Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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J’attends toujours ta réponse pour « le Sembach » & le « Grimm » J’ai fait le pari qu’il n’y avait jamais eu de Correspondance de Grimm publiée dans la Bibliothèque Charpentier. Le Volume jaune vu chez toi fait-il ou ferait-il partie de la « Machine à Charpente » ?? – Je suis tellement pressé d’ouvrage que je n’ai pas encore pu aller chez Charpentier. – Marpon me dit que Charpentier n’a rien publié de Grimm dans sa Bibliothèque mais que Garnier a publié sa correspondance en six volumes. – Je l’ai moi – en édition Didot, achetée au quai en 1866 ! Voilà où mènent les discussions de dessert !! Ah !!!!

Tu n’es pas mort, hein ? on ne sait jamais !! Et Edmond ? Je continue à ne pas voir Liesse. Toujours en province !

À propos de mort j’ai reçu la

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triste nouvelle de celle de cette pauvre Sabine Geevaerts – 36 ans ! comme nous vieillissons !! – Pauvre chère fille ! Je n’ai pas l’envie de la beaucoup plaindre. La vie n’était pas très gaie pour elle depuis longtemps. Elle s’embêtait au milieu de ses bourgeois, & l’on meurt de cela, très vite.

Rien de nouveau, on pioche. Si l’Hérodiate passe en Décembre il me sera impossible d’y aller. C’est le coup de feu !! Nous nous reposerons l’an prochain, Tant pis ! – Mais j’irai certainement en janvier à Bruxelles.

Je suis amoureux d’une belle demoiselle qui doit bien avoir vingt ans. Voilà mes mœurs ! Ah Mon Vieux il n’y encore que cela de bon. Et de sage que cette éternelle sottise. J’ai refusé hier d’aller à Naples, dans les mêmes conditions que le voyage d’Espagne, j’aime mieux les Batignolles oh gué ! Je passerais à travers un Raphaël première manière pour embrasser ses lèvres, – bonne manière ! Je me fous des tableaux & des cathédrales. Il n’y a qu’une seule chose qui vaille la peine de la chercher : la femme. si tu ne sens plus cela, tant pis !

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fais de l’archéologie & n’épouse que cette dame sèche. Je t’en veux un peu de te vieillir & si jeune, car tu es encore jeune Sacré Architecte !!

Moi j’en suis à l’attendre le soir « sous les autours » dirait de Bornier – j’en suis au fiacre hasardeux : au rivage des « Baisers furtifs » & au lac « du doux Espoir ». Il est vrai qu’elle est jolie comme un Clodion d’aujourdhui avec des yeux bruns et des cheveux en Vétiver par ladessus.

Voilà où en est ton ami.

J’irai regarder des cathédrales quand je n’aurai plus que cela à faire, – ça cela reste toujours ; l’amour cela file & cela ne revient pas. – Carpons Diem ! Moi je suis très carpeur de ma nature.

Le ressort dont tu parlais l’autre jour mon vieux, ne vient que de cela : J’ai toujours campé ma vie partout & tout de suite comme les marchands de friture dans les foires, toi tu demandes pendant dix ans « des emplacements ». Je voudrais

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t’avoir près de moi, je te secouerais. Tu n’es entouré que de moules Bruxelloises qui de « poulettisent » à leur instar. Paris vous fiche tous les jours au matin une tape sur la tête en vous disant : « Allons marche un peu toi & secoue tes puces !! – Quand je sors de mon logis de la rue Richelieu 76 pour aller au 17 de la rue Drouot – ce n’est pas loin, hé bien Paris m’a déja flanqué un coup de botte au cul qui me fait rouler jusqu’à minuit – Et à minuit on a fait quelque chose n’importe quoi. Mais quelque chose ! Et ce coup de botte te serait encore plus nécessaire à toi qu’a moi, moins Contemplati que toi.

À ta place j’essaierais, pour voir.