Lettre de Félicien Rops à [Léon] [Dommartin]. s.l., 1879/00/00. Province de Namur, musée Félicien Rops, LEpr/190
Page 1 Recto : 1Croquis soká viruljon a magyar hazájaRops FélyLes soirées de Pesth sont particulièrement belles – admirables, pour nous, & pour tous ceux qui ont « leurs nerfs sur eux ». Le Château de Buda émerge des dernières lueurs du jour que le Danube reflète avec des tons bronzés de vieille armure. Les grands steamers noirs, hyppopotames aux yeux de feu, estompés déjà par l’ombre, sillonnent le fleuve en soufflant, creusant derrière eux des remous de soufre & d’or. Puis, tout se calme par degrés, & les bleus du soir gagnent toujours. Sur les coteaux, bien loin, plongées dans une dernière ondée de lumière, les petites maisons des vignerons s’endorment comme une bande de mouettes ensommeillées.Alors, ce Danube énorme apporte des fraîcheurs attiédies. Ses vagues viennent frôler ses rives avec des frous=frous de satin, & l’on entend comme des bruits de baisers donnés à la Terre. L’Homme=Fleuve des vieilles mythologies se sent. Il sort de lui quelque chose de puissamment voluptueux qui