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Dimanche deux heures.
Deuxième lettre.
Mon Cher Maurice
Tu m’envoies à Midi demander ton contrat expédié de Verviers à la poste rue Jean-Jacques Rousseau & je venais à peine de sortir, que le facteur arrivait à Midi ½ avec ta lettre recommandée.
Naturellement ma portière n’a pu la recevoir. Quand je suis revenu à 1 heure elle m’a dit que le facteur reviendrait demain Lundi à 9 heures du matin. J’aurai donc demain ton contrat & je te l’expédierai à Verviers puisque tu ne peux rester à Bruxelles comme tu me l’a dit que jusqu’à Lundi soir. – Expédie vite la somme je te prie puisque – à part la question de me livrer des dessins – ce que je suis forcé de faire – (sans compter les dessins du Musset de Lemerre auxquels je travaille,) à quelques amateurs que tu ne connais pas d’ailleurs, & qui n’achèteront jamais qu’à moi personnellement – ce qui par conséquent ne te fera aucun tort commercial, – nous sommes d’accord. –
Cette clause est seule à modifier. L’année prochaine en mai 1878, je ferai probablement un contrat des plus avantageux avec Goupil, tu vois que j’ai bien fait de ne pas m’adresser aux éditeurs sans leur tenir des prix élevés. C’est pour cela aussi que je t’engage à ne pas trop vite te débarrasser des dessins que tu as & que tu auras en ta possession. – Ici tu le sais mieux que moi tout est affaire de réputation. Goupil une fois en train, les dessins vaudront le triple. Je ne te dis pas qu’ils en vaudront mieux mais ils vaudront plus. –
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Écris vite & demain à dix heures je t’enverrai le contrat.
À toi & À bientôt Mon Cher Ami & merci du service. – As-tu spécifié dans le contrat la question de pouvoir exposer les dessins ?
Du reste cela n’a pas d’importance – nous nous arrangerons entre nous.
Félÿ
La lettre adressée à Verviers a été mise à la poste Vendredi à quatre heures Gare du Nord & chargée. par moi.
Si tu viens fin maiou commencement de Juin inutile je crois d’envoyer la Saisie.