Numéro d'édition: 2866
Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Léon Dommartin
1839/09/11 - 1919/08/23
Lieu de rédaction
Paris
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6655/469/53
Collationnage
Autographe
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Paris 4 juillet
Mon Vieux frérot
Voila quatre à cinq jours que je dois t’écrire pour savoir si tu viens le 14 juillet ! On sera débarrassé des ennuis je l’espère, car il y a encore un coup de chien du diable depuis huit ou dix jours, toujours pour Londres. On n’a pas même pu aller à Montlignon avant Samedi dernier 1er juillet. Mme Duluc est toujours làbas élevant ses lapins ; J’y ai été aussi, j’en suis revenu & j’y repars jusqu’en Aout dans deux ou trois jours. En Aout vers le 10 nous allons à Heyst hein ? – J’ai de la besogne jusque là.
– Si tu viens le 14 – c’est le 12 que tu dois venir ou le 13, Mlle Bonvalot doit en savoir plus que moi. Je l’ai indiscrètement questionné à cet égard : elle m’a dit que tu viendrais le 12, et qu’elle t’écrirait que tu viennes le 12 !! Voilà ce que les femmes font des hommes.
– Je te conseille d’emmener ta fille, ce serait une chose faite. On discute pour savoir si le vendredi 14, on ne partira pas pour Montigny-sur-Loing & nous reviendrions le 16 à
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Montlignon : – il y a trois jours de congé : Vendredi Samedi & Dimanche. – On ne reprendra pas « les affaires » le Samedi comme bien tu penses, et le Samedi est entre le Vendredi 14 et le Dimanche 16. – Pas la peine !
– Réponds vite, vieille branche, Mlle Marie « Beauvallon » comme dit Filleau le Rabelaisien, me charge de te dire qu’elle va t’écrire & que si elle ne l’a pas fait, c’est affaire au coup de feu.
Il y a eu Samedi crémaillère à Montlignon ; Filleau, d’Hervilly, Godebski, Alice, Schaunard, Clapisson : Diner gargantuelesque, on devait partir à minuit ½ avec des voitures commandées à Ermont. Il y avait une noce à Ermont. Le clos Bégueule a fait des siennes, les cochers déja saouls, ont pris par Andilly pour goûter d’un on Tout le monde a couché à Montlignon, tout ce monde là. Comment ? On ne sait pas ! d’Hervilly a couché dans le lavoir sur le bord de l’eau sous le regard indulgent de Phebé. – On a bu vingt bouteilles de Bonne-Gueule pour célébrer ce beau jour et la villa des Artistes a bonne réputation dans le canton. Le Père Rochery, mon propriétaire ou à peu près, – pépiniérisse comme Grassot.
– Mr Rochery a répondu Filleau – moi je dissèque & je bois sec ! Le père Rochery est parti – de guingois – et songeur, – arroser son plant. Voilà les Montlignonnais – Montlignon est un village de grives, tout simplement. –
Le Dimanche matin après le départ des Clapissons etc etc Marie Bonvalot et la petite Lucile sont venues, – Léontine ne veut pas naturellement qu’elles se trouvent avec tous « ces messieurs » et elle a raison. – On s’est baignadé, – on a regretté ton absence, – et on a mangé les homards que Schaun avait mis avec les lapins
Réponds, vieil & dis moi si on t’attend Mercredi 12 ! Tu resterais jusqu’au Lundi. Il fait une belle soleil pour la vigne & elle doit bien se porter à Montigny. La floraison de Bégueule est excellente sur les coteaux de St Prix ! La France est sauvée ! –
À toi
Fély
Si tu amenais Carlier – Écris-lui donc !
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Vergé, Crème.
Mise en page
Écrite en Plume Rose.
Copyright
KBR