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J’ai « essayé » d’après le Banville – Horrible ! je manie la roulette comme un rhinocéros jouerait de l’ocarina ! Mais je ne me tiens pas pour battu en Ardennais que je suis. Et je vous flanquerai à travers les jambes pour vous punir un grand diable de dessin parisien, à la plume ! Cette roulette donne un travail bebète et bourgeois en diable ! À ma petite jugeotte. – Envoyez moi pour bien me persuader que je suis un maladroit quelques crayons Wolf. Je veux n’avoir rien à me reprocher ! – Je trouve votre premier n° très bien, j’avais vu la veille Mr Charpentier
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et je lui disais que je croyais bien qu’il faudrait employer le bois en dernière ressource. He bien non ! la plume rend très bien & ces procédés donnent au journal un côté imprévu & albumesque. (que l’ombre de Viennet me pardonne ce néologisme !) – Pour vous faire prendre patience et pour ôter un peu de la nudité des murs du bureau de la Vie Moderne, Je vous envoie & je vous prie d’accepter une bonne épreuve de la Buveuse d’Absinthe. Je vous prie de l’accepter non parce qu’elle est mienne, mais parce qu’elle est rare. Je joints à l’envoi un autre dessin que j’irai reprendre, ou que je ferai reprendre au bureau après demain. J’ai horreur des dessins philosophiques et plaidoyants ; mais ici je trouvais le sujet « amusant ». Pourrais-t on reproduire des grands dessins exécutés de cette façon dans la Vie Moderne par le Gillot ? C’est pour avoir votre avis à ce sujet que je vous envoie cette florianerie.
Bien à vous & bonne chance.
Félicien Rops
P.S. Le dessin la peine de mortn’est pas fixé ! attention aux doigts !! faites mettre un morceau de verre de dix sous sur la Buveuse. Cela grevera la caisse du Journal, mais il faut bien se meubler ! Notez que je ne trouve pas cette peine de mort un fort dessin mais c’est uniquement pour savoir si on peut reproduire le crayon que je vous expédie la chose.