Lettre de Félicien Rops

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– As-tu reçu ma lettre ?

– Quand viendras-tu à Paris

– N’oublie pas mes bibelots, l’armoire du mauvais peintre dont j’oublie toujours le nom (ce susdit mauvais peintre a ici au Salon Belge une mauvaise demi-nudité, – affreuse.

– As-tu hérité de la bonne cousine Thérèse ? Hein sommes-nous durs à démolir dans notre famille ?

– Voilà Joseph bi-millionnaire, j’en suis bien heureux pour ce brave garçon. Moi j’étais déshérité depuis 1846 ! Le jour où j’ai dit à « la Cousine Thérèse que je fumais des cigares de quinze centimes. Trois par jour ! & un d’un sou pour mon groom.

– Ça fait qué’que chose comme 180 francs par an, on nourrit un homme avec ca » ! – Si tu avais vu son œil ! Ah ! Heureusement que je n’ai pas compté la dessus !

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Clairette vous envoie ses grands compliments. Elle est grande et robuste comme une sauvage de l’Amazone. Un beau brin de fille comme était sa mère. La joie même ! À l’ouverture de l’Exposition Belge le président est venue la prendre pour offrir le bouquet des Belges à Mme Carnot. Elle a fait cela avec un chic ! – Slingeneyer & le vieux Portaëls n’en revenaient pas ! Et avec une galanterie de 1844 Portaels m’a dit : C’est vous Rops qui avez le plus beau tableau !! Que veux-tu ? C’est encore frais à Bruxelles ces compliments de l’ancien régime. Slingeneyer m’a consulté sur ses harangues politiques : je lui ai conseillé de faire couper la tête & le poignet à tous les mauvais peintres. – Toujours étonnant Biot !! Mauvaise exposition d’ailleurs. À part Stevens & Verwée. Ajoutons Courtens. – Les Verhas sont d’un « toc » comme tu dirais. Mais d’un toc ! En voilà de la sale peinture ! Cela fait un four de dimension.

À vous &

À toi réponds un mot

Sale paysageux !

F.R