Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Tu es superbe ! tu m’envoies une lettre par laquelle tu me pries d’aller chez Herman, (je veux dire une carte !) cette carte, naturellement mise à la poste à 3 h. m’est arrivée à 8 ½ du soir – De plus – ce n’est pas tout ! tu me dis que tu pars (sur cette carte :) à 9 h. 45. j’arrive chez ton boucher à 9 h. ¼ – tu étais filé et tes 9 h. 45 m’ont empêché de t’embrasser avant ton départ vieux cabot que tu es.

N’oublie pas nul mot, nul geste, nulle indication nulle « confidence d’oreiller » relativement à la rue Mosnier. – Lesquare Montholon doit absolument ignorer l’existence de la rue Mosnier. Tiens en bonne note ceci je te prie Cher Vieux, c’est tu le comprends de la plus sérieuse importance. Touche en un mot à Armand afin qu’il ne fasse pas la moindre imprudence à cet égard. J’appuye sur ce point d’une façon toute particulière parce que connaissant maintenant la légèreté testiculaire dont tu es atteint – (tu as la couille volage ne dis pas non !) la femme que tu adores peut très bien dans quinze jours et quelques mois vouloir t’arracher le nez et moi avec ! Donc la prudence du Boa en tout ce qui touche la question Mosnier.

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Écris-moi Cher, profite des derniers moments de ta dure-mère et des dernières solidités de ton échine

Dans quelques semaines nous couronnerons de fleurs ton épine dorsale pour la fin des travaux ! Écris moi vite (115 R. de la Loi) et tu comprends combien je suis impatient de savoir comment va ta vie et qu’au fond je ne suis pas sans quelqu’inquiétude, malandrin !

Embrasse Mélanie pour moi et dis-lui que puis qu’elle est devenue ma belle sœur – très belle et fortement sœur ; – qu’elle m’accorde – et j’y ai droit, – un peu et même beaucoup de cette vieille amitié qui devient si rare entre gens d’esprit.

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