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Je recois ta lettre excuse moi si je ne t’ai pas répondu tout de suite, je reviens de la campagne & j’ai été très malade, – il paraît une espèce de transport non pas au cerveau mais au cervelet, très grave à ce qu’il parait ! J’ai été à Douarnenez pour me remettre. Cela m’a fait grand bien, je me remets lentement, mais enfin je suis sur pied. Ah mon pauvre ami tes sommes placées sur ma tête ont bien manqué ! Et dire que « l’en cas de mort » dont on parle dans tous les contrats, on l’écrit en souriant ! C’est ça qui est vrai ! J’ai bien cru que j’étais flambé & que l’Europe allait me pleurer ! – J’ai souffert atrocement. Allons nous réparerons tout ce temps perdu. Me voici dans mon petit atelier en face de cette Buveuse d’Absinthe & d’un autre dessin à toi destinés. Nous allons finir tout cela & tenir nos engagements vaillamment. Mais mon pauvre ami que j’ai souffert ! Non on n’a pas idée de ces choses là.
À toi je t’écrirai vite longuement, aujourdhui je n’ai pas encore la tête bien nettoyée & je suis fatigué.
Ton vieux
Félicien