Numéro d'édition: 2607
Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Léon Dommartin
1839/09/11 - 1919/08/23
Lieu de rédaction
s.l.
Date
1871/07/05
Commentaire de datation
Datation sur base de l'apostille.Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6655/468/21
Collationnage
Autographe
Date de fin
1871/07/05
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Apostille
5 Juil 71
Page 1 Recto : 1
Mon Cher Léon
Monsieur Schmitz le professeur de Paul te conseille de prendre ta pension : Au Roi d’Espagne
Marchierstrasse à Aix.
Il y était pour un thaler par jour nourri & logé – cela n’est pas cher 120 frs pour un mois !
Je travaille comme un journaliste. Le frontispice est fini et est « chique comme dirait
ΗνΧινζρανδ
. – Il est d’un ton folâtre & macabre tout à la fois qui prouvera à ceux qui savent lire entre les lignes que je ne crois pas au Paris-Nouveau, le journal s’appelle décidément :La Vie Moderne
Paris Nouveau
J’ai tenu bon et le Paris Nouveau est arrivé – un peu au désespoir d’Armand, – en second titre. –
Je pars dans deux ou trois jours & puisque tu es certain que cela ne dérangera pas ta mère je crois que nous irons lui demander un lit.
Gouzien est en relations avec Schnerb qui veut lui faire reprendre Paris-Caprice
Page 1 Verso : 2
& le fondre avec la Vie Moderne.
Et toi comment vas-tu ? Écris-moi toujours ici en attendant. – Que fais-tu ? As-tu été rendre visite au Père des Catilinaires ? Moi j’ai été rendre visite à Deffense qui nous a pochardés à son image & nous a traînés à travers tous les musicos du village de Brogne au païs de Liége. Rien de nouveau du reste quant à Charleroy, quand je verrai Isaac je me vengerai. Il fait ici un froid sérieux, j’ai fait venir mes patins.
Je fourre dans ma lettre celle de Leclercq. Enfin !
Tu nous feras un Courrier de Bains un article d’Aix & un de Spa. – Nous y comptons. Écris vite ta lettre arrivera encore avant mon départ qui est retardé pour cause d’affaires urgentes que je dois arranger avant de partir.
Ah il va falloir piocher rude, cela ne me va que tout juste au fond ; mais je crois que si je tiens 3 mois sur ma bête, il en sortira quelque chose.
Le frontispice était d’une difficulté atroce, on n’a pas d’idée du courage qu’il faut pour faire un Monsieur & une Dame en Costume Moderne lorsqu’il est si facile de remanger toutes les rengaînes que l’on a à sa disposition. – Il y a dans le couronnement deux sirènes à têtes de lorettes qui soutiennent le coq Gaulois, qui sont d’une bonne note. Enfin Mon ami, que veux-tu ? le naturel
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a repris le dessus & j’ai blagué mon propre journal. Les Imbéciles n’y verront que du feu c’est ce qu’il faut, Je vais t’en donner une idée : le soubassement est soutenu par deux figures : Le Temps et la Mort :
Le Temps est un Académicien en tenue d’Immortel.
La Mort est une aimable dame masquée & gantée & pomponnée, – il faut la deviner. Je crains que Gouzien ne l’avale pas celle-là j’en ai peur !
À toi Cher Vieux Je t’embrasse
Guéris-toi vite afin que le mois d’Aout nous retrouve ensemble.
ÀT
Fély
Tout le monde t’embrasse ici.
Dis-moi si mon pupitre est encore chez toi & où je peux le trouver.
À toi
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Ligné en filigrane, Crème.
Mise en page
Écrite en Plume Sépia.
Copyright
KBR