Numéro d'édition: 2287
Lettre de Félicien Rops à [Edmond Picard]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Edmond Picard
1836/01/01 - 1924/01/01
Lieu de rédaction
Paris, 17 Rue Mosnier
Date
1879/06/14
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
ML/00631/0021
Collationnage
Autographe
Date de fin
1879/06/14
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Archives et Musée de la Littérature
Page 1 Recto : 1
Paris 14 juin 1879
Vingt mots en courant, Mon Cher Ami : Je vous prie de m’excuser si je ne vous ai pas encore donné des nouvelles et de la collection d’eaux fortes et du frontispice de Van den Eeden et de moi, par desssus le marché, mais voilà quinze grands jours que « je me balade » comme dirait Zola, en plein Vendômois. Quelle balade et quelle province que la Touraine ! Que c’est bien « la doulce France » de Ronsard « gentilhomme vendômois » ! Cela n’a pas les côtés saisissants de Fontainebleau mais combien cela en est plus aimable ! – Quand vous aurez deux jours libres entre trois procès nous irons à Laverdun, & à « Trop Haut » où pousse entre les blancs calcaires une jolie vigne qui vous met aux lèvres un vin qui vaut tous les Châteaux d’Iquem de la terre. Au troisième verre on croit au bon Dieu & l’on se sent la proie des six péchés Capitaux, (l’avarice n’ayant jamais été qu’une vertu en tant que déplaisante & désagréable aux braves gens). – Enfin me voici et je vais vous payer mes arriérés :
Page 1 Verso : 2
D’abord Jeudi, sans faute vous recevrez par les soins d’un ami, la collection d’Eaux-fortes et de lithographies la plus complète que j’aie pu réunir, et je crois que personne ne pourrait en faire une semblable. À part une vingtaine d’Eaux fortes ce sont toutes pièces introuvables. – Je vous en enverrai la liste avec des notes détaillées et explicatives. Cette collection avait été préparée pour la Bibliothèque de Namur, – puis mon vieil archiviste le père Borgnet étant mort, le « nouveau » étant un Monsieur que j’ai plusieurs fois envoyé se promener plus loin qu’il ne le voulait, en différentes circonstances, je laisse à Bonvoisin le soin d’enrichir ou d’appauvrir ma ville natale. – Comme nous ne devons point marchander entre nous, je vous demande le dernier prix de cette collection : 1,500 francs. Je trouve plus simple et plus « entregentil » de vous faire maintenant le dernier prix que de vous faire cette collection 1800 ou 2,000 frs & de vous la laisser ensuite pour 1,500. Elle vaut le double vendue au détail, – et plus.
– Vous la verrez du reste. Elle est montée sur Bristol. – Jeudi matin elle sera chez vous.
Je vais me mettre à la gravure du frontispice en retard.
Page 1 Verso : 3
– Je n’ai pu vous faire voir mon atelier où j’étais en train de m’installer, quand vous reviendrez à Paris vous me ferez le plaisir de venir me voir et j’aurai peut être des choses curieuses à vous faire voir aussi.
On me dit que vous avez acheté le Gervex – bravo !
Ne m’oubliez pas auprès de Madame Picard s’il vous plait, & présentez lui je vous prie mes Compliments respectueux. –
J’envoie mes amitiés à mon Compatriote Mr d’Aspremont-Lynden. – Je me souhaite une goutte aussi allégre que la sienne. Je vous enverrai la liste des eaux fortes de la collection Lundi ou Mardi.
Je vous serre la main de bonne amitié
Félicien Rops
17 R. Mosnier.
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Lisse, Gris-rose?.
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
AML