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Mon Cher Éditeur je vous envoie les états de sept planches – faites – il me reste à les retoucher pour l’état définitif. Ne vous effrayez donc pas de certaines brutalités de çy & de là. Tout cela disparaîtra, au 3e État. – Je suis occupé aux dernières planches. Cela a été retardé de quelques jours pour le voyage en Hongrie ou notre ami Coppée a obtenu un fort succès.
Je vous serre la main bien amicalement.
Félicien Rops
Paris 4 sept. 1885
P.S. Toutes mes amitiés à l’ami Dewez je vous prie. J’espère que vous serez content. Comme vous le voyez le travail premier
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du vernis mou a disparu pour faire place à une eau-forte simple & franche. Si vous avez quelques observations à faire écrivez moi un mot je vous prie.
À v.
FR
Le 15 les 9 planches seront chez vous. J’en ai fait une le port face à nudité pardessus le marché. pour notre plaisir à nous deux & pour vous dédommager de l’attente. –
Commentaire de collaboration
Selon Fanny Paquet, les sept planches dont il est question au début de la lettre correspondent très certainement aux prmeières des 10 planches des Diaboliques qui seront publiées en grand format vers 1886 : voir Paquet Fanny, L’eau-forte, la lettre et la griffe. Édition et étude de la correspondance de Félicien Rops avec ses principaux éditeurs, Mémoire présenté sous la direction de Mme Laurence Brogniez en vue de l’obtention du titre de Master en langues et littératures françaises et romanes, Bruxelles, ULB, année académique 2012-2013, p. 98, note 367.
Au vu de la datation de la lettre, Rops parle de son second voyage en Hongrie qu'il effectue en août 1885. Il faisait partie d'une délégation d'artistes et d'écrivains qui avaient pour objectif de consolider les liens diplomatiques entre la France et la Hongrie : voir Leblanc Véronique, Félicien Rops. Impressions de voyage, Anvers, Pandora, 2003, p. 113.
Le vernis mou est une technique de gravure qui découle de la pratique de l'eau-forte. La plaque de métal est recouverte d'un vernis tendre ; il convient ensuite d'y apposer une feuille de papier sur laquelle on vient dessiner avec un crayon dur. Les tracés ainsi obtenus sont creusés sur la surface du vernis et l'acide viendra mordre les parties où le métal est visible.