Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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il m’a été de toute impossibilité d’aller faire mes adieux à ta femme & à Émilie. Je leur envoie mes excuses & mon bon souvenir. J’avais oublié une commission importante, & j’ai dû la faire au dernier moment. Je n’ai eu que le temps d’arriver au Chemin de fer, – deux minutes plus tard je ne partais pas. Jeudi, je me mettrai à ton frontispice. D’ici là j’ai cinquante courses à faire, au débotté, lettres à répondre, &c enfin une liquidation d’absence importante à mettre au clair. C’est étonnant ce qui s’accumule en un mois de choses non faites. Tu connais cela !

Pas fâché au fond de retrouver Paris & sa fièvre. – Bruxelles coupe les nerfs, & l’on se sent gagner trois ventres comme aux ruminants. Que tu as raison de vivre comme tu vis ! Rien ne vaut l’intérieur charmant & reposant que tu as su te faire. Bruxelles n’a pas 600,000 âmes mais 600,000 corps. Rien à gagner pour la tête avec ces gens là !! – Si par hasard ils avaient la bouche au-dessus du cul, on pourrait

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leur couper le chef sans qu’ils s’en plaignent. Le roi porterait sa couronne sur le croupion voilà tout. –

La présente, Mon Cher Léon n’a d’autre but que de te rassurer complétement sur ton eau forte. Elle sera en train cette semaine. J’estime qu’il me faudra une dizaine de jours pour la graver, mettons douze au plus.

Ah ! expédie tout de suite la dimensionexacte du format & la dimension de la justification. Je t’ai promis de ne rien faire avant que ce frontispice soit en train & terminé, & tu peux compter sur ma vieille amitié. on m’apporte ceci imprimé sur Japon : « Mr Edmond Haraucourt poète & célibataire français (né en 1857, mort en 1….. < fig. 1> ) a l’honneur de t’inviter à venir honorer avec lui les gens choisis qui seront réunis pour entendre quelques chapitres du chef d’œuvre inachevé qu’il présentera à quelques rares compétences. Levée du corps à 9 heures –

L’embêtement ne commencera guère que vers 10 heures.

Mais ça ne fait rien tu peux venir plus tôt. On peut s’en aller après trois baîllements constatés. »

Allons ! tu le vois la gaieté française vit toujours ! Heureusement !

Si tu retrouves l’article : un dernier mot sur l’affaire Vandermissen paru dans La Chronique qu’on me dit être du fils du père Flor, expédie le à Uzanne qui fait le dossier de la chose