Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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J’ai été cette semaine si « accablé d’ouvrage » que j’ai attendu pour t’écrire que le nommé Armand Gouzien me fiche la paix. Il s’est collé à moi toute la semaine avec un entêtement de Brestois pour me faire dessiner une machine qui m’horripilait, l’en-tête de son Journal de Musique. Car il devient rédacteur en chef d’une feuille de chou destiné à la galoubatterie départementale & étrangère ; fondé par le bon Dalloz du Monde Illustré. C’est le 8 mai qu’a lieu ce sinistre. Je lui ai flanqué une « musique sérieuse » et une « musique profane » & rieuse qui feraient tressaillir d’aise les boyaux académiques de feu Slingeneyer. Cela va être naturellement atrocement gravé & j’aurai jusqu’à mes derniers beaux jours l’emmerdement, – comme dit Veuillot au bon Dieu, – de voir face à face ma déjection étaler, – sans sable dessus ! – sur les trottoirs parisiens & aux vitrines des ménestrels et autres Schottchons du même métier. – Je lui ai fait payer ce petit produit 200 francs, – lesquels t’attendent avec de jolis reflets. Viens quand tu veux, quand tu pourras. Je vais te demander une carte pour le Salon. – Si tu viens fin Mai cela revient au même, puisque le Salon restera ouvert jusqu’au 30 juin. – Il fera même plus beau temps que maintenant. Enfin fais comme tu veux tu seras toujours le bien venu.

– Et Artan ? Et Edmond ? Il vaut mieux dans tous les cas que tu viennes avec Edmond parce que j’ai beaucoup d’ouvrage & je ne pourrai pas toujours être avec toi, ce qui m’embêtera d’ailleurs mais le devoir avant tout ! –

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