Célèbre marchand de tableaux et éditeur d’art installé à Paris. En 1829, il s’associe à Henry Rittner (1802-1840) et établit la maison Goupil (ou société internationale Goupil & Cie) dont l’objectif premier est l’impression et l’édition d’estampes originales et d'interprétation dans tous les pays, principalement en France, Angleterre et Allemagne. La famille de son associé est installée à Dresde dans le commerce de l'estampe ce qui va élargir son réseau de vente à l'Europe. Ils produisent des reproductions des grands maîtres et des peintres exposants au Salon. Son activité de reproduction de tableaux l’amène à partir de 1846 à la vente d’œuvres d’art pour l’exposition desquelles il installe des locaux place de l’Opéra au début des années 1850.
Dès 1873, Goupil exploite la photogravure. Les photographies et gravures qu’il fait exécuter d’après les tableaux de sa galerie contribuent largement à la renommée et la diffusion internationale des peintres qu’il patronne. Titulaire d’un important réseau de filiales, il s’installe notamment à Bruxelles où la maison Goupil est célèbre pour avoir employé Théo Van Gogh (1857-1891).
Très intéressé par les nouveaux procédés de reproduction d’œuvres, Rops demande à Goupil de photographier LaBuveuse d’absinthe. Le résultat ne répond pas aux attentes de Rops qui ne fait plus appel aux services de Goupil après ce premier essai (lettre n° éd. 2160). En 1877, d’après Rops, Goupil aurait été intéressé de pouvoir acquérir son dessin La Saisie [E. 941] (lettre n° éd. 3074). L’artiste ne semble avoir finalement établi aucun partenariat commercial avec l’éditeur-marchand d’art.
En 1991 est créé le musée Goupil qui lui est consacré.
31-03-2025
Hélène Lafont-Couturier, « La maison Goupil ou la notion d'œuvre originale remise en question », Revue de l'Art, no 112, 1996-2, p. 59-69.
Laure Boyer, « Robert Jefferson Bingham, photographe du monde de l'art, sous le Second Empire », Études photographiques, no 12,
Agnès Penot, « La maison Goupil et la globalisation du marché de l'art au XIXe siècle », Jacques Verger, La forme des réseaux : France et Europe (Xe-XXè siècle), Congrès national des sociétés historiques et scientifiques 140e, Reims, 2015, Éditions du Comté des travaux historiques et scientifiques, Paris, 2017, p. 47-56