Lettre de Félicien Rops à [Edmond] [Picard]. Madrid, 0000/00/00. Bruxelles, Archives et Musée de la Littérature, ML/00631/0065
Page 1 Recto : 176. Rue Richelieu à ParisMadrid – Fonda de ParisPuerta del Sol.Mon Cher AmiNe vous étonnez pas si je vous ai fortement négligé. Je suis plongé dans l’Espagne (n’allez pas lire « les Espagnoles » !) jusqu’au cœur depuis un mois ½. Pays qui me va, ça répond à mon tempérament. Au fond si l’on sort des villes à Bedecker, qui n’y est pas venu, ce sont d’aimables sauvages. – La Gendarmerie Espagnole est sur les dents, ils ont mission de ne pas laisser voyager « un étranger » seul dans les montagnes, ou pas dans les montagnes, les autorités locales « por honor Español » vous flanquent de deux miquelets qui ne vous lâchent qu’entre les mains de deux autres miquelets & tout cela gratuitement. Le Cid Campéador n’est rien auprès de la dignité & de l’honnêteté du Pandore d’ici. Ils refusent le moindre réale ! « Por honor ! » – Géneralement le paysan Espagnol vous offre généreusement tout ce qui lui appartient même sa montre, seulement n’acceptez pas ! sans cela il s’embusque derriè