Naissance
1610 , Belgique, Anvers
Mort
1690 , Belgique, Bruxelles
Sexe
Masculin
Peintre et graveur flamand.
11-03-25
letter
2977
Page 275Bièvres en Josas(Seine et Oise)15 Août 1885 mercredi.Mon Cher Franz,Tu comprends que jamais, au grand jamais, je ne serais passé par Bruxelles sans avoir été vous voir toi et ta chère femme, si je n’avais été brusquement et soudainement rappelé à Paris par une dépêche. J’ai rencontré chez Picard un Mr charmant et très sympathique Mr Van Myrbuck (je crois que c’est ainsi que cela s’épelle) car jamais je n’arriverai à pénétrer le génie de la langue flamande, qui n’est a pas ! Je ne dis pas cela aux mouvements flamands qui conspueraient ! car Teniers Seul a compris les mouvements flamands :(Trois croquis) :Premier mouvement – deuxième mouvement – le 3e de devine.On m’a dit que tu étais dans les maux, cela m’a empêché le premier jour de mon séjour là-bas, d’aller te déranger. Puis on m’a dit que tu avais procréé – sans me demander ma permission – une nouvelle petite cousine. Je te le pardonne pour une fois, sais-tu ! Donne-lui son cousin Félicien, comme le résumé de toutes les vert
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Page 1 Recto : 117 Rue MosnierVendrediMon Cher CamilleJe t’envoie quatre « états » rares d’eaux fortes faites dernièrement. Veux-tu me faire un plaisir ? Expédie moi en échange deux épreuves de la vieille Johanna dont tu as la plaque. Si tu n’en as pas, fais en tirer par ce vieux bandit de Bauwens. – Mais il doit t’en rester de Nys. – Vite je te prie. Veux-tu me « collectionner » sérieusement & en me promettant de ne vendre aucune des eaux fortes que je t’enverrai ?– Si cela te va je t’expédierai ou je te porterai toutes les eaux-fortes que je ferai & cela fera je t’assure une collection curieuse & intéressante pour y farfouiller plus tard.Je devais te voir à Bruxelles mais mon voyage a été rempli d’une foule d’incidents qui m’ont pris mon temps. Puis je croyais rester plus longtemps en Belgique. – Je t’ai manqué deux ou trois fois depuis un an, au passage. Si je te parle de cette collection, c’est que tout ce que [je] fais allant à Londres, je ne serais pas fâché qu’il restât quelque
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Page 1 Recto : 1Tlemcen. 21 Déc. 1888.Vous me dites, mon Cher Lynen que vous aller publier un album de « Kermesses ». Les Kermesses vous inspirent comme elles ont inspiré Teniers, & Georges Ekouds : faites donc des Kermesses ! on rend toujours bien les choses qui vous plaisent à voir ; & vous ferez œuvre d’art j’en suis certain. Je sais ce que vous pouvez & aussi ce que vous valez.Savez vous Mon Cher Lynen qu’il y a bientôt dix ans que j’ai vu votre premier dessin ? Un de ces croquis nets, clairs, disant bien & simplement ce qu’ils veulent dire, auxquels on ne se trompe pas, & qui font juger d’emblée leur auteur. Vous aviez ce que les peintres appellent : « un œil », ce qui est plus rare que ne le pensent les opticiens. – Là dessus, je vous écris, & je vous engage à venir me retrouver à Paris. Que voulez vous ? Je sortais des tentatives de la « Société des Aqua-fortistes, & de cette lutte à main plate contre l’inertie & l’indifférence artistique de notre pays, j’avais gardé des « bleus
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Karl,Je t’envoie ce qui sera à peu près mon Uylenspiegel – Je sais que ce n’est pas là le type rêvé par toi mais j’ai de bonnes & très graves raisons pour tenir au mien qui est conforme à la tradition.J’y tiens parceque ton Uylenspiegel trop beau n’avait pas plus le « caractère flamand » que les zelandais de Dillens n’ont le caractère des gens du Nord – où faut il aller trouver ce caractère presque disparu & éteint à travers tous les croisements spermatiques dont cette malheureuse Belgique a été la victime plus violée que la Lucrèce antique ? – Dans les hommes du temps dans Breughel d’Enfer & plus tard dans Teniers, dans Rembrant & dans les Kermesses de Rubens & de van Thulden. je ne compte pas Brouwer & Craesbeeckequi sont des grotesques purs. – Hé bien mon Cher Karl j’ai collectionné tout cela, j’ai remué bien des paquets de gravures & j’ai vu bien des tableaux & nulle part dans les représentations de paysans, de gueux, de soldats & de gens du peuple je n’ai
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Page 1 Recto : 1Paris le 24 oct. 1888.21. Rue de Grammont.Mon Cher Camille,je t’envoie le croquis de la Bûcheronne, ou plutôt quelque chose qui rappelle cette eau-forte. Cela ne s’appelait pas : la Bucheronne ! C’est Rodrigues l’auteur du grand catalogue-Rops qui la désigne sous ce titre. Cela devait s’appeler soit « Sous Bois » ou « Lisière de Bois » ou qui sait ? peut être même : la Bucheronne !Heureusement pour moi, le Ministère des Beaux-Arts m’a accordé jusqu’au 31 octobre pour livrer la Collection, cela m’a fait un mois de sursis, & je serai prêt à l’heure.Tu m’as beaucoup aidé en cette affaire Mon Cher Camille, & non seulement je t’en remercie de tout cœur, mais j’espère te réunir quelques pièces curieuses au vernis mou, & te les envoyer bientôt en souvenir de moi. En attendantPage 1 Verso : 2je te mettrai Lundi sous rouleau une épreuve de l’Incantation, une aqua-tinte qui m’a couté beaucoup de travail, car le procédé n’est pas commode ! – « La Bucheronne » puisque Bucheronne il