Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]

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Si Picard te payait « tout de suite » il faut croire qu’il me traite en ami, sa sœur Madame Stache m’a écrit que son frère avait la rougeole et qu’il « n’avait pas encore pu s’occuper de ma collection ». ‒ Voilà où en sont les choses & je suis aussi ennuyé que toi, de ces lenteurs, qui m’agacent fortement.

‒ Reçu la Pornocratie. Je t’enverrai en échange une épreuve de l’eau-forte. J’en avais le décalque, mais il est toujours bon d’avoir pour les masses une photographie pour vous guider. ‒ C’est pour cela que j’attendrai celle du Scandale, ton photographe est un imbécile, il y a beau temps que l’on photographie des machines sous verre, cela vient moins bien, voilà tout, qu’est ce que cela fait ??

‒ On n’a pas ces photographies là pour avoir une photographie bien faite mais comme souvenir & comme renseignement. J’ai un bon décalque du Scandale, mais une photographie si mauvaise qu’elle soit me donnera des masses. C’est tout ce que je veux.

Tu as oublié de me dire dans ta lettre si tu avais dans tes dessins, le dessin de la Femme-Squelette attendant le client au coin d’une rue.

Un petit service encore à te demander :

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Je voudrais avoir une épreuve du dernier état (n’importe laquelle tu en as beaucoup) du Pendu à la cloche. J’en ai besoin pour un essai de reproduction héliographique et cette planche me donnera l’essai des travaux que je veux voir reproduire – en relief, – c’est de l’héliographie typographique, du Gillot. Je l’ai promise à Gillot, cette planche & je comptais l’avoir chez Lacroix qui a toujours le cuivre et qui en tire souvent, mais le Lacroix est au diable, à la campagne, on ne sait où. Envoie cette épreuve en échantillon comme la Porno – cela ne coûte que presque rien et cela me rendra service. Inutile de te dire que j’aurai soin de ton épreuve et que tu la retrouveras intacte ici. Je te la renverrai si tu veux, ou tu la prendras à ton prochain voyage avec les deux dessins.

– Je travaille à l’eau-forte de Picard, (Celle de ton dessin). et à une fantaisie meissonniérienne, – Un botaniste, * L’étude d’après nature de ce botaniste a servi dans les Cent Croquis : N°2 ou 3 La Lecture du Grimoire. – petit cuivre très joli que j’avais abandonné & que j’ai repris. –

Paul m’écrit de Thozée, (où il est en vacances après avoir passé avec grand distinction – mon cœur paternel en est fier ! – son premier examen de philosophie) qu’il a découvert un lot « de zincs » dont « d’énormes ». Je suis intrigué. Je vais lui faire expédier cela.

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Je m’occuperai du livre dont je t’ai parlé pour l’hiver de façon à ce que cela puisse paraître en mai ou juin 1880. –

Il faudra que nous causions sérieusement de cela. Lemonnier voudrait en être et m’a déja fait des propositions. Vous pourriez le faire à vous deux et je fournirais de nombreuses planches. Je crois que l’on pourrait se faire un succès et un succès d’argent sans bourse délier. –

Je suis dans tous les cas résolu à le faire ce livre & à en faire un beau livre. – Je reproduirai la Tentation de St Antoine l’Attrapage &c &c…