Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]

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J’avais renoncé hier au soir a envoyer la collection à Olin. ‒ On m’a promis une combinaison qui arrange tout. Cela me désespérait de scinder ma collection principale. Il y a là des états que je ne peux remplacer selon toute probabilité puisque Paul n’a rien trouvé autre chose comme épreuves d’état. Il est tout naturel que t’ayant promis les planches d’En pr. le T. je te les envoie. Mais tu ne comprends pas que de toutes ces planches je ne peux avoir que l’état actuel qui est le définitif celui que je te donnerai dès que les planches me seront remises. Ex : Je vais t’envoyer sous rouleau le dessin de l’en-tête romancial de Van den Eyden & une épreuve d’En pr. le T. (mon grand oncle dont tu as le dessin) – ce que je t’envoie est une épreuve de l’état définitif trouvée parmi les épreuves d’état que Paul m’a fait parvenir. Et cette collection se compose de toutes pièces d’état pour la plupart & de dessins très faits ce qui triple sa valeur. Les dessins seuls valent ce prix là sans aucune exagération ni « surfaisement ». Du reste tu la verras cette collection & tu jugeras. ‒ Je vais la continuer avec intérêt. Tu concevras ceci : Je refuse de faire plaisir à beaucoup d’amis en n’échangeant pas des dessins ou en ne voulant pas les donner à prix ordinaire à prix d’ami pour les garder avec mes eaux fortes et donner à celles-ci une valeur d’ensemble et surtout par ce que l’eau-forte avec le dessin a un charme qu’elle n’a pas seule. Il est juste que je fasse payer ces dessins. Et dans ces collections, les dessins

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auront leur valeur spéciale.

Je ne comprends plus rien à Picard & si tu veux nous lui retirerons la collection. ‒ J’y consens. Cela me vexe & me fatigue ces lenteurs. D’autant plus que c’est lui qui m’a demandé cette collection. Selon toutes probabilités je partirai Samedi à moins que la combinaison rate, mais je ne le crois pas. Dans tous les cas j’allais faire une folie en laissant aller cette collection. ‒ Tu avais la plupart des dessins d’un coté, les états de l’autre, c’était déplorable au point de vue de l’ensemble de la collection principale & cela surtout parce que Je crois uniques la plupart de ces états. ‒ J’avais peu de papier à Thozée et je l’économisais, je tirais deux ou trois épreuves de chaque état, rarement plus, ‒ les épreuves se perdent, on en envoie, enfin elles sont presqu’uniques ces eaux fortes si elles ne le sont pas absolument.

– Mêmes observations pour les menus. Je pourrai ‒ peut-être ‒ te donner des épreuves des menus – tirés en menus – mais pas des états qui sont introuvables & dont je n’ai que deux épreuves & quelque fois une seule – épreuves rachetées à l’imprimeur Jacquet qui était mon voisin rue du Bac, & chez lequel je faisais tirer. ‒ Les miennes ont été au diable je ne sais où ?