Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Je t’écris pour te demander quelques « renseignements » :

1° Où en est l’affaire Sembach ? Cet animal de De Roddaz m’a dit que Sembach était revenu, & que tout était terminé, mais avec ce fantoche devenu Belge, de Parisien qu’il était, on ne sait jamais à quoi s’en tenir.

– Pousse je te prie, jusqu’a la rue des Petits Carmes & renseigne moi.

2° – Quest ce que c’est que cette édition de la Correspondance de Grimm que j’ai aperçu un jour à Heyst sur ta table ?? – Je ne connais pas cette édition, est ce du Charpentier? Réponds !!

3° Viens-tu en Décembre ici? Il est absolument évident que je ne peux t’accompagner en « Morvandiotisme » Paris est dans sa fièvre de travail, on ne peut

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bouger d’ici en ce moment. On monte les affaires pour l’an prochain. J’ai déja comme je te l’ai dit la Germinie Lacerteux 10 planches & 1 frontispice. – Et voilà qu’il est question aussi de la Chanson du Gueux de Richepin Édition illustrée. – Cela m’en ferait pour ma pleine année, – une douzaine de mille francs pour les deux machins. Et en plus il m’est proposé : (!!!) « La Mythologie de Rops »

Une machine de Cent planches en deux ans. – amusant cela.

– Si j’avais dix mains, je les utiliserais ! – Et en même temps des dîners & des soirées partout. – Demain : Crémaillère de « l’hôtel Godebski » 60 invités ! – Samedi réouverture des diners Filleau. – Lundi dîner de la « Vrille » – On se couche tard & on se lève tôt. Si l’on ne claque

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pas à ce jeu là ! Mais on ne claque pas ! Paris vous porte. Pas encore vu Liesse : il est en province, à la Varenne ! Je n’entends plus parler de son livre ni de rien. – En voilà un empoté !! L’Illustration Belge m’a dit Degeorge rend son âme à Rosez. – C’est idiot de ne pas tenir cela deux ans au moins !

J’ai vu là dedans que tu avais été à Tamise. – Joli, Tamise – il y avait là un coin de noyers

à gauche rive, qui a dû disparaître avec les gelées de 79-80. Je le pleure, c’était adorable. Vu Émile Hermant à son retour d’Espagne, & cet irrésistible Hubert.

– Lugubres tous les deux d’ailleurs comme s’ils revenaient d’avoir été enterrer le dernier des Torréadors.

Nous avons dîné chez Godebski

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ensemble. – La Belgique était peu « vibrante » ce soir là !

Le délicieux Ignace vend des tableaux, & cherche à carotter les chrétiens en bon Juif Polonais qu’il est.

– Voilà ce qui est ici & je te barbouille ce griffonnage sur un coin de ma presse.

Je suis à peu près installé rue Drouot 17 – Écris toujours là. Serais-tu pas d’avis de louer avec moi La maison de Prunaire à Valvins pour 800 frs toute meublée ? Tu payerais 300 frs & moi 500 ? C’est bien beau ! & on a un canot, la forêt tout ce qu’il faut pour vivre !!!. J’irais là en mars au premier « Solia » ? Et quelle eau !!