Numéro d'édition: 3109
Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Maurice Bonvoisin
1849/05/26 - 1912/03/27
Lieu de rédaction
[Paris]
Date
1878/04/12
Commentaire de datation
Datation sur base de l'apostille.Type de document
Lettre
N° d'inventaire
Bon/LE/51
Collationnage
Scan
Date de fin
1878/04/12
Lieu de conservation
Belgique, Province de Namur, musée Félicien Rops
Apostille
1878/04/12
Page 1 Recto : 1
Jeudi soir
Mon Cher Maurice
En attendant le bon vouloir de ce fantastique Delâtre, je t’envoie « ce qu’il m’envoie »
N°1 (je mets des numéros pour que tu t’y retrouves.) Une Pédagogique
Sujet principal : un fantoche espèce de grand scapin bizarre. un chat de Taelemans dans un coin Introuvable
N°2 Autre Pédagogique : sujet principal. Vieille femme lisant – gravée sur une autre vieille femme. Introuvable.
N°3 Une norwégienne – gravée sur l’autre norwégienne. –
État intéressant. Introuvable.
N°4 F. Rops gravant à la lumière d’une lampe – dessin de Taelemans – gravé par F. Rops & Taelemans. premier état. Introuvable
N°5. Petite Lettrine gravée pour Jeanne Blanc & mise au rebut. –
Introuvable.
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N°6. Le diner de la Chronique
En-tête du menu. Planche anéantie
N°7 Une petite « pédagogique » :
– Une petite tête de femme, grise,
– Un croquis de bateaux par Durand-Brager.
Un bout de bonhomme quelconque
Introuvable.
Les n°s sont derrière les épreuves. –
Je ne t’envoie ces planches que parcequ’elles sont introuvables, absolument.
Restent un tas de planches et des plus intéressantes je t’assure.
Quatre grandes te surpendront.
Jamais je n’en avais fait tirer une seule épreuve, pour une bonne raison : il n’y avait pas moyen d’en tirer, j’avais gravé cela sur des zincs & des cuivres qui m’avaient été envoyés par un marchand de zinc & de cuivre en gros, & ces planches très, trop
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epaisses n’ayant pas été biseautées, on ne pouvait les faire passer sous la presse, avant de les donner au planeur pour les faire biseauter. Elles sont chez le susdit planeur. Je les avais trop soigneusement « mises de côté » je les croyais à Thozée & j’ai été heureux de les retrouver. Ce sont des pointes sèches dont je ferai des eaux fortes après les premiers états tirés. Il y a surtout une planche de « l’Île de Billancourt. » avec des canots & des canotiers qui doit être bien amusante au tirage & un Hiver d’après un dessin qui est sinistre & simple. Grandes planches.
– Dès que cela va revenir, tu recevras cela – la semaine prochaine probablement, – pour ta gouverne, ces épreuves valent « une guinée » c’est le prix auxquelles je les mettrai en vente à Londres & ici (je parle des quatre planches non biseautées). Je viens de m’entendre avec un marchand de Londres qui a une très belle clientèle d’aquafortiAmateurs & qui m’a conseillé de faire des « suites » d’eaux-fortes & de ne jamais les vendre que 25 francs & de tirer à 50 épreuves. Ce que je vais faire. Je t’enverrai ces épreuves pour te dédommager des retards apportés à l’exécution
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de notre contrat, retards de force majeure mais qui ne sont pas moins des retards. Les amateurs d’eaux fortes se jettent de plus en plus sur les pièces rares, & introuvables. Les moindres « salissures » de Meryon se vendent des prix fous.
Je te prierai donc de garder les prix de ces quatre épreuves.
Tu vois que je t’envoie tout cela sur des japons merveilleux, – achetés à un vrai Japonais !! Après cela, je t’enverrai ; si cela te va, pour le prix d’un dessin, les dix planches d’un « suite » publié – ou plutôt qui sera publié à Londres, & dont je t’avais parlé il y a six mois dans une de mes lettres.
planches de fantaisie qui m’avaient été demandées & faites d’après des poésies – en grande partie ; – Une pure rareté dont je n’ai même pas eu une épreuve mais dont par nouvelle convention je vais posséder trois exemplaires. – Je ferai dans le courant de cette année une reproduction de l’Enterrement au Pays Wallon au prix de 100 frs l’épreuve. On en tirera cent exemplaires.
Aujourdhui 12 avril 1878 parlant à sa personne, mon huissier lance à Mr mon ex-propriétaire une assignation à me livrer les lieux loués d’avance par moi & par convention anticipée &c &c &c un grimoire !!
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Je vais faire effacer les bavures & les petits dessins qui se trouvent sur les planches N°2 (vieille femme lisant & la planche n°3 La norwégienne. puis je continuerai la gravure de ces deux planches ainsi que celle du Rops gravant dont je ferai une planche très curieuse. Je te donne donc d’avance le droit de me réclamer les derniers états qui naitront de ces trois planches.
À bientôt. Les eaux-fortes partiront aujourdhui par l’administration Lechat. Tu es prévenu.
J’oubliais ! Il me reste à t’envoyer la semaine prochaine deux petites planches, l’une n’est qu’une salissure, l’autre est la planche du Théatre des Fixions avec la femme rayée en bas. – Delâtre devait me les envoyer aujourdhui. Si cela m’arrive je joindrai au paquet sous les n° 5 8 & 9. Si cela ne m’arrive pas à la semaine prochaine ! avec l’envoi des quatre planches.
À toi
Fély
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Quand tu iras à Bruxelles tâche de voir Goethals, & d’en obtenir la reedition des planches aux artistes. Fais lui comprendre ainsi qu’a Lambrichs que c’est absolument nécessaire !!! Puisqu’on n’a pas suivi strictement le règlement on ne peut, et on n’a pas le droit de l’appliquer strictement pour une chose aussi importante & aussi « pécuniaire » – des gens comme Taiée on l’a pour 100 frs de cuivre & réclament. Tu ferais même bien de leur en écrire.
Un livre remarquable ! d’un liégeois Paul Heuzy vient de paraître à Paris & fait du bruit. Comme l’homme quoique très distingué n’est pas riche tu ferais œuvre d’homme intelligent en achetant d’abord
Le livre est intitulé :
Un Coin de la vie de misère.
par Paul Heuzy –
Détails
Support
2 feuillets, 6 pages, Lisse, Crème.
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
Photographie Vincent Everarts