Lettre de Félicien Rops

Page 1 Recto : 1

Sur l’ignoble papier ci-joint fais cette lettre

Ci Je t’écris sur du papier à Glatigny le seul qui me reste. – Ci-jointe (Enfin !) tu trouveras l la lettre que gardait MmeDuluc (elle en a encore une écris lui pour la lui redemander puisque tu veux liquider ce passé.) – Moi à ta place je lui laisserais tout cela, elle ne peut nuire au souvenir à la mémoire de celle qui n’est plus, et elle a été sa confidente intime. Jules Curbier non plus puisqu’il était quoique l’ami du frère, l’autre confident. Cependant ces lettres étant très intimes tu as peut être raison de ne pas rien laisser subsister de tout cela.

Ah ! les hommes sont ingrats et toi comme les autres ! Depuis longtemps tu es sous l’emprise d’un sentiment nouveau & tu veux faire tout disparaître de l’ancien. – Puisses-tu être aimé autant que tu l’as été. Tu sais que j’en ai moi toujours douté !! – Chacun son idée et ce n’est pas pour te faire peine que j’écris ceci. – J’ai relu cette lettre si pleine de sur toi & de joie, – c’était deux mois avant écrite pendant ta fièvre intermittente, il y a quatre ans trois ans bientôt quatre ans ! – deux mois avant la guerre ! et le siège et la ruine & la mort ! après !! que le diable emporte tout cela ! et parlons d’autre chose : Alice Hugo attend son chiffre ! – si tu ne lui envoies pas polisson – et paresseux & oublieux

Page 1 Verso : 2

que tu es je te ferai pourfendre par son fiancé Mr l’aimable & terrible Merlon !!. pas Merlin – rien de Douai ! Et Dom ? que fiche-t il ? – Et les Aquafortistes ! Et tout ça ? et quand viens-tu ? Tu ne sais plus décoller de Bruxelles – toujours du blond là-dessous ! –