Naissance
1837
Mort
1917
Sexe
Masculin
Peintre et sculpteur français
letter
1615
Page 1 Recto : 124 sept. 1890.Excuse moi Mon Cher Camille de ne pas t’avoir encore écrit. J’ai eu un tas d’embêtements : planches ratées, dessins qui ne marchaient pas, rages & « mélancholieuseries » artistiques, bref, toutes les mauvaises herbes de la St Jean dans mon jardin. Je t’écrirai dans deux jours. Tu n’as pas besoin de ce que je peux t’écrire car tu sens le livre qu’il faut faire, mais je t’écrirai, au galop, quelques choses vues, & mon sentiment sur tout cela. Voilà. Je suis très heureux que tu empoignes ce livre. Il entrera en plein dans le tuf de la vie d’aujourdhui. Ce livre est dans l’air. J’aime mieux t’écrire que de causer avec Lenain, qui t’aurait mal traduit mes paroles, probablement. Il est trop sage, c’est pour cela qu’il fait de bonne gravure, – car il en fait de bonne ; et moi je n’ai jamais pu graver un cuivre sans éclabousser ma planche, brûler ma table & mes doigts, et m’envoyer à tous les diables en fin de compte.Lenain a une très bonne idée de retourner en Be
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Page 1 Recto : 1ThozéeQuant à l’histoire de Godebski voici Mon Cher Armand tout ce qui en est. Tu sais la fameuse histoire sur laquelle tout se base :Àla fondation des Aqua-fortistes Godebski m’a écrit pour faire nommer Membre Protecteur de la Société un Monsieur quelconque de St Petersbourg dont il me donnait le nom. – J’ai passé la lettre au Secrétaire de la Société, cette lettre ne demandaît pas de réponse, puisqu’il était convenu précédemment avec Cyprien que ce Mr était nommé « d’avance ». La guerre arrive : – Société remise aux calendes prussiennes ; – je n’avais donc pas à envoyer le moindre diplôme. – Depuis lors Godebski déblatère contre moi. J’en ris d’abord, tant que le petit débinage ne touche que ma personne & mon talent, dont je fais bon marché, & je prends cela pour une boutade d’ami nerveux. Mais pendant que nous étions à Paris avec ma femme, dernièrement ; il y a eu chez Mme Servais un grandissime dîner en l’honneur de je ne sais quels moines hongrois, la Godebski s’en
fragment
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Page 1 Recto : 1MardiJe commence aujourd’hui des cartes gravées pour annoncer le journal chez les libraires je ferai demain les vignettes de papier & je commencerai de suite le frontispice que je vais parachever finement comme nous en sommes convenus, je le dessinerai sur papier & tu le feras héliographier par Durant. Je ferai aussi par le même procédé une partie des culs de lampe, pour le reste je compte employer le Glllot. À propos de Gillot dis-moi de suite si Gillot « comme je te l’ai demandé peut reproduire des cuivres aussi bien que des lithographies.J’ai écrit un mot à Malassis pour avoir le droit de reprendre mon coq, simple histoire de politesse.J’ai reçu aujourd’hui ta lettre et j’y réponds :1° Je tiendrais beaucoup à avoir Saba – Dis donc à Régamey de s’occuper de trouver son adresse.2° – Quant à Virgo – Vierge, fais moi le plaisir de m’envoyer de suite quelques uns de ses dessins – je ne le connais pas bien, mais je crois me rappeler que cela ressemblait à Morin. Je crois q
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Edmond,Je t’écris pour te rassurer le n° se composera de :– La planche de la Comtesse de Flandre– Ma Norwégienne.– Une planche de Taiée.ou– Une planche de Darrietavec lequel j’ai fait le voyage de St Quentin à Paris et qui m’a promis une planche pour Jeudi prochain – il grave très bien & d’une façon fort originale – encore un de mes élèves ! – un élève en deux leçons, et à la troisième il enfonçait le maître ! –Pour le cahier d’étudespointe sèche1° Mon ami Lesley – par Félicien Rops2° Cheval Flamand par Verwée.(Pas moyen de reprendre cette planche sans y consacrer six jours de travail, – dis à Verwée que nous la faisons passer dans le prochain n° du Cahier d’Etudes, et qu’il en fasse une autre pour le prochain n° de Juin, nous ferons paraître deux nos en Juin afin d’être au courant pour Juillet. –)3° Les Deux petites planches longues d’Émile Hermant – fais les imprimer sous ce titre : Essais(par Thamner.)Page 1 Verso : 2Liesse a du te les remettre.Fais les impr
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Lambrichs,Voici ce que tu vas faire : Tu te rendras chez Mr De Potter 70. Rue Marie-Thérèse, tu lui diras que c’est toi qui représente Agneessens qui est à St Petersbourg & qui doit revenir de l’Été, tu demanderas à ce Monsieur ce que nous lui devons depuis le dernier trimestre que lui a payé Carolus Duran (& que j’ai remboursé à Duran). Tu payeras le trimestre que je te rembourserai en tout ou en partie suivant les mois que j’ai occupé à l’atelier. Seulement je ne mets à cela qu’une condition c’est que « si j’ai besoin de l’atelier » pendant les heures où tu ne travailleras pas, je me réserve le droit de te demander la clef. Du reste je crois que je n’en aurai pas besoin.Autre chose : s’il se présente à l’atelier une dame pour me voir, dame d’un certain âge qui m’a demandé une entrevue pour « je n’ose deviner quels motifs » dis-lui que Monsieur Félicien Rops occupe avec toi cet atelier & qu’elle n’a qu’a te remettre une lettre que tu me remettras « personnell
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Page 1 Recto : 1Toujours en steeple-chase !5 aout 80Mon Vieux CamilleJe voudrais bien cependant causer avec toi de moi-même & quoique le « Je » soit très haïssable comme dit Montaigne, il faut bien que tu m’excuses de te parler encore de ma personne ou de ma personnalité. Ce que j’en fais ce n’est pas pour ce que tu pourras en dire dans ton livre actuellement, – quoiqu’il me déplairait fort je l’avoue d’être jugé « à coté » par un homme de ta trempe & de ta valeur, – mais plutôt pour ce que tu pourras écrire plus tard, si je donne ce que je sens en moi, car sans cela, je ne mériterais que quelques lignes dans l’histoire de l’Art de notre pays, – histoire que tu es destiné à faire un jour, comme le seul écrivain Belge capable de mener à bonne fin une œuvre semblable. Il me serait particulièrement très désagréable de te voir me juger d’après mon œuvre, – en ne la regardant pas de très près & en ne lisant pas entre les lignes & les tailles de la pointe. – Pour tout le monde tu pourrais éc
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La Roche-Claire, 1er nov 1885Mon cher Mirbeauje reçois « la France » où vous avez parlé si clairement des dessins de Maurice Leloir – qui sont d'ailleurs bien ce qu'il y a de plus hideusement agréable à voir au monde ; et où, poussé par une sympathie qui me rend très sincèrement fier, vous me faites violemment sortir d'une obscurité dont je me suis fait presqu'un dandysme en haine de toutes les popularités. Quoi qu'il en soit, vous voilà mon pauvre ami Octave Mirbeau, avec un génie sur les bras et c'est lourd ! car à part les phénix dont la large envergure tourne dans l'azur, les génies de ma race avortent presque toujours, sans pouvoir s'élever au-dessus des cheminées, dans cet air d'une densité si favorable à l'aileron de Mr Meissonnier et des oiseaux de bas vol. Enfin, c'est affaire à vous, je ne peux que vous en savoir gré, et cela me flatte fort au fin fond allez ! Je ne sais pas trop ce qui se passe en moi ; j'ai le désir de choses hautaines, comme les alouettes au premier printe
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Mon cher ami,J'irai chez Rolllundi au débotté. Vu hier Clairin qui est l'ami de beaucoup de ces demi-talentueux. Je lui ai parlé du portrait. Vu Carolus Duran dans sa gloire, il a failli se mettre au piano pour montrer à Liszt comment il comprenait Schopin. Il a fait un croquis du « maître ». Cela rappelait l'épicier Pottin le jour où il reçoit l'expédition de Lorient (pas de l'Extrême). Mon ami il faudra beaucoup nous amuser de la sottise de notre temps, car elle n'a d'égale que la vanité scrofuleuse dont elle sort ; comme Vénus sortait de l'onde ! Moi je vais voir sortir tes bourgeons des amandiers. C'est cela que Mr Boulanger, ni Mr Bouguereau ne pourrait jamais peindre ! D'ailleurs rien qu'en voyant Bouguereau les bourgeons rentreraient. Il n'y a que Benvenuto Cellini qui a compris les faux artistes : il les assassinait. Puis il se remettait à ses buires. Le vaillant homme! Nous ferons cela un jour hein ?À vous bien et je baise les mains de Mme Alice sous votre œil sévère mais just
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Page 1 Recto : 117 Rue Mosnier.27 mai 1879Mon Cher Théo,Mais ce n’est pas moi qui te retarde dans la publication & la mise en lumière de nos Rimes de Joie ! C’est ce diable de bon garçon traînard d’Evely ! Voilà six grandes semaines que je lui ai donné six petits croquis à graver, croquis dont j’ai absolument besoin de voir le résultat avant de faire ton frontispice & il n’y a pas moyen de les avoir. – Il me raconte des histoires de « bains détraqués » de « travail à recommencer » mais avec tout cela nous n’avançons pas ! Je suis prêt à faire tout ce que tu voudras, & à ton entière disposition. – Écris lui un mot pour le prier de se hâter. – Dis-moi si le format reste celui que nous avons choisi avec Huysmans. – Je suis revenu ici depuis deux jours & voilà trois mois que j’ai quitté Paris pour Vichy et pour Monaco, – Je n’y ai fait que des apparitions fugitives. Aujourdhui j’y rentre et je n’en partirai que fin juillet. Le Bailly a raconté aux Bruxellois que tu faisais le plus bel orne
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Page 1 Recto : 1Demi-Luneoct 1890Mon Cher Nadar,Je viens invoquer ta vieille amitié, qui m’est précieuse, plus précieuse que tu ne peux en juger par mes actes, ou plutôt par mes « non-agissements ». Donc il faut avant tout, que tu n’imputes pas à mon cœur les défauts de mon esprit, & qu’à l’instant, tu me fasses ta bonne figure & ton large sourire tout comme si je t’avais écrit six fois depuis le mois de juin, & j’avais été moi-même tous les quinze jours prendre des nouvelles de ta chère femme que nous aimons tant, & de toi-même. Il faut que tu saches que je suis un être non « singulier » du tout, mais très incompréhensible, même à moi-même. J’ai été doué à mon berceau par beaucoup de très belles personnes qui exerçaient la profession de fées, et qui avaient été invitées par ma mère à venir doter son fils d’une foule de dons variés. Mais la « Fée oubliée » la terrible bancroche que l’on oublie toujours ! est apparue à son tour, et se penchant sur mon berceau m’a dit : Je ne peux t’enle