquelles on a d’éternelles faiblesses, & des reprises d’acoquinements. J’ai fait à la Guymorais un assez ennuyeux séjour, & c’est pour cela, comme ces ennuis étaient prévus & inévitables, que je n’ai pas réclamé de toi la bonne promesse de venir labàs passer quelques bons jours en Bretagne. L’an prochain je te ferai voir Dinan une merveille archéologique, & le mont St Michel une des quinze merveilles du monde. Cela vaut le voyage, je t’assure. Cette année, il me fallait « m’occuper d’affaires ! » Et je m’en suis occupé ! J’ai pendant – de longues journées discuté avec des paysans, – les mêmes, toujours ! qu’ils soient de la banlieue de Paris ou de la banlieue de St Malo ! qu’ils soient Lapons ou Hauts Bretons ! Quand j’ai acheté la plage de la Guymorais, le notaire, le même notaire aussi ! avait dit : vente des « mielles
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Page 1 Recto : 14 janvier 1895Depuis avant hier Mon Cher ami, je dois t’écrire. D’abord tu me rendrais un vrai service en me faisant faire, (où tu as fait faire ces cartes) un cent de cartes de ce caractère. Je trouve ce caractère très joli, j’ai fait le tour de Paris sans pouvoir le trouver, il est probable qu’on ne le trouve encore qu’à Litche !CroquisRassenfosseSi tu trouves du Japon cela me va très bien. Si tu trouves chez ton papetier un bout de papier qui ait quelque chic, prends le. Tu me diras combien tu as déboursé pour tout cela, & il me restera à te remercier.Autre chose : évènement : Le mariage Rebell n’aura pas lieu, du moins jusqu’à nouvel ordre. Malgré tous les bons renseignements possibles, il me restait une sorte de défiance. Cette défiance n’a fait que s’accentuer & à la suite de certaines façons de faire, & de dire, qui m’ont déplu, j’ai retardé l’échéance jusqu’à « plus tard ». Ce « Plus tard » n’arrivera peut être jamais, et je crois que je n’en serais pas fâché. Q
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Page 1 Recto : 1Paris le 11 janv. 1895Mon Cher Ami, je ne veux pas attendre un jour sans te remercier de tout cœur, ainsi que Madame Rassenfosse de votre extrême Complaisance. Je te prie de croire mon vieil que en t’envoyant ce feuilleton à traduire, je croyais que tu avais là un « germanisant » sous la main, et que tu n’aurais qu’à lui passer la chose, sans trop te donner de peine. Si j’avais su que cette besogne dut retomber sur ta femme, jamais je ne me serais décidé à la demander. J’ai abusé de ta bonne complaisance, & j’en suis confus vraiment. Excuse moi auprès de Mme Rassenfosse.Les Cartes sont parfaites* * Et nous réglerons cela « à ton arrivée » ne tarde pas trop. , nous en causerons à ton arrivée ici. Je ne peux aller en Italie avant la fin de l’année. La « Faculté » ne veut pas ! Il paraît que ce trimballement, (faut-il deux l. à trimbalement ??) ne convient pas du tout à Mr mon cœur qui veut du repos, l’éternel repos !Difficile le Repos ! Il y a droit ! Voilà cinquante ans
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Page 1 Recto : 1Eh bien mon Vieux Rass. quand nous viens-tu ? Arrives donc très vite. Ma fille se marie le 21 Décembre, avec le gros Demolder, juge de paix adjoint, homme de lettres, et fabricant de tapis de Tournay à Bruxelles. Voilà. C’est un gros bon garçon qui la rendra certainement heureuse. C’est tout ce qu’il faut. Ainsi je suis débarassé de tous les Rebell possibles & d’autres, de la même farine.Viens vite.Et si tu le peux, emporte avec toi le docteur Henrijean.Mon fils t’attend ici avec moi, mais viens viteSonge que nous sommes déjà le 10 !À toi & à bientôt.Fély
telegram
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Page 1 Recto : 1Mme Gouzien28 Rue VignonPage 1 Verso : 2Ma chère Amie,Je suis malade, et gravement, depuis le vingt deux Décembre dernier. Il faudra que je me fasse remplacer ce cœur de quatre sous. Et ma fille qui a épousé un de mes cousins sous-germains ! à la condition qu’on ne ferait pas de noce !! Très drôle. Je ne peux sortir avant le milieu du mois. Défense absolue de mon docteur. Venez donc demain, à partir de midi ½ je suis libre. Dans la rue Vieille du Temple il y a une petite rue qui s’appelle la rue du Marché des Blanc Manteauxau n°4 de cette rue à côté d’un pharmacien c’est là mon atelier. Sonnez à ce n° 4 j’irai moi-même vous ouvrir la porte, je vous remettrai un tiers de la collection Gouzien. les deux autres tiers suivront, Mardi et Mercredi.À demain, j’embrasse la convalescente et la jeune mère itou. –À vous de belle amitié.Fély4 Rue du Marché des Blancs Manteaux.Si vous voulez emporter la collection entière elle sera prête.
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Page 1 Recto : 1Heÿst sur merHôtel des Bains. (Flandre occidentale Belgique)Mon Cher VieuxVoilà bien longtemps que je dois t’écrire ! & je remettais toujours comptant partir pour Paris d’un jour à l’autre.Il faut que en me faisant obtenir une passe jusqu’à Paris-frontière aller & retour tu aides à me rapatrier mon vieux frérot sans cela la France va compter un Français de moins ! Je suis à sec comme les phoques que je vois d’ici échoués sur les bancs de sable !!Et la chose est grave ! car il s’agit de Clairette. Je veux la mettre en pension à Douvres. J’ai échangé une foule de longues lettres avec le Consul français de là bas, car comme je suis décidé à me faire naturaliser, je me déclare français & je reprends ma nationalité. Je te dirai tout à l’heure pourquoi. Le pensionnat est choisi, on m’attend avec ma fillette. Tu sais comme je soigne l’éducation de la mignonne, je fais pour cela de grands Sacrifices, mais je considère cela comme un devoir primordial. Seulement tout cela coûte t
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Page 1 Recto : 1Samedi matin.Mon Cher Vieux,il nous tome à l’instant un cousin – de Montauban ! – Et il faut que tu nous le flanques au théâtre & pour qu’il nous laisse en paix aller à Robert le Diable. Et c’est un cousin à héritage & mélomane, (!) Pourrais-tu pas nous avoir une place – une seule – pour Mignon par exemple, & mettre le feu à l’Opéra-Comique vers neuf heures ?Si pas Mignon, la Renaissance si pas la Renaissance ; les Nouveautés, si pas les Nouveautés voire même l’Opéra Populaire! Une place, sauve nous de ce pruneau de Montauban, d’abord tuPage 1 Verso : 2comprends que je ne peux pas passer ma soirée avec un compatriote de Monsieur Ingres.À toi & belles amitiés chez toiSi tu veux remettre en même temps la lettre pour Robert, Clairette en dansera de joie, depuis ce matin elle apprend par cœur le livret & elle le Comprend !!!!!!!!!!!!!!FélyÀ mercredi pour les Cuivres. – Je suis là toute la journée.FPage 1 Recto : 3Excuse moi bien auprès de ta femme, je ne peux aller déjeuner
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Page 1 Recto : 1Mr Vos, Hôtel des deux Hémisphères,79 rue des Martyrs. – (En cas d’absence adresser à Mr Charles Vos, chaussée de Bondaël, Ixelles Bruxelles)Page 1 Verso : 211 Janvier 1896Mon Cher VosSi vous êtes encore à Paris, (et si vous m´aviez écrit je vous aurais conseillé de ne pas venir avant une dizaine de jours, alors tout aurait eté arrangé pour le mieux pour vous, et la consigne express des docteurs eut été levée,) mais vous avez toujours eu la manie de ne pas écrire à l´avance, ce qui est une très mauvaise manie. J´ai été malade d´une façon extraordinaire et très grave. J´ai échappé à un danger très sérieux, grâce à la solidité de ma carcasse. C’est un cas très rare. J´en suis sorti. Il ne s´agit pas de recommencer !Ce petit bleu est pour vous faire savoir que Dimanche matin, Eugène et sa femme viendront déjeuner avec nous et si cela vous va, on vous engage à venir prendre votre part du repas très modeste d´ailleurs, comme tous les repas que l´on prend en mon logis.Je vous
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Page 1 Recto : 1Hyères29 Avenue Riondet, Var,Mon Cher Vos,Je veux bien vendre le tableau « des trois têtes » avec droit de reproduction par Bertrand. Je tiens beaucoup à ce tableau mais comme je désire voyager cette vente m’aidera à subvenir à mes frais de voyage, et pour me consoler du départ de mon tableau, j’en ferai d’autres en Italie dont les maquettes sont déja en train et que Claire connait. Seulement, je ne veux absolument vendre ce panneau qu’au prix de quatre mille francs qui m’a été offerten y comprenant le droit de reproduction, et je vous donne la préférence * * Il est naturel que je vous donne la préférence comme première affaire en ce genre.Si ce prix vous convient écrivez le moi et rendez vous à Paris. Demolder à qui j’enverrai tout de suite un reçu de 4,000 francs avec autorisation touchera la somme pour moi et me l’apportera à Hyeres où il doit arriver à la fin du mois. Il vous remettra le tableau je lui enverrai toutes les indications nécessaires à ce sujet. Notez qu
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Page 1 Recto : 11/2 Lune, Essonnes (S. & O)Mon Cher Vos,Ce mois ci est tellement spécial à cause d’occupations imprévues, & auxquelles je ne m’attendais pas lorsque je vous ai quitté, je ne savais pas devoir reculer la date de la livraison de mes dessins mensuels.– Vous savez les projets d’union qui ont lieu entre notre famille et celle d’Eugène. Tout marche bien, à notre satisfaction, réciproque & je crois comme nous le disions que Clairette et Eugène se trouvent dans des conditions à avoir une vie très heureuse. J’attends pour le 1er Novembre le père d’Eugène ici à Paris afin de tout régler, et Eugène par dessus le marché. J’espère que tout marchera au gré de nos désirs.Donc il n’y a pas moyen que vous veniez prendre des dessins avant le dix ou le quinze novembre. Toutes mes heures seront prises jusqu’au quinze. Le lot sera d’ailleurs très curieux et fort avantageux mais je ne peux « le livrer avant cette date. J’ai sept ou huit dessins commencés.Je vous parle de ce mariage Mon Cher
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Page 1 Recto : 129 Boulevard des Iles d’OrAvenue RiondetHières ou Hyères.(Var.)Mon Cher RassenfosseJ’attendais d’être complétement installé ici pour t’écrire. À cause de ma terrible indécision, et aussi à cause de la vente notre voyage a été retardé d’un mois ! Je tenais à revoir quelques uns de mes dessins ! Cela m’a fait grand plaisir et m’a rajeuni les yeux, je te l’avoue sans embarras, à la bonne franquette, je crois que j’en ferai encore d’autres, et que j’ai encore du talent quoiqu’en pensent les bons petits camarades. Je vais mieux. Depuis un an je n’avais pas été un jour sans avoir de l’œdème aux jambes la chose est finie ! . Tu sais que c’est un signe certain d’albuminurie. Ce long voyage m’a si peu fatigué et j’ai été si heureux de voir des aspects nouveaux que j’ai envie de continuer. D’ici un mois je compte aller en Italie, il y a tant de belles choses à y voir, et aussi peut être à y faire, même pour moi que je ferai en sorte de continuer vers l’Italie. C’est même assez ri
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Page 1 Recto : 1Monsieur Octave Uzanne72bis Rue Bonaparte.ParisPage 1 Verso : 2C’est la semaine aux tuiles! Voici venir aujourdhui Miss. Ismay venant de Douvres avec les nouvelles de Clairette, & sa Grand’maîtresse !! Faudra que je la mette à ma droite ce soir & que nous remettions à demain notre dîner.– ô que les femmes même petites vous mangent la Vie ! – mêmes les meilleures ! – Es-tu libre demain. Si oui écris un mot aux Godebski nous nous débarasserons demain de cette politesse « nécessaire ». J’écris à ta place dans tous les cas, cela ne t’engagera pas. Que le diable anglais, le oligentleman emporte toutes ces femelles à papillottes bibliques ! Je ne bouge pas & je veux que Jeudi tu tiennes ton dessin par les oreilles. Tout cela, toutes ces scies le rendent un peu « hésitant » mais tu sais que c’est à la fin que je montre ma Vieille poigne. Si tu veux nous ferons à portée de Paris un « Paraclet » Un blockaus avec palissade il faudra en venir là ! Dès que je laisse ma porte entreb
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Nys,Un mot oublié : Je pars pour la campagne pour aller « reprendre » ma belle-mère. Ma fille m’accompagne. Inutile donc de vous déranger pour sa leçon. Du reste je crois que nous devrons les suspendre. Elle a trop à apprendre sans y ajouter encore des inutilités. Je vous remercie de votre complaisance à cet égard. Quant aux leçons données nous réglerons soit en argent, soit avec un croquis représentant le prix des leçons. Je serai chez moi demain Mardi soir. Si vous avez le dessin apportez le. Si vous preférez que je le demande moi-même à MrCorsan cela m’est égal.Tout cela ne m’empêchera pas de vous céder des dessins à prix d’ami lorsque l’occasion s’enPage 1 Verso : 2présentera. Je ne vous en veux pas, seulement une autre fois lorsque vous accepterez des conditions n’y manquez pas. Si votre Conduite en cette affaire avait eté correcte, vous n’auriez pas eu ces ennuis – ni moi non plus.Je v[ou]s serre la mainFel R
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Page 1 Recto : 1Première lettre du 9 juin 1884Mon Vieux Evely j’ai été malade comme si j’avais été élève de Cabanel et même comme si j’avais été Cabanel – lui-même en personne :Si j’étais CaSi j’étais CacaSi j’étais Cabanel !dit la chansons de rapins. Aujourdhui 9 juin je m’éveille bien portant, 9 juin jour de la St Félicien, au milieu des bouquets envoyés 1° par mon fils Paul de Thozée, 2° par ma fille Claire de Douvres, 3° par ma fille Jenny de Gênes. – Car Mon Cher Evely personne n’est adoré de ses enfants comme moi, vous voyez que le vrai c’est d’en avoir dans les cinq parties du monde, – de femmes différentes ! – de les élever merveilleusement, de leur donner le goût des fleurs & de toutes les belles choses & de vivre en patriarche. Car en dehors des patriarches les fondateurs de religions n’étaient que de profonds crétins. Pour ma part le Christ, ce mouton bêlant escouillé m’est particulièrement odieux.Il n’y a pas dans sa vie un seul fait qui vaille la peine qu’on s’en occupe. I
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Page 1 Recto : 1Monsieur Joseph Uzanne168 Bd St GermainPage 1 Verso : 2Paris 1er janvier 1896.Mon Cher Joseph, voilà près d’un grand mois que je garde la chambre j’ai été bloqué par une « cardiatite aigue ». Si tu trouves un quart d’heure disponible, j’aurai un vrai grand plaisir à te serrer la main. Je voudrais que tu puisses me donner quelques renseignements sur la mort de ce pauvre Testard l’éditeur. Transmets aussi mes bons souhaits de convalescent à Octave. Dès que je le pourrai j’irai lui faire visite. d’ici à une huitaine de jours. Que le ciel de 96 sourie plus que celui de 95 ! Et Doucet qui meurt aussi !Ma fille est en voyage de noces avec son mari. J’espère qu’elle sera très heureuse. Nous avons fait une noce entre parents, comme on en faisait au 18e siècle à Paris, au temps d’Eisen et de Fragonard, et cela a proprement un charme.À Bientôt mon Cher AmiAmitiés de la maisonnée, et d’Icelle aussi tous les vœuxs.Félicien Rops
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Page 1 Recto : 1Bièvres-en-Josas.Jeudi 17 juilletMon Cher Liesse,Je suis presque content qu’Edmond n’ait pu venir : la « petite fête » est remise : Clairette est indisposée à Douvres, & sa mère part Samedi pour aller la prendre là bas.Si Edmond pouvait venir au Commencement d’Aout, nous prendrion jour. Je vais lui écrire à l’instant. C’est donc partie remise & nous n’en serons que plus gais, Filleau, – lui même était empêché.Je travaille malgré la formidable chaleur de ces derniers jours. Aujourdhui il pleut & cela fait une détente de nerfs & de jolis verts mouillés dans le paysage qui me rappelle tout de suite Thozée & ses fraîcheurs profondes.Je serai Samedi pendant toute la journée à l’atelier, si tu avais à me parler. Mon élève fait mon portrait pour l’Exposition de Bruxelles ! CelaPage 1 Verso : 2fera dire aux Belges : Hein est-il décati ! – Il faut toujours réjouir ses compatriotes.Bons Compliments respectueux à ta bonne compagne de vie, & une vieille poignée de main de derrière
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Page 1 Recto : 1Paris Lundi.Mon Cher Ami,je t’expédie pour tes protégés :1° Un grand manteau de femme dans laquelle ta femme peut improviser ce qu’elle voudra2° Un petit vêtement de Clairon qui pourra faire l’affaire du petit.As-tu reçu des nouvelles relativement à eux ? – Tiens moi au courant de tout cela, & si la fortune me souriait un peu, – car elle a le nez tourné pour l’instant, je pourrais m’associer à ta bonne action d’une façon plus efficace. N’oublie pas de m’apporter des croquis & des marines promis. Je voudrais voir cela. on ne sait jamais. Je serai demain Mardi à l’atelier à tirer des eaux fortes pendant toute la soirée. Si tu as besoin d’une bonne épreuve c’est le moment.À toi – & bons Compliments à ta belle & bonne compagne dans « The battle of life »Fély
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Page 1 Recto : 1Mon Cher OctaveNous avons déraillé, conduits par nos billets de parcours – Dimanche : visité entre deux trains : Argentan, un vieux trou curieux, arrivée à Granville En voiture brulé Granville St Pair, Carolles le Mont St Michel. Aujourdhui Lundi : St Malo, la Rance, Dinan, espérons coucher à Brest. De Brest : Roscoff, Lannion Peros & ce que nous pourrons de ton itinéraire o[ù] nous t[illisible: barré] trouverons un coin reposant.Temps gris, pas désagréable du tout. Cela cadre avec la Bretagne. On te regrette, mais au prochain voyage !Si lettres pour moiGarde lesPage 1 Verso : 3Nous ne faisons pas l’Audierne & le Douarnenez pour que nous les fassions de concert. Toute la Smala se porte bien & t’envoie ses amitiés. –Ton vieuxFély
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Page 1 Recto : 1Samedi Matin.Mon Cher Octavevoilà « qu’il plout » comme on dit au pays Wallon & « que ça chet dru » Viens si tu l’oses, mais ne te crois pas obligé de venir t’embêter par la pluie dans notre clapier. – Si tu viens ce sera fort bien & tu sais que tu feras toujours plaisir, si tu ne viens pas on t’excuse. Il y a un train qui part au matin à 8 h. 8 h. 15 ou 8 h. 20, je ne sais au juste de la gare Montparnasse, tout ce que je sais c’est qu’il arrive à 9 h. 36 à Bièvres.À toi mon.D’ji crouet que l’hyvier est disquindre !!!Traduis : Ah ! il faut que je t’apprenne le gallo-Roman :Y fauret qu’ije t’y boute ell’ tiesse li Gallo-Roman .C’est une langue adorable !À toi et amitiés de la Smala.Félÿ
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Page 1 Recto : 1Monsieur Octave Uzanne72 72bis Rue BonapartePARISPage 1 Verso : 2Cher CopaingVoici : Je suis revenu de Douvres avant hier ! j’y ai accompagné ma petite « belle sœur ». Aujourdhui impossible d’aller chez Godebski. Demain nous devons aller chez Bonvoisin. Tu te rappelles que je lui avais écrit afin de savoir les jours où il serait libre en lui envoyant ta liste des jours disponibles cette semaine, & il a choisi Mardi. Sois donc demain, 7 h., Cardinal, nous dînerons ensemble dans un boui-bouillon quelconque. Nous ne pouvons plus remettre le Bonvoisin. Il nous attend.Les dessins vont bien. Cette semaine tu auras toutes les photographies des susdits dessins. Je te demanderai de les montrer rien que cela à Rouveyre, Samedi dans l’après midi. Je les remettrai Samedi à Conquet.N’oublie pas que pour tout le monde y compris Conquet je suis à la Campagne à Montlignon pendant toute la semaine, afin d’avoir le repos du travail, J’ai perdu quatre jours avec ce petit voyage ! Nous ret
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Page 1 Recto : 1Monsieur Octave Uzanne72bis Rue BonapartePARISPage 1 Verso : 2Mon Cher VieuxTélégraphie à la mère Godebska que tu dînes avec la cuisse du Dragon Impérial, je ne peux dîner avec toi mon Vieux. Clairette est malade & ne veut que moi auprès d’elle. La maladie ne sera rien mais dans le tohu-bohu où l’on est je m’improvise garde malade.Excuse moi bien. Si demain tu descends à Paris-droite viens à l’atelier te prie. – Je suis désolé de cette tuile, mais tu m’excuseras vis à vis du motif.Ton VieuxFély.
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Page 1 Recto : 1La Guymorais 12 sept 1894.Donne moi vite Mon Cher Ami, vite, des nouvelles de la petite malade. Nous en sommes anxieux. Écris : 2 Rue du Marché des Blancs Manteaux. Quels mauvais moments vous avez dû passer ta femme et toi ! J’espère qu’a l’heure où je t’écris tu es rassuré, et que nulle complication n’est survenue. Pauvre mignonne ! Voilà un des ennuis terribles de la Campagne ! : l’absence de docteur sérieux. Il est vrai que Fécamp, en saison, doit avoir de bons docteurs, – bons ? – où sont-ils ? Même chose ici : Cancale & St Malo c’est encore Fécamp ! J’ai peur quand Clairette sort en vélocipède qu’elle ne se casse un bras aussi. Je commence à être de ton avis : et à trouver que Paris, – à tant de points de vue ! – vaut mieux que tout.Mon vieux tu m’as mal compris : la planche d’Arents, la dernière, est excellente & je ne m’en plains pas, seulement j’eusse voulu avoir une épreuve forte en couleur à côté de l’autre, parce qu’il y a la dedans des travaux à laisser sans
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Page 1 Recto : 1Heyst 3 oct 1886.Mon vieux LiesseJ’ai été frapper à la porte de Barvoets Charles & j’ai trouvé porte close. Heureusement la bonne & fidèle Stéphanie Barwoëts, – MmePaternoster, m’a donné l’hospitalité en son hostellerie « de la Marine ». – Barwoëts est à Chooz avec Carlier qui a ce qu’il paraît va s’associer avec lui, pour reprendre un restaurant à Bruxelles, à ce que m’a dit Barvoëts Charles.Je suis parti un peu contrarié & agacé de tout ce que tu m’as dit, & de tout ce que moi, j’ai du te dire relativement à ta litterature. Tu sais quelle réelle affection je te porte. Ce que je t’ai dit, je le pense & je le pense dans le plus profond de moi. – Ma très réelle conviction est que depuis cinq à six ans tu t’es égaré, & que tu continues à t’égarer avec l’entêtement des gens qui sont dans le faux.Et il n’y a pas à dire que nous ne te connaissons pas, que nous ne savons pas ce que tu fais, ce que tu peux faire,Page 1 Verso : 3Nous te jugeons par toi-même, & c’est assez. – Tu
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Monsieur DemanCi-joint : Le portrait de F.Ropsid de Claire RopsLes 5 pièces des Sataniques
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Page 1 Recto : 1Mon Vieux Théo,Je t’envoie ainsi que je te l’ai promis1° Le dernier état de la Femme au Trapèze. – Tout cela est devenu lourd & betât par la faute de cet immonde Cadart qui m’a forcé à mettre un pagne à la « dame » & qui dans ce moment là faisait tirer ses épreuves par un cochon qui ne savait pas ce que c’était qu’un cuivre & qui cirait cela comme ses bottes. C’est hideux & dépouillé noir & cru, mais il n’en existe plus d’autres épreuves – J’en ai tiré deux qui étaient des merveilles, elles sont parties, tu ne reconnaîtrait pas la planche2° Le dernier état de la Chandelle Bonne planche, je trouve, en son voulu. & bonne épreuve un peu sèche ainsi qu’il convient.3° Un bout d’épreuve japonaise, lettrine pour Mlle Claire-Duluc-Rops.4° Épreuve rare de la « Boîte au lait » la planche chargée d’essais brutaux & toqués de Vernis mou.5° Épreuve rarissime d’essais de vernis mou. Je ne t’envoie pas cela commePage 1 Verso : 3des modèles (Ces épreuves datent de 1878-79) – je te les
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Page 1 Recto : 1Paris 17 Rue Drouotécris toujours : 76 R. Richelieu.Mon Vieux Théo,Je vais t’embêter, mais il faut absolument que j’aie un Volume de tes Rimes de Joie a mon entière disposition – en dehors de mes deux volumes (un sur vergé & un sur Japon,) bien entendu ! – Tu comprends qu’il me faut un volume que je puisse prêter, montrer, trimballer le tout à ta plus grande gloire & profit. Comment règles-tu Paris ? Qui est chargé de « pousser le volume ? » quel en est le prix définitif ? – N’as-tu pas le droit de changer le prix du volume comme tu veux ?Dis-moi tout cela.Nous l’avons échappé belle ! comme tu le dis fort bien ! Quel cuistre ! quel cochon que ce Leclercq ! Ah le triste pays au point de vue de la compréhension des choses ! –À propos : Nous allons faire les Cent légers croquis !!!! par Th. Hannon & Félicien Rops ! Cela te va hein ? tu es mon homme ! – Sans Gay ! bien entendu ! N’en souffle mot à personne ! Je monte tous cela, toutPage 1 Verso : 2doucement. Et nous ferons
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Page 1 Recto : 1Montlignon (Mons lignis !)(Seine & Oise)(Villa des Artistes)25 sept. 1882Mon Cher ThéoTa lettre vient me retrouver sous les grands arbres de la Villa des Artistes, une machine drôle, en pleine forêt de Montmorency où Mme d’Epinay retrouvait ce pied plat de Jean Jacques Rousseau. Je ne retourne en Belgique que le 17 octobre. Un de mes Vieux amis de Séville le peintre Araugo est ici, & tous les deux jours je vais le cornaquer dans Paris, – qui est si séduisant par ses blondeurs d’automne, & son bavardage vif & charmant de « la rentrée ». Pourquoi n’es-tu pas revenu à Heyst ? Nous avions besoin d’avoir à nous deux une longue conversation. Tu parais, pour « voir l’Exposition, puis tu ne reparais plus ! Moi, j’étais avec ma fillette & je ne pouvais guère bouger !! Je t’aurais dit une foule de choses difficiles à écrire & à expliquer par lettre & faciles à dire. Lorsque je t’ai dit que nous illustrerions de concert le « Au pays de Manneken-Piss » je t’ai recommandé Kistemaeck
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Page 1 Recto : 117, Rue Drouot.Mon Cher Théo,Voici ce que je vais faire, je vais faire les illustrations de ton livre en janvier & février, – des eaux fortes – pas trop grandes. Le nombre ? je ne sais ? Les illustrations faites Tu les lui montreras, à ce Christemacaire. Seulement s’il ne veut pas m’écrire la susdite lettre, les illustrations lui passeront sous le nez et Mlle Doucé publiera ton livre & paiera les dessins voilà tout !Lalouette & Doucé vont ouvrir rue Drouot ! une boutique à bouquins qui sera « très chique »! Kistemaeckers m’a manqué, ou plutôt c’est moi qui lui ai manqué ! Je t’ai dit ses bavardages imbéciles, s’il n’écrit pas, pas de Rops. Qu’Armand Lynen le réjouisse. Cela ressemble a Rops mais il y a « une nuance » – sans orgueil déplacé. –Donc rassure toi Les Rimes de Joie & Au Pays de Manneken-Piss verront le jour. – Il eut mieux valu c’est incontestable ! que Au pays de Manneken-Page 1 Verso : 2-Piss vit le jour à Bruxelles, – mais peut être le Macaire en question
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Page 1 Recto : 1À la Demi-Lune, – Moulin-Galand par Essonnes.(Seine & Oise.)Mon Cher Théo,Je n’ai pas tes « Noëls fin de Siècle » Veux-tu me les envoyer en échange de deux belles épreuves que tu n’as pas ???Tu sais combien je m’intéresse à tout ce que tu fais, je t’enverrais cela dans une huitaine de jours, tous les JeudisJe suis à Paris :2 Rue du Marché des BlancsManteaux.(ne pas confondre avec la rue des Blancs Manteaux.)Si tu passes par Paris d’aventure ne m’oublie pas je te prie.Présente tous nos compliments et ceux de Clairette en particulier à Madame Hannon qui je l’espère est toujours en belle santéTon ancêtreFély
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Page 1 Recto : 1Mon Cher PicardJe suis arrivé du fond du Gâtinais pour vous serrer la main. Je vous avais télégraphié, mais il est probable ou que vous n’avez pas reçu mon télégramme, ou que vos affaires vous retiennent en d’autres lieux. Emballez les cuivres, cachetez, & remettez les je vous prie 19. Rue de Grammont à mon adresse. Je vous dirai ce qui en est quand je les verrai.J’aurai très prochainement une série de nouvelles gravures à vous envoyer & je vous écrirai dans quelques jours. – Je pars dans unePage 1 Verso : 2quinzaine pour l’île de Noirmoutiers où des amis m’attendent, puis j’irai en Belgique où j’espère vous voir.J’ai reçu seulement votre carte il y a six heures.Je vous serre bien la main & je vous remercie d’avoir bien voulu m’apporter les cuivres.À VousFélicien RopsJe suis obligé de repartir à l’instant, ma petite fille se trouve à peu près seule à la Campagne, sous la garde du jardinier & de la jardinière, & cela ne suffit pas. Excusez moi donc de ne pouvoir vous att
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Page 1 Recto : 115 sept 1886.Mon Vieux LiesseJ’écrivais à Dom lorsque t’a lettre m’est arrivée, – me disant qu’il était à Chooz. Je la lui adresse là bas. Je lui narre mes infortunes : abscès & opération au pied, indispositions, maladie de Clairette, &c &c. Lis la lettre de Dom, elle te mettra au courant de tous ces ennuis, ennuyeux aussi à raconter. C’est assez de les écrire une fois, cela servira pour vous deux.Je serai très probablement en Belgique, si la maladie de Clairette tourne du bon côté, dans le courant de la semaine prochaine. – Je passerai par Chooz. S’il fait beau je vais finir la saison à Ostende, dans un petit hotel très modeste que je connais. S’il fait laid, je ferai un tour de Belgique & je reviendrai à Chooz en repassant. Voilà un bout de programme.Quant à toi j’ai bien envie de te dire des injures, tu en trouveras trace dans la lettre de Dom, d’ailleurs. Comment ! tu es depuis le commencement de l’Été dans un coin, & ton roman n’est pas fini ! non seulement fini,Pa
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Page 1 Recto : 128 sept. 1882Mon Cher Ritter,Ne croyez pas que je suis parti pour l’éternité. Dabord je ne crois qu’à la « Ternité » en admirateur très fervent de la Terre qui fait pousser les cerises et les demoiselles nubiles.Ah je regrette Heyst et les dunes blanches, et même les qualificatifs de Madame Ritter ! (La Vengeance se mange froide !). Enfin j’ai sur le cœur d’être parti comme un failli sans crier gare & de n’avoir pu vous faire mes adieux à tous les deux.Paris m’a un peu consolé & il est bien beau mon vieux Paris, au matin dans les brumes d’Automne ! Les arbres du Parc Monceau rougissent comme les jeunes pensionnaires à la fête du petit cousin. Les femmes un peu brulées par le vent des plages, ont les poches pleines de bons récits d’aventures qui feront cet hiver, merveille au dessert chez Filleau. Un de mes amis, prétend que pendant quinze jours, au moins, le sable des dunes les fait croquer dans la dent !Je serai le 16 octobre sans faute à Bruxelles, & le 16 où vous vou
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Page 1 Recto : 1Heyst sur mer.VendrediJ’arrive ici venant de l’Île de Walcheren en Zelande Mon Cher & très Cher Ami, j’ai « l’enfant » avec moi, une belle grande fille de seize ans, qui est la joie de mes yeux & de mon cœur, & qui a besoin de l’air de la mer & de la mer du Nord dont la voix a si souvent calmé mes fièvres. Quelle bonne lettre que la tienne, je savais que tu ne pouvais être changé ! Hein ? Nous les connaissons tout de suite, ceux qui doivent changer ! – J’aurais pu écrire bien souvent sur les vitres de mes chateaux en Espagne, les « Solus eris » de François 1er ! Bah quest-ce que cela nous fait ? Ceux qui gardent le cœur & les joies des jeunes années sont les richissimes & les heureux. Je serai de retour en octobre & ma première visite sera pour ton ermitage. Je n’ai su que depuis peu de temps le coup qui t’a frappé, Mon Cher Nadar, & j’y suis plus que sensible, – affecté. Tu dois supporter ces coups de la vie en te souvenant des jours heureux. Puis garder ceux qu’on aim
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Page 1 Recto : 112 oct 1888.21. R. de GrammontMon Cher Nadar,merci de ton aimable insistance & de ton bon souvenir. La fillotte a été malade pendant toute la semaine dernière, elle va bien maintenant & dès les premiers jours de la Semaine prochaine nous irons chez ton fils, qui nous fera une petite immortalité. J’espère que Madame Nadar ne souffrira pas du déplacement, & que le climat plus doux d’Arcachon aidera à son rétablissement, ce qui serait une bien grande joie pour nous tous, car elle a l’art de conquérir tous les cœurs, & nous l’aimons déja comme si nous avions eu le plaisir d’être de tout temps, ses amis.Toute ma famille & moi, nous lui envoyons nos plus vives amitiés & nos meilleurs souhaits & nos bons Compliments, & à toi aussi Mon vieil & Cher Ami. Écris-nous vite & donne nous de tes – de vos nouvelles de là bas.Ton à perpétuité :Fély Rops
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Page 1 Recto : 1Paris 15 mai 1889Mon très Cher & Grand Ami,c’est l’instant de sortir ta bonne & incommensurable indulgence des anciens jours. Je suis « un cas » & cela rentre dans la pathologie interne, donc je dois bénéficier de toutes les « atténuances ». Je te l’ai dit, je t’ai détaillé mes infirmités, et fait toucher du doigt mes plaies. Je n’y peux mais : c’est flagrant : Quand j’ai des ennuis je ne peux pas écrire à mes amis, & surtout à ceux qui me sont les plus chers ! Voilà !! C’est clair hein ? Idiot, stupide, imbécile, mais tel ! Ce que je m’en veux est à ne pas dire. – Et ne crois pas surtout que ce soit égoïsme ou indifférence ! Je suis mes amis dans leur vie, & je me réjouis de leurs bonheurs comme je souffre de leurs peines. Ainsi je sais que tu es revenu, & que le mieux persiste chez ta chère & adorable femme. Je t’ai dévoilé le grand défaut de ma nature, un peu trop fièrement fermée parfois. Que veux-tu ? c’est la goutte de sang magyare. Le grand-père porté par les Aut
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Page 1 Recto : 1Paris SamediMon Cher NadarDeux mots au galop, je ne peux t’envoyer aujourdhui le portrait de Baudelaire. Ah il faut des fouilles ! Je l’ai ce portrait, & je le trouverai la semaine qui vient. Car pour l’instant, je vais aux champs avec mon fils & ma fille. Mon fils adore sa sœur & cela m’a été bien doux de réunir dans la même embrassade ces deux êtres chéris. Les enfants se plaisent, quel bonheur !Donc à Mardi ou Mercredi. Envoie moi l’adresse de Karski, où peut être ce dernier des Polonais !À toi – À vous tous – au galop ! & nos grandes & meilleures amitiés de tous à tous. Paul revient en septembre & je te le présenterai. Ton Paul voudra bien me faire le portrait du mien. J’espère que Mme Nadar est toujours en bonne voie de guérison, – lente, mais certaine. –À toi encoreFélÿ
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Page 1 Recto : 1Paris, le 14 janvier 1896.Excusez nous nos chers amis, de ne pas vous avoir souhaité la « bonne année et la parfaite santé » trois semaines plustôt car il faut te dire, sans prévenir Mr le Curé, en le disant à peine à Mr le Maire & pas du tout aux camarades, j’ai marié ma grande fillette avec un bon gros garçon, un cousin à Clairette qui fait un tas de choses : il est juge de paix, fabricant de vieux tapis de Flandre, mambour de confrérie, etc etc – et scribeur de légendes, par dessus le marché. Je vais t’envoyer ses deux livres de jeunesse les Contes d’Yperdamme et les Récits de Nazareth. Quel dommage que notre pauvre ami Pradel ne soit plus là, à Marseille ! – Bref ma fille me charge de vous envoyer à vous trois, nos vraies amitiésElle s’appelle Mme Claire Demolder-Rops, – voilàÀ Bientôt et belles amitiés de toute la maisonnée.À Bientôt,J’ai été très malade Mon Cher Nadar. Plus que je ne peux le dire, mais je pense qu’à notre age nous devons nous sentir heureux de viv
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Page 1 Recto : 1Dimanche 15 mars 1896Toutes les guignes Mon Cher Nadar ! mon jardinier-cocher est absent pour quelques jours, et moi je suis encore trop malade pour aller te chercher et te reconduire. Me voici ou plutôt nous voici, depuis le mariage de Clairette « retirés » à la campagne !! Tu comprends que ce qui nous faisait pour quatre une agréable aisance, lorsque le mariage est venu couper en deux parts la pitance quotidienne, nous avons dû nous mettre à la portion congrue, et apporter une sagesse inusitée dans notre façon de vivre. Ce qui nous pèse peu d’ailleurs ! Ah non !– Comme je ne déjeune plus, étant redevenu nourrisson par ordre de la Faculté, je ferai atteler Mardi après midi, et vers trois heures nous arriverons tous les trois à ton ermitage. Donc à Mardi prochain. – Je ne comprends rien aux fantaisies postales de Seine & Oise. du reste ce n’est pas la première fois que j’en suis victime & il faudra que j’essaie de faire « une plainte !» seulement se plaindre c’est si bê
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Page 1 Recto : 1Hyères (Var) 29. Boulevard des Îles d’OrMon Cher & admirable amiTa lettre me parvient ici, nous avons tous trois grande joie en apprenant que ta chère femme est bien, et se plaît à sa nouvelle fenêtre, que tu es toujours, et quand même, le même Nadar quant à Madame Germaine, tu n’en a qu’une moi j’en ai deux, c’est pourquoi je ne suis pas mort, mais j’ai passé une fichue année malade et embêté. Tu es heureux de reprendre tes cahiers ici. Si j’avais les miens ici, j’en examinerais ce qui concerne Baudelaire. Comment veux-tu que je te parle de sa virginité ? –, je me souviens à peine de la mienne notre grand poète tenait énormement à ce que l’on y crut. Cet été je suis allé avec un Baudelairien [barré] aussi enragé que toi jusqu’à Senart. Je voulais le mettre en rapport avec toi, il pouvait t’être plus utile que moi car il est rarement documenté. Malheureusement il devait repartir le soir pour Londres où il habite et il aurait manqué son train si nous avions été chez toi.
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Page 1 Recto: 126 Déc 1894 Mon Cher ami,Ceci est un petit mot d’excuse. On n’a pu se trouver au rendez-vous de la Messe de St Gervais. Tout le monde, comme à la Haie Sainte, gisait sur le terrain foudroyé par l’influenza ou la Grippe. On ne sait pas encore !! Il n’y a que moi d’à peu près debout, mais comme la tour de Pise ! J’ai une forte inclinaison !Voici le nouvel an : Entre nous, tout à fait entre nous, comme je me défie fortement de vous après l’insensé cadeau des roussettes, et que j’ai peur que vous ne vouliez y ajouter des fleurs, je vous préviens qu’en dehors des violettes de deux sous, les fleurs ne sont pas plus reçues que les cadeaux. Retenez cela pour toute votre vie mon Cher ami.Je crois que je me suis un peu trop hâté de vous annoncer le mariage de ma fille. Cela a de l’hésitation dans les rouages. Donc retenez un peu la nouvelle, jusqu’à plus nette confirmation. J’aime les situationsPage 1 Verso: 2claires comme la vieille eau de roche de nos pères !A Bientôt mon Cher a