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Je viens seulement de prendre connaissance dans le n° de l’Union du de Charleroy. d’un petit article plein d’esprit et qui me concerne, c’est à cet esprit charmant et nerveux que les catholiques de Charleroy doivent probablement l’éclatant succès qu’ils viennent de remporter aux élections provinciales ; je m’empresse en tous cas de répondre à l’intérêt que vous portez à mes œuvres en vous soumettant le projet d’un dessin que je me propose d’exécuter prochainement pour donner en prime au deuxième abonné de l’Union.
Le Haut du dessin est destiné à rappeler ces florissantes époques de la domination espagnole et catholique dans les Provinces Belges, du milieu d’un groupe sombre s’élève la noble et belle tête de l’inquisiteur Torquemada vêtu de rouge comme les bourreaux et les prélats, à ses pieds se tiennent modestement Philippe II le roi débonnaire et bien aimé, et son fidèle tortionnaire le duc d’Albe, dont les traits sont empreints de douceur et de bienveillance
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La France arrive a son tour est à son tour dignement représentée par ce pauvre Charles IX, enlevé trop tôt à l’affection de son peuple il tient à la main cette bonne arquebuse avec laquelle il mitraillait le susdit peuple, la nuit de la St Barthelémy. Ad majorem dei gloriam comme nous disaient au Collège N.D. de la Paix ces bons Pères Jésuites parmi lesquels par parenthèse il y avait de jolis types. – Derrière Charles IX Balthazar Gérard l’assassin de Guillaume d’Orange, le moine Clément l’assassin de Henri III, Ravaillac l’assassin de Henri IV lèvent au ciel leurs poignards bénis pour la bonne cause.
Ces héros de la doctrine romaine gravitent comme des satellites autour de deux astres plus étincelants qu’ils couvrent de leurs rayons, : le premier est le pape empoisonneur Borgia, la figure la plus caractérisée et la plus plantureuse de la Renaissance ; la seconde c’est le pape Pelage II mort par ce que les docteurs Ricord, Doussaint et Cromelinck n’étaient pas nés –
Au bas du tableau l’ange de la Chasteté voile de ses aîles d’or les torses colorés des Maingrat des Gottand, des Boigelot des Van Tillo, les Trappistes de Forgues se cachent dans les plis de sa
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robe blanche ; – À gauche le pape Pie IX fait émouler le glaive avec lequel St Pierre coupa l’oreille à Malchus, et dont le Christ blama si sévèrement l’usage et qui s’était émoussé lors des dernières relations que le Pape a eues avec ses enfants ; – Antonelli compte dans un coin les écus « Que les Chrétiens envoient au Père des Chrétiens pour qu’il puisse mitrailler les Chrétiens » comme dit . Enfin à droite Le Frère Léotade et sœur Marie Alacoque montent au ciel dans un nuage d’or en bénissant Coquelle Veuillot et Dumortier qui pleurent d’attendrissement –
Comme notre petite correspondance ne peut manquer de continuer j’aurai soin de faire parvenir à l’Union et aux autres journaux catholiques qui me feront le plaisir de s’occuper de moi la description de mes petits dessins.
J’ai le plaisir de vous saluer
Felicien
Mill amitié à votre abonné
