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Ci-joint un billet pour ma femme que tu lui remettras avant de partir. Je te parlerai longuement & je serai bien heureux de te voir. Je vais très probablement partir pour New-York le quinze aout. On engage des dessinateurs pour l’Exposition de Philadelphie et là du moins je serai libre de crever de faim à mon aise, – personne ne me connais. Ce qui me détermine brusquement à cela c’est l’atroce tuile qui me tombe sur la tête au moment où j’espérais m’en tirer un peu & pouvoir vivre honorablement :
Malassis ne peut tenir ses engagements envers moi. Il est malade & n’a plus peut être six mois à vivre il vient de partir pour la campagne. La peine que son état m’inspire est plus forte que mes ennuis, mais cette maladie me met dans une position très pénible. Enfin nous sommes de jolis chançarts. Il me semblait bien aussi qu’il ne pouvait pas m’arriver quelque chose d’heureux !
Je t’écrirai demain car aujourdhui je suis si énervé que je t’attristerais.
Enfin à Dimanche tout de même. Plus on est ennuyé, plus on a du plaisir à se retrouvé & je suis très seul ici.
Je t’embrasse – si tu vois Paul embrasse le et fais mes compliments à Madame Rops.
9 juin – cela m’est arrivé pour ma fête – naturellement
Fély
Inutile de parler de cela à ma femme mon départ coupe court à tout & satisfera tout le monde.
Je n’ai rien reçu de Brassine.