Numéro d'édition: 2669
Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Léon Dommartin
1839/09/11 - 1919/08/23
Lieu de rédaction
s.l.
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6655/468/88
Collationnage
Autographe
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Mon Cher Vieux
Je ne t’engageais à venir à Nieuport que dans l’hypothèse admise d’un séjour d’une semaine avec ta fille à Anseremme. Il faut trois heures pour aller à Anseremme, il en faut quatre pour venir à Nieuport & la vie n’y coûte rien. Puis il y a la mer. Ma
Lettre de Liesse : il y parle beaucoup de toi. Dom lui a dit que c’était déplorable de voir un homme qui sait écrire s’embourber dans un pays anti littéraire & s’y perdre. Il est enchanté de Paris & de la réception qu’on lui a faite. Son livre le porte. – Nom de Dieu ! quand je vois ces choses là, que je pense que tu fais « la Chronique » une chose bête qui ne te rapporte ni réputation, ni même d’argent, ni rien de quoique ce soit, je suis tenté de t’engueuler à blanc. Que dirais-tu si j’allais illustrer le Figaro Belge ? Car la Chronique est devenue bête à faire manger le foin de ses banquettes par la bonne Joséphine. Et pas même la Considération bourgeoise comme la Gazette ! À part les articles pesants de Vrebos & tes excursionneries, c’est « égoutant ».
Et dire que tu ne te retireras jamais je ne sais par quelles faiblesses veules de cet engrénage de machine à vider les lieux, & que dans cinq ans tu en seras à « remplacer Hallaux », vieux, embêté fini. – Voilà Cher absolument ce que je pense de la lettre de ce petit sot de Liesse – car ce n’est qu’un bon petit sot au fond, – m’a remis tout
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cela en remuement & je rage pour toi, puisque tu ne veux pas rager toi même
Ton Vieux
Fély
Mr & Mme
Moi aussi je travaille ! & huit heures par jour ! Mais Nom de Dieu les gens de notre trempe doivent gagner leur vie partout où il leur plaît de la gagner. Je vois que la Chronique où tu es libre prétends-tu est la plus lourde, la plus étroite & la plus niaise des chaînes. – Laisse donc cela aux
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Auré & Claire t’embrassent Nous sommes seuls à l’hôtel Auré fait la cuisine c’est délicieux Voyons Viens quatre jours la mer est tiède et t’appelle. Le gros Godin même (« le Mécène de l’Art & de l’Industrie » d’Hallaux style de la Chronique,) ne se voit pas.
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Vergé, Crème.
Mise en page
Écrite en Plume Sépia.
Copyright
KBR