Naissance
1853 , France, Paris
Mort
1940 , France, Paris
Sexe
Masculin
Peintre, aquarelliste, dessinateur, graveur, écrivain et collectionneur français. Il mène une belle carrière d'illustrateur dans les années 1880 et fut salué par le Salon des Artistes français
05-05-2025
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Page 1 Recto : 1Mon Cher OctaveNe t’inquiète pas cela n’avait rien de bien important : je te disais que j’étais désolé de mon art art précis, chercheur, fouilleur & mécontent de lui, que ma lenteur d’exécution finirait par m’empêcher « Le Livre » que j’adore illustrer. Je te disais aussi je crois que cette lenteur d’exécution m’ôtait la possibilité de faire des dessins en couleur aussi finis que cela, et que je ne pouvais les faire qu’au prix de 500 frs. Calcule : je ne demande qu’à gagner 20 frs par jour, journée d’un bon mécanicien ou d’un bon praticien sculpteur. Cela n’est pas exigeant, je me moque de l’argent & cela nous répugne à tous les deux d’en parler, – ceci est Simple note pour éditeur. – Je reste 20 jours, en travaillant douze heures par jours, pour faire un bon dessin comme le nécromancien, que somme toute, trois ou quatre artistes pourraient faire à Paris comme compréhension & exécution, pas plus.– J’ai une centaine de francs de frais, temps perdu en recherches, modèles
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Page 1 Recto : 1Dimanche 16 janvier 1892Mon Cher Amije te prie de venir Mardi vers trois heures. Aquarelle finie. Horrible peinture !! : ressemble à un Puvis de Chavannes traduit par Maurice Leloir, et peint par Vibert. Je suis hanté. Dès que je touche un crayon, un sale artiste qui est dans ma peau se substitue à moi-même, travaille en mon lieu & place, et me force à faire des « œuvres » les plus opposées à mon « moi » qui soient au monde. C’est la carte forcée en Art !– Et cela m’a couté trop de peine pour qu’on puisse y croire & que je le dise.Je te prie d’insister auprès de Mr Paillet pour que l’entièreté du prix de ce dessin me soit payé. Au train dont je travaille, je gagne à peu près la journée d’un maçon, mettons d’un « compagnon maçon ». Donc le patron ne doit pas encore me faire « des retenues » sur le salaire. – Sans cela les Bossus vont encore être remis à Pâques. Et c’est sur cette Aquarelle-là que je compte me réhabiliter vis à vis des honnêtes gens. Ce sera je l’espère l
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La Roche-Claire, 1er nov 1885Mon cher Mirbeauje reçois « la France » où vous avez parlé si clairement des dessins de Maurice Leloir – qui sont d'ailleurs bien ce qu'il y a de plus hideusement agréable à voir au monde ; et où, poussé par une sympathie qui me rend très sincèrement fier, vous me faites violemment sortir d'une obscurité dont je me suis fait presqu'un dandysme en haine de toutes les popularités. Quoi qu'il en soit, vous voilà mon pauvre ami Octave Mirbeau, avec un génie sur les bras et c'est lourd ! car à part les phénix dont la large envergure tourne dans l'azur, les génies de ma race avortent presque toujours, sans pouvoir s'élever au-dessus des cheminées, dans cet air d'une densité si favorable à l'aileron de Mr Meissonnier et des oiseaux de bas vol. Enfin, c'est affaire à vous, je ne peux que vous en savoir gré, et cela me flatte fort au fin fond allez ! Je ne sais pas trop ce qui se passe en moi ; j'ai le désir de choses hautaines, comme les alouettes au premier printe
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Page 1 Recto : 1Voilà un long post scriptum & j’ai encore quelques lignes à faire : vous me dites que le dessin que je garde est une compensation. D’abord je peux faire vingt dessins du sujet que cela ne regarde pas plus l’éditeur que si je faisais un tableau d’histoire ! Puis je ne fais pas toujours de dessin de l’eau-forte, je ne fais souvent qu’un croquis « vague » & je grave d’emblée, la planche y gagne en verve. – Et d’ailleurs le dessin est une chose en dehors, quand un éditeur veut le dessin d’une œuvre il la paie, comme on fait pour les Leloir & pour moi. Dalloz m’a acheté six dessins avec droit de reproduction, demandez lui le prix qu’il les paie. Ils étaient exposés dans ses bureaux il y a dix jours, au quai Voltaire.– Tant mieux Mon Cher Kistemaeckers si vous avez un fort public de livres curieux, & tant mieux aussi s’ils se contente de peu. – c’est l’Idéal cela ! – Il faut lui servir ce qu’il aime ! Si vous aviez encore d’ici à après demain quelques feuilles de la Chandelle