Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]

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Tu peux te vanter de m’avoir donné la plus formidable venette qui soit au monde. – Je suis parti Lundi soir pour Chantilly après avoir remis moi-même à MMr Hocket & Métivier emballeurs expéditeurs qui me connaissent, la Saisie convenablement fixée sur leur planche leur laissant le soin de l’emballer plus complétement & leur laissant en même temps deux adresses : la tienne & celle de MrLechat où ils devaient expédier. – Et je suis parti pour Chantilly. – J’en reviens aujourdhui Jeudi & je trouve ton billet !! : Je deviens stupide, & je me précipite chez Hocket & Métivier, – & je questionne fiévreusement demandant « des explications immédiates » Gène inquiétante de Hocket, fureur de Rops – Hocket finit par avouer que ayant égaré les adresses, il avait fait porter la chose (après avoir été deux fois chez moi en mon absence) chez

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Gouzien dont il est l’emballeur & qu’il sait être de mes amis. Gouzien n’y était pas & son beau père a reçu la chose, l’a déballée gravement, &, n’y a rien compris – Gouzien d’ailleurs non plus – Je reviens de chez Gouzien & j’ai trouvé sur la table du salon ! la Saisie s’étalant en belle lumière. Fantastique, inouïe l’épopée ! – As-tu dû être agacé mon pauvre ami ! – C’est ma faute aussi j’aurais dû porter moi-même la chose chez ton beau frère ce que je ferai demain, car il faut que je répare un coin du chapeau noir du gandin posé sur la chaise longue & qu’un curieux imprudent ou une négligence du déballage a déterioré. – Donc demain Vendredi – moi même je porterai ce dessin à ton b. frère en priant le Dieu de St Luc qu’il ne lui arrive pas malheur. –

Enfin c’est un dessin fixé, il ne veut pas partir ! – Dis-moi vite s’il est arrivé & comment