Sexe
Masculin
https://www.retronews.fr/journal/le-semaphore-de-marseille/04-fevrier-1890/1/74923f6c-a6c2-4a5b-bf63-ada0d220c016
letter
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Page 1 Recto : 1Paris le 19 fév. 1889Mon Vieil,Je ne crois pas qu’il y aura quelque chose à faire d’Edmond. Je retourne à son vomissement, & il prend ce retour tous les faux raisonnements & tous les prétextes. possibles. – Rien à faire.Il est resté jeune d’aspect, gai & spirituel mais avec un fond vieillot & provincial, quelque chose comme un capitaine de marine marchande qui après avoir couru le monde depuis l’École Navale, aspirerait au gros repos. Étonnant ! pour nous, membres de « la Vibrante » ces phénomènes sont extraordinaires & presqu’incompréhensibles. Voici mon opinion : À son retour de Bordeaux où il est pour l’instant, Edmond écrira à Eugénie, & elle sera à Paris au bout de quarante-huit heures.Voilà ! à toi, Mon Vieil, rien de nouveauPage 1 Verso : 2Je bûche à mort ! mille choses à faire ! Et des dessins en mase à « réaliser » !À propos de réaliser, je t’envoie la copie faite par moi & lue par moi sur une petite affiche du marché aux poissons de Marseille :Coquillages réal
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Page 1 Recto : 114 juin 1890Mon Vieux,je reçois seulement ta lettre, et elle avait été courir après moi en forêt de Fontainebleau, j’étais alle me refugier aux Recloses pour fuir le « trop de peintres » et « le Zadig » des Amis des Livres.Ne crois pas, vieux frérot, que je t’oublie. Dix fois l’envie de t’écrire m’a pris, mais chaque fois je pensais, à ta bonne petite femme, qui quelquefois m’a dit très gentiment : « il ne faut pas trop attirer Léon à Paris » et je « n’osais t’écrire » de venir voir les duplicata du salon, dans lequel j’aurais bien aimé te trimbaler cependant ! D’autant plus, que tu venais de quitter Paris. Je n’ai jamais rien compris ce voyage de mars, inutile à peu près, fait en saison intermédiaire. Enfin tu as vu Carcassone ! – comme dit la chanson. Je sens d’autant plus la tristesse que doit te causer la mort de Guillain, que c’est ce que j’ai éprouvé et ce que j’éprouve encore, à la mort de mon pauvre Pradelle. C’était l’ami retrouvé, celui qu’on aurait dû joindre
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Page 1 Recto : 1Mon Vieil amiUne tuile : Pradelle & un éditeur de Marseille vont arriver le 15. Et il faut que je sois ici le 15 ! Ta lettre dérange mes petits plans mais je te suivrai où tu iras. Herbeumont m’avait souri ! En 1857 – pas d’hier, j’y avais passé quatre jours & je me faisais une fête de revoir cela avec toi, et puis la Semoy ! – J’ai écrit tout à l’heure, à Paul, de la Demi-Lune en lui donnant rendez-vous à Herbeumont. Je lui télégraphie mon départ aujourdhui. Il va venir me rejoindre labàs. De Thozée, je ne sais par où il va passer ! Puis mon imprimeur va m’envoyer des épreuves là bas. Paul Chandon d’Épernay (un Collectionneur de Rops) qui connait Herbeumont commePage 1 Verso : 2son pater me dit que les Dlles Vasseur ont une voiture & qu’en télégraphiant elles vont m’envoyer une voiture à Sachy ligne de Sedan à Carignan.Il paraît que c’est le plus court chemin en venant de Paris. Je me risque. Si j’arrive à Herbeumont, je t’écris au débotté Tu auras Dimanche ma lettre,
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Page 1 Recto : 1Herbeumont. Dimanche.Mon Cher LéonCertes, j’ai eu tort de venir à Herbeumont, puisque cela te cause de l’ennui, (je me creuse la cervelle & je me demande pourquoi ?) – Mais puisque tu ne désirais pas ma présence à l’hotel Vasseur, pourquoi m’engager à y venir avec toi ? & pourquoi surtout, ne pas me dire tout simplement, le plus simplement du monde : je désire que tu n’ailles pas » « à Herbeumont » ! Je serais allé à Bouillon à Florenville ou en autre coin d’Ardenne. Au lieu de cela tu me propose d’aller retrouver Edmond je ne sais où, & admirer les pommiers de la Meuse ! – Je suis venu à Herbeumont en 1862, j’y suis resté huit heures. Herbeumont depuis devenu un village célèbre comme villégiature & dont tout le monde parle, m’intriguait & il est tout naturel d’y venir, puisque je voulais faire avec toi un tour d’Ardenne & non pas de Meuse ! Tu as un trop bon œil de peintre pour confondre. Je n’ai rien compris donc à ton désir subit d’aller te promener le long de la Meu