Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Je ne vous ai pas envoyé une partie de ma Collection de Rops comme je vous l’avais dit à mon premier dernier voyage, parce que je comptais aller à Paris a la fin de Décembre & vous porter moi-même ces premiers cartables.

– Je viens de mettre de l’ordre dans cette collection. J’ai beaucoup de doubles & même de triples & de quadruples, mais sur toutes ces pièces diverses, il y a toujours soit un croquis soit un bout de lettre intéressants ; & puis comme j’ai raflé en Belgique tout ce qui existait de collections, de lettres sur épreuves etc etc il résulte que ce « monceau » de pièces une fois vendu, il ne restera rien à acheter, car presque tous ces cuivres ont été détruits, (J’ai vu les planches hors d’état.)

– Le talent de Rops grandit de jour en jour, ses collectionneurs

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deviennent plus nombreux, il va paraître un livre sur lui, il viendra un moment où les planches même insignifiantes auront une valeur beaucoup plus grande. Si je n’avais pas des besoins particuliers par ma manie de courir d’un bout de l’Europe à l’autre, je garderais ces fardes, mais il faut bien sacrifier à ses passions ! – J’ai partagé ma collection en quatre parties, la première à renferme moins de lettres intimes & intéressantes que les trois autres mais, il y a de jolis croquis ; je garde les trois autres collections parce que je désire copier les lettres, dont beaucoup la plupart doivent figurer dans l’ouvrage dont je vous ai parlé, & qui sera fort important. Il n’est pas de moi, mais j’y collabore en fournissant à l’auteur une partie du texte des lettres. – J’ai racheté il n’y a pas huit jours une dernière collection dont j’avais déja toutes les pièces pour les lettres & les croquis qui margeraient, & qui avaient été adressés à Mr Octave Pirmez d’Acoz.

– vous avez dû vous apercevoir que Rops n’a jamais pu résister au désir de dessiner sur les marges de ses épreuves. C’était sa façon de correspondre avec ses amis de Belgique & ces lettres épreuves font des documents curieux à retrouver collectionner et d’une gaieté de croquis !!! – Comme il envoyait ces choses là souvent sous carton rouleaux de carton à épreuves, les épreuves n’ont pas été altérées & les croquis ont été bien conservés. – La poste prenait cela comme épreuves & ne fourrait pas un œil inquisiteur plus loin.

Du reste vous jugerez de ce premier envoi. Il y a une soixantaine d’épreuves, beaucoup avec croquis, & j’en demande 1,000 francs

C’est le prix coûtant à peu près. Quant aux autres collections à mesure que je les aurais collationnées & que j’aurai copié les lettres, vous les recevrez dans le courant de l’année, d’avril à septembre avec les dessins mêlés – & il y a de tout, nous ferons des prix suivant l’importance

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des croquis & des lettres, seulement ;

– les épreuves, quoiqu’il en ait de très belles et de très rares n’étant guère souvent que « le véhicule » dont se servait Rops pour croquer & écrire ce qui lui passait sous les yeux & dans la tête.

Je crois inutile que vous parliez à Rops de cette affaire petite affaire, non que j’aie à me cacher de lui, puisque c’est lui-même qui m’a prié de m’adresser à vous pour la vente de ces épreuves ; mais parce que je l’avais pr lui avais demandé d’abord de me servir d’intermédiaire entre vous & moi. Je le connais assez pour savoir sa loyauté pour savoir qu’il n’aurait rien gagné à cette affaire, mais il est si négligent, même d pour les choses qui le regardent, que je prefère traiter directement avec vous. – Si mes prix ne vous conviennent pas vous me renverrez le colis & voilà tout. Je ne tiens pas à faire de bénéfices en cette affaire, je tiens à rentrer dans mes déboursés, voilà tout. La Bibliothèque de Bruxelles m’en a déja fait faire des propositions mais Rops m’a supplié de ne pas les accepter. Il prétend que cela