Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Je n’ai que le temps de t’écrire trois mots l’humain vagabond qui transporte les vœux & les désirs des paisibles villageois d’ici – dirait Mr de Florian étant à ma porte, – la poste comme le Roy n’attend pas ! – Donc je serai Jeudi 13 à deux heures « de relevée » à mon atelier 17 Rue Drouot. Je reviens le soir à Montlignon, avec ou sans toi. On ne va pas à Montigny, il n’y aurait pas de place. On reste à Montlignon : Vendredi Samedi et Dimanche. Si Émilie vient tu peux la laisser à Montlignon elle couchera avec Clairette & Mlle Marie Bonvallot dans le dortoir, – qui est composé de la fameuse paillasse commune. Toi – tu trouveras la pierre à reposer les têtes, où tu

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pourras ! – C’est le 13 qu’a lieu l’inauguration de l’hotel de ville. (ceci est un renseignement au reporter.)

Réponds vite & expédie les « feuilletons » campagnards que tu as faits dans la Chronique ici – ainsi que ta lettre. Je ne bouge pas d’ici avant Jeudi. Je travaille.

Donc arrange-toi & réponds vite. Mais explique-toi : Faut-il te garder un lit à l’auberge de Montlignon ? pour quel jour ? Tout est encombré dans un rayon de 80 lieues aux environs de Paris ! Il y a un million d’êtres qui campent à l’occasion des fêtes. Tout le monde fiche le Camp, – il fait étouffant dans l’Urbs ! – on vend dans les rues de « jolis phrygiens » dont se coiffent les braves Bellevillois :

À douze sous les jolis phrygiens ! voyez Messieurs ! À douze sous les Père-Duchesne ! Douze sous !!!!

Donc Compris hein ? – on reste Vendredi – Samedi & Dimanche à Montmignon. Arrange-toi. Seulement dis moi – puisque tu dois « reporter » quel jour tu resteras à Paris. Il me semble qu’en y restant le Vendredi – cela suffit, hein ? dans ce cas Samedi & Dimanche ici. Réponds ce que tu décides ? Comment veux-tu aller trotter par le Havre ? Es-tu fou ? En voilà une « bête d’idée » !

– et sous ce prétexte fantastique de faire prendre l’air à Émilie !! la faire vomir jusqu’a ses talonnettes ? – Tu es un être délirant !!! parole d’honneur !