Copie non autographe de Félicien Rops à Auguste Poulet-Malassis. Monaco, 1876/02/05. PU/LE/018
Mon cher Malassis,Donnez-moi de vos nouvelles, je vous prie, comment vous portez-vous et quel temps fait-il à Paris ? Je vous écris du coin du feu et par un joli mistral (on dit – « inistrao » ici), qui me fait regretter le climat de la rue du Bac. Je travaille, je suis bien installé et il va falloir « tomber cette canaille de Musset », comme l'intitulait Silvestre. J'ai herborisé un peu sur le mont Agel qui domine Monte-Carlo, rien de nouveau, la saison n'est pas avancée, il n'y a pas encore de fleurs, hormis une petite sauge violette qui croit dans toutes les fentes de rochers, le bel arum italicum, partout où il fait un peu plus frais et, surtout, sous les oliviers (du reste, notre arum maculatum doit fleurir à peu près en même temps que lui, dans nos bois), et un petit réséda, très odorant et fort joli, qui doit être le réséda vrai, que l'on cultive dans les jardins aux environs de Paris. Dans les jardins, abondance de fleurs, presque toutes les plantes de serre froide à l'air libr