Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]

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Nous voici Samedi & je continue à ne rien recevoir. Il y a neuf jours que les dessins & les eaux fortes sont partis & − rien : nulles nouvelles. − Tu subis décidément une crise de mutisme. − Je te prie de me donner une réponse, & si tu ne prends pas les eaux fortes & les dessins de me les réexpédier le plus tôt possible. Je t'ai fait un prix insensé vu la qualité & la quantité de dessins & de pièces rares que renferme cette collection, si tu n'acceptes pas sois persuadé que cela ne me gênera pas du tout. J'ai le placement immédiat de cela & à des conditions plus avantageuses parce qu'elles reposent sur un engagement qui a pour base la livraison de toutes les eaux fortes que je ferai accompagnées de leurs dessins. − Si je n'ai pas accepté immédiatement c'est « par respect » pour la collection commencée. Si tu ne tiens pas à ta collection, je n'y tiendrai pas plus, naturellement. Et je referai ici une autre collection complète à partir de En prenant le Thé & de la Société des Aquafortistes qui servira de date à cette nouvelle collection.

− Puis à part certains états on peut faire tout doucement une collection primitive assez complète, − moins belle que la tienne mais présentable. − Enfin Mon Vieux donne moi une réponse, − voilà tout

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ce que je te demande, − d'habitude tu es plus expéditif que cela, & ce que je te proposais était tellement avantageux que je ne croyais pas que tu hésiterais une minute. − Sois persuadé que je ne t'en voudrai pas du tout si tu n'acceptes pas, je ne peux te dis-je qu'y gagner.

− Continuer ma collection à Verviers ou la continuer à Paris & à Bruxelles, cela m'est égal. Seulement si tu veux continuer toi ta collection, tu ne retrouveras ni les pièces ni les dessins que je t'envoie, car ils ne sortiront pas de l'endroit où ils vont aller. − Cela je te l'assure. Ta collection sera donc à tout jamais incomplète, & mieux vaudrait la laisser dans l'état où elle est. −