Lettre de Félicien Rops

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Or ça Vieux pitre que deviens-tu ?????

Que littératures-tu ? que tripotes-tu ? Et notre « local » ? et le petit bon Chien ? J’ai peur que tu n’ayes laissé aller à vau-l’eau cette bonne petite créature du bon Dieu qui n’avait eu d’autres torts que de tomber sur de faux viveurs & de faux « amoureux de femmes ». Donne moi des nouvelles de tout cela & n’oublie pas, n’oublie pas, n’oublie pas !!! d’éviter l’humidité & les souris pour mes colis. Songe à Gavarni ! La Collection vaut 1800 frs mon ami, & elle en vaut 10,000 pour nous.

L’Exposition est finie, & ces derniers jours sont bien bizarres, & les non moins curieux de la saison. – Les Japonais & les Chinois verts de froid, pataugent dans la boue & emballent leurs pivoines qui vont refleurir en mai à Yeddo. Les Américains & les Canadiens vendent tout & à tout prix – pour ne pas remporter leurs bibelots. Quel dommage de ne pas avoir devant ou derrière soi quatre à cinq mille florins !! On vend de splendides maisons russes & anglaises pour trois ou quatre mille francs elles en ont coûté 25,000 ! – J’ai fort regretté ton absence, nous aurions remué à fond la Rétrospective & vu bien des choses nouvelles. – Enfin ce n’est pas notre dernière

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exposition ! – Vu Liesse ; il va passer un mois à Anseremme pour y travailler. Étrange étrange !

Je suis encore jusqu’au 15 Janvier 1879 rue Mosnier. Le 15 je déménage & je vais m’installer rue Daubigny au Parc Monceaux. – Mais je te verrai d’ici là à Bruxelles.

Je pioche rudement, formidablement, il faut que « j’arrive » & j’arriverai. Rien de nouveau : Gouzien n’a rien fait à l’Orangerie. Godebski va passer l’hiver en Italie, – les petites femmes piochent, – comme moi, – & je compte exposer au printemps des dessins à Paris.

Voilà.

1° N.B. Je vais t’envoyer les papiers pour Adèle Boussingault.

2° N.B. Mon Cordonnier t’a-t-il envoyé mes bottines ?