Numéro d'édition: 2378
Lettre de Félicien Rops
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Lieu de rédaction
[Paris]
Date
1877/09/25
Commentaire de datation
D'après le contenu, cette lettre est liée à une autre missive adressée à Taelemans : inv. MRBAB/AACB/003053. – N° d’édition : 2376.Type de document
Lettre
N° d'inventaire
MRBAB/AACB/003055
Collationnage
Autographe
Date de fin
1877/10/12
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art Contemporain
Illustration
Lettre illustrée
Page 1 Recto : 1
Croquis
Vendredi.
Continuation de la scie-Rops
Mon Cher Franz,
Lamy & Glineur ne peuvent faire partir le dessin qu’aujourd’hui à quatre heures, – grande vitesse. Il n’arrivera donc à Bruxelles malheureusement que Samedi ! C’est la faute à ce fichu amateur Delauney (dit Duval !) Lequel était à la campagne & ne peut revenir que le quatre octobre du quatre au sept ! il est à Étretat. Il m’a fait perdre quatre jours cet animal là. J’ai refusé à Cadart de lui vendre le dessin au prix qu’il me faisait & qui n’était pas acceptable. Cet animal là veut trop gagner décidément. – Quand tu déballeras le dessin tu oteras d’abord les quatres tenons des coins puis les journaux d’emballage enfin le papier calque. Aussitôt reçu & je te prie passe Samedi matin chez Lemy & Glineur rue des paroissiens afin qu’ils hâtent l’envoi de la caisse. – Garde bien les vis de la caisse afin de me renvoyer le dessin s’il ne se vendait pas la bàs. – Je suis dans une situation bien embêtante Mon Vieux François, avec cette terrible échéance sur le dos & pour comble de malheur un billet tiré sur un monsieur qui me devait trois cents francs, vient de me revenir impayé ! 300 & 1200 cela fait 1500 ! Je ne sais réellement que devenir si l’Attrapage ne se vend pas. – Je compte sur ta vaillante amitié & j’espère que tu remueras ciel et terre pour me faire vendre cette machine là,
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qui est je crois ce que j’ai fait de plus important. – Tu diras à tes amateurs qu’il y a à retoucher à la grande figure de l’avant plan – (le bras est inachevé) & au tapis de l’escalier. Je serai à Bruxelles fin octobre & je ferai cela. Tu me demandais toujours de filer pour Bruxelles de Paris avec un dessin de moi & de le vendre. Tu es labàs & je crois l’occasion bonne. Aussitôt reçu écris moi un mot deux lignes pour me dire franchement ce que tu penses de cela, si cela fait de l’effet suffisamment enfin deux lignes en plus pour me donner quelque courage ou quelqu’espoir car je suis un peu découragé. Je me suis donné beaucoup de peine depuis mars. Voilà huit mois de durs travaux, pas de vacances, & je suis prêt à sombrer au port. C’est assez désespérant. Mes dessins ne se vendent pas assez cher, pour la peine extrême qu’ils me donnent. Je sens que je vais arriver à la peinture à l’huile & par des voies détournées comme j’ai fait toutes choses. J’espère alors que « cela se vendra mieux » & que je serai un peu payé de mes efforts. À part Colard-Prosper – qui m’a commandé un dessin (pas cher !) tu peux voir tous les amateurs de labàs. Quant au prix : de 900 à 1,500, comme tu l’entendras j’en ai refusé 900 à Cadart ; le plus cher possible car je suis dans une « dèche » !!! près de laquelle les fins de mois de la mère Lasne ne sont rien ! On va « saisir ». – Et je n’ai d’espoir absolument qu’en toi ! Fais un grand effort mon Cher Franz je suis sur des charbons ardents.
le dessin est mal encadré pas collé, il gondole il est mal présenté mais j’étais pressé au possible & je n’ai eu le temps de rien faire.
Page 1 Verso : 3
J’attendais un mot de toi aujourd’hui. je ne l’ai pas reçu je suis inquiet. N’oublie pas Mon Vieux Franz que (à cause de Bonvoisin qui est justement à Bruxelles en ce moment) que ce dessin appartient à Gouzien qui veut le vendre à Bruxelles & comme vous êtes très liés il t’a prié de te charger de cette besogne. Il vend ce dessin parce qu’il veut m’en acheter deux plus petits – ce dessin étant trop grand pour son salon, sans cela il ne le vendrait pas.
Si tu vois Bonvoisin, tu peux même l’engager à aller voir le dessin « que Gouzien ta prié de vendre, – chez toi.
Dans le cas où tu voudrais l’exposer chez Schmidt-Goupil dans le cas malheureux & redouté où ce dessin ne se vendrait pas tout de suite, je joints à cette lettre une lettre pour ces marchands de produits artistiques. –
– Je crois que Picard est notre enjeu le plus sûr, plus j’y réfléchis ! Je t’ai vu manœuvrer avec Cadart & je crois que si tu emmanches bien l’affaire elle réussira.
Pour tous, Dom & les autres compris ce dessin appartient à Gouzien,
Et Licot ?
Franchement je ne referai plus un dessin comme cela. Je ferai n’importe quoi mais pas cela.
Rien de nouveau ici Mon Vieux, viens à la rescousse sans cela, on saute ! le pont du navire est couvert d’eau & je te fais des signaux de détresse ! c’est sérieux !! Prends ton bon bateau & viens nous sauver. Je n’ai confiance qu’en toi & je n’espère qu’en toi.
Ton vieux
Fély
Page 1 Recto : 4
Si tu exposes chez Schmidt tu peux lui dire que s’il vend 1600 frs par exemple le prix que tu feras il toucherait les droits de vente habituels. Enfin fais pour le mieux Tout ce que tu feras sera bien fait. Malheureusement cela presse !
Détails
Support
1 feuillets, 4 pages, Vergé, Crème.
Mise en page
Écrite en plume Noir.
Copyright
Ro Scan, J. Geleyns