Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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« La Republique Aimable » ! pour MmeAlice Lockroy.

lettrine.

Neufs, – les cuivres taillés en écusson hein ? – mais cela ne fait pas jubiler les imprimeurs ! – Salmon dit : Rops un de ces jours nous fera imprimer le cul en l’air ! – Je ferai encore mieux d’une autre fois.

Autre chose : quand je ne signe pas une gravure & que tu fais une réclame, soit à Gay (va donc prendre chez lui les œuvres de Grécourt & fais un article là dessus !, c’est un beau volume de quinze frs qui vaudra cent dans un an, cela vaut la peine de se déranger,) – soit au fort Kistemaecker, – défie-toi : c’est que je ne veux pas que mon nom soit connu & que j’ai des raisons pour cela, cela n’a pas d’importance pour le Vatican, Au contraire, je suis enchanté de l’article – mais cela entre nous. Je ne veux pas que ces fabricants de livres, très canailles au fond, comme Gay, ou Kistemaeckers, battent monnaie sur mon nom, sans qu’il en résute aucun avantage pécuniaire pour moi. Donc règle générale : fais leur des réclames pour leur livres, parle de moi lorsque je signe – motus quand je ne signe pas, – cela ne t’empêche pas de dire du bien de la gravure anonyme !! – Je ne signais pas le Christ au Vatican parce que je savais que cela m’attirerait des mots avec le clan Vacquerie – Hugo – Lockroy pour avoir pris part active en cette « infamie relative » parcequ’elle bénéficie du nom sacré de V. Hugo. – Et cela n’a pas manque !! Je m’en fiche au fond mais je te préviens pour une autre occasion.

Ainsi je viens de ficher un poil à Gay parcequ’il avait mis : Frontispice de Fél. R., sur le Grécourt & je le lui ai retroussé ce poil de telle façon que

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je t’assure qu’il ne recommencera pas ! ou il lui en cuira. – Je veux bien profiter des libertés Belges pour faire une Série nouvelle d’Eaux fortes semi-galantes, mais je ne veux plus qu’on me flanque sur le dos toutes les saletés que publient ces Messieurs. Voilà. Et s’ils ne sont pas contents comme cela qu’ils aillent se faire foutre en prison ailleurs ; – Je les lâcherai comme un vieux soulier.

Je suis enfin à peu près satisfait ou du moins plus satisfait de mon art. Je fais de ma pointe ce qu’il me plaît, à ce que tu peux voir. Dire qu’il faut pour cela brûler des cuivres pendant quinze ans ! avant de savoir son métier ! Dur !! Mais c’est amusant quand on le sait ! – Il n’est pas probable que je te verrai avant le mois d’avril ! Vous êtes là un tas de bonhommes qui depensez en huit jours le prix d’un voyage à Paris & qui ne montrez jamais votre nez au Boulevard que quand Paris brûle ! Étrange !! Tu as ici, une chambre, tu dépenseras comme toujours dix frs par jour & tu ne viens qu’une fois l’an à Paris quand tu viens !! – L’oie de Noël s’est bourrée de marrons à ton intention. & tu n’as pas eu le nez de venir t’asseoir entre Miss Line & MlleMarguerite Durondeau deux nouvelles employées de la Maison Duluc ! Ah quelle jolie table de jolies filles ! La Maison Duluc devient énorme, on a loué l’étage correspondant dans le bâtiment de derrière – Il a fallu abandonner mon 5e à MlleDurondeau ; – une franco-russe interprète pour l’anglais & le Russe ; lâcher ma jolie chambre à coucher en cretonne pour en faire un autre Salon d’essayage &c &c. – Au 15 avril je me refugie rue Lamartine où j’ai trouvé un petit atelier. La maison n’est plus possible !! –