Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Je ne sais réellement pas à quoi attribuer le persistance de vos deux silences respectifs : le tien & celui d’Edmond. Voilà deux grands mois que tu m’as écris & quelques mots à la hâte puis plus rien ! Silence morne !!

« Si je viens aujourd’hui te réveiller dans ta tombe c’est que notre amie Mme Herman me prie de le faire & voici en dix lignes pourquoi. Leur affaire industrielle marche très bien comme commandes seulement il leur faut de l’argent pour arriver à faire un beau chiffre d’affaires, – pas beaucoup, mais il en faut. Elle me charge de te demander si ta mère ne voudrait pas mettre une dizaine de mille francs là dedans si elle les avait. Cela rapporterait de quinze à vingt pour cent au bas mot & sans exagération aucune. Tu pourrais toi-même d’ici à deux ou trois ans avoir une place « une sinécure » dans l’affaire & cela peut être très bon. J’ai suivi assez les choses depuis trois mois de près, & vis à vis des commandes qui arrivent, je suis persuadé qu’avec peu d’argent on peut en faire beaucoup, puisqu’on en fait avec rien. Du reste examine toi même la chose si cela est faisable, Mme Herman te prie de lui rendre visite. Elle est incognito chez Hammelrath 30 Rue du Marteau Inutile de dire qu’elle est à Bruxelles.

Veux-tu me faire un plaisir ? celui de me dire tout de suite quels sont les gens qui sont

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à Anseremme ? Cela te forcera à m’écrire une lettre, ce qui sera un des rares évènements de ce siècle.