Lettre de Félicien Rops

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Je t’attends vers le commencement de la Semaine prochaine, je ne serai pas à Bruxelles avant le Mardi 22 D’ici là, j’erre de coté & de face ; – je dois aller à Gand pendant quelques heures, – (question de tableaux), je repars pour Thozée, (question de location de terrains & de coupes d’arbres,) je vais à Namur, (question de banque), Il se pourrait que « j’allasse » à Liège (question de curiosité) à travers tout, je reviendrais avec toi 115 rue de la Loi. Mardi 22.

Vu Victor de la Hesbaye : il t’attend pour le 1er Novembre. – Si tu veux tu peux ici te faire une joli place. Le Journal Artistique d’une part, – La Chronique de l’autre, – la Gazette des Aqua-fortistes qui reparait enfin ! & un autre journal où tu arriverais à te caser bien certainement, – mettons : l’Indépendance & des correspondances Parisiennes, il y de quoi s’en tirer. – D’autant plus que tu

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ne tiens pas énormément a retomber dans la trainaillerie de là bàs & que tu te marieras bientôt espérons le pour le repos des familles la tranquillité des pubertes & la joie de la morale.

Je ne pars que Mercredi matin, tu as le temps de me donner un mot de réponse.

À Mardi 22.

Embrasse le jeune Édouard pour nous ma femme te fait ses amitiés. – Elle est dans tout son tra la la de réinstallation, on regratte, on peint on recolle, on lave, on savonne on pend, on cloue, on soude, on bêche, on replâtre, on crie, pas moyen de trouver un mètre « quarré » ou même rond où ne se niche un ouvrier quelconque, j’ai hâte de quitter ces lieux à l’anglaise & de filer jusqu’à ce que le dernier manœuvre ait disparu. Il y a 62 colis dans le vestibule. – nombre exact !

!!!!!!

J’en ai 28, ma femme 19, ma mère 4, Paul 3, les servantes : 8.

C’est que c’est un déménagement complet puisque nous ne retournons à Thozée

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qu’après les études de Paul !

Et sur la table du second, l’attendent & s’étalent les nombreuses fresques, cartes livres fantaisistes, bottes de général, bottines de luxe & pommades anti policulaires & mercuriales du céleste Léon Dommartin dit le terrible Savoyard de Spa ou le tombeur des Belles, – une malle entière entends-tu, saltimbanque ! Et des livres immodestes que tu laisses trainer avec les teintures subtiles destinées à ramener tes pilosités aux couleurs nationales.