Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Tiens-toi prêt et au premier coup de canon, je te télégraphie & nous filons pour Mézières.

Du reste, viens quand tu veux & comme tu veux.

Envoie moi n’importe quoi pour la Mère Popp –

Mater Popula

Je suis persuadé qu’au moment où tu arrivais à Spa, tu apprenais que Madame Brohan était partie pour Stavelot-les-Bains, – côte du Midi. Ne l’embrasse pas pour moi, je préfère payer moi-même mes dettes, mais présente lui bien mes compliments les plus affectueux. – Figure-toi que Bardin m’a expédié ma valise & que mon rasoir ne s’y trouvait pas ! Mon rasoir !! le rasoir aimé de Baudelaire. J’écris à Alida à ce sujet « & à d’autres ». également aimés de Baudelaire.

J’ai fait la route avec une veuve de l’armée française qui pleurait un

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mari qu’elle me faisait l’effet de n’avoir jamais eu & qui était resté à Gravelottes. J’ai prodigué des consolations d’homme bien élevé, elle a fini par me rire au nez. – Je ne comprends jamais les femmes qu’au dernier moment, c’est ma parole à en perdre sa culotte comme disait, mon grand oncle, celui qui n’avait pas émigré à Liége. – Enfin j’ai ri comme elle & de l’humeur où j’étais j’ai dû me contenter d’une « petite oie » de demi-deuil, – on prend ce qu’on peut en ces tristes jours.