Lettre de Félicien Rops

Page 1 Recto : 1

Mlle Bonvalot demeure :

132. Rue Cardinet

Batignolles

Paris

Envoie lui tes articles.

Je t’enverrai Lundi les 28 frs de reliquat. Nous sommes aujourdhui Samedi, il est minuit, bureau poste fermé, demain Dimanche nous filons pour Chaville à l’aube. Je retourne à Montigny Jeudi jusqu’au 20 Août. J’ai un tas de besognes dont je veux me débarrasser avant de partir pour la Belgique. Je ne peux me détacher de ce coin exquis.

Tes articles sont très bien, ils eussent été aussi bien, si tu m’avais fait la réclame demandée & dont je t’avais dit « les raisons ». Tu comprends que ce n’était pas pour le plaisir de voir mon nom imprimé dans la Chronique

Page 1 Verso : 3

que je te demandais cela. – Tu pouvais facilement glisser la chose sans que cela ait l’air « fait exprès ». Il est trop tard maintenant, garde toi de parler de moi. – Cela aurait fait très bon effet près de ceux dont je t’ai parlé si cela avait été mis dans l’Illustration, au pis : dans la Chronique. Tu as eu trois articles sur Montigny, ce n’est pas la place qui t’a manqué. Tu sais nos habitudes de Paris en fait de réclame d’amis, tu les as oubliées. – Ici avec Gouzien nous ne la ratons jamais, la susdite réclame. Tu as dû le voir dans mes articles, au risque de passer pour partial, ce dont je me fiche, quand cela peut faire plaisir à un camarade.

– Renvoie moi surtout l’article de l’Art Moderne, j’y tiens, & beaucoup, – ce n’était pas bien nécessaire de l’emporter, avoue le.

Tu as aussi oublié de dire deux mots à Léontine à propos de la jeune Marie. Ce sera pour une autre fois. – Si tu veux que cela aboutisse il ne faudra pas rester six ans sans revenir.

– Note bien que je ne te parle pas de l’article de la Chronique que incidemment. N’importe tu auras eu peur de faire de la peine à Leclercq.