Chroniques ropsiennes

Fély et Coco Malperché

Coco Malperché, c’est le surnom donné par Charles Baudelaire (1821-1867) à l’Alençonnais Auguste Poulet-Malassis (1825-1878), l’éditeur des Fleurs du Mal. C’est par l’intermédiaire d’Alfred Delvau (1823-1867) que Félicien Rops va faire cette rencontre décisive pour la suite de sa carrière. En effet, Auguste Poulet-Malassis est une personnalité clé du milieu de l’édition et du livre illustré ; on lui doit le renouveau du frontispice réalisé à l’eau-forte [1]. Il publie avec Félicien Rops 34 ouvrages pour lesquels nous ne mesurons pas toujours le degré de collaboration entre les deux hommes [2].

La rencontre entre l’artiste namurois et son futur éditeur a lieu à Paris vers 1863 par l’intermédiaire d’Alfred Delvau. Delvau et Poulet-Malassis se connaissent depuis 1848 ; ils ont fondé ensemble L’Aimable Faubourien, journal de la canaille, un feuillet social-démocrate créé quelques mois après la Révolution de février 1848. C’est surtout lors de l’exil de l’éditeur à Bruxelles que les liens entretenus entre ce dernier et Rops deviennent plus étroits.

Pour Poulet-Malassis, Rops est véritablement le collaborateur idéal comme en témoigne une lettre adressée à Charles Asselineau (1820-1874) en octobre 1863 :

« J’ai mis la main ici sur le merle blanc que j’avais demandé aux quatre coins de Paris c’est-à-dire un dessinateur comprenant un frontispice typographique. Mon merle se nomme Félicien Rops. Il est d’ailleurs assez connu ».

Lettre d’Auguste Poulet-Malassis à Charles Asselineau, Bruxelles, 26 octobre 1863, extrait cité dans Hélène Védrine, De l’encre dans l’acide. L’œuvre gravé de Félicien Rops et la littérature de la Décadence, Paris, éd. Honoré Champion, 2002.

L’Alençonnais ne tarit pas d’éloge sur celui qui est devenu son illustrateur attitré. S’il lui reconnait un grand talent, Poulet-Malassis sait à quel point il est compliqué d’obtenir facilement de Rops ce qui est attendu. Il résume parfaitement son point de vue dans une lettre à l’écrivain Champfleury (1821-1889) :

« C’est un garçon d’un très grand talent, mais qui ne travaille que par coups de tête. Il a une très belle fortune et un amour immodéré de la vie, qui le détournent du travail. Tel quel, il a plus de talent qu’aucun des gens de la nouvelle génération, mais il faudrait l’avoir dans la main, le tenir, à Namur ou ailleurs, pour obtenir de lui une besogne suivie. Lui demander quoi que ce soit à l’essai est impossible, il se moque des commandes et de l’argent. »

Lettre de Poulet-Malassis à Champfleury, 10 octobre 1865. Publiée par Jacques Crépet dans « Quelques billets de Poulet-Malassis », Le Figaro, 26 août 1833, p. 3

L’éditeur a joué un rôle clé dans la carrière parisienne de l’artiste namurois tant du point de vue de l’empreinte sur son travail [3] que de la mise en relation avec d’autres artistes et personnalités parisiennes comme Félix Bracquemond (1833-1914),  les frères Jules (1830-1870) et Edmond (1822-1896) de Goncourt, Alfred Glatigny (1839-1873) et surtout Charles Baudelaire (1821-1867) qui « est, je crois, l’homme dont je désire le plus vivement faire la connaissance » (pour lire l’intégralité de la lettre, www.ropslettres.be, n° d’éd. 3490)[4]. C’est d’ailleurs la rencontre avec l’auteur des Fleurs du Mal qui va lui offrir une porte d’entrée, voire même une légitimité auprès des artistes et des écrivains de la bohème parisienne qui constitue véritablement l’avant-garde artistique et littéraire au sein de laquelle Rops va affirmer sa filiation. Le café Le Rat Mort est l’un des lieux de fréquentation emblématiques de cette avant-garde[5] ; Rops y fait la connaissance de grands noms de la littérature comme Catulle Mendès (1841-1909) ou Auguste de Villiers de l’Isle Adam (1838-1889)[6]. Le réseau littéraire ainsi formé constitue l’essentiel des écrivains avec lesquels Rops travaillera[7].

Dans une lettre datée de 1866, Rops dresse un tableau précis de ses contacts avec la bohème et la fréquentation du Rat Mort :

« Cela vers 1866. Tout cela mon vieux évidemment est de l’histoire et déja de la vieille histoire ! […] J’ai très peu, très peu fait de dessins à cette époque. Je ne faisais que de l’eau forte & j’y apportais l’ardeur d’un néophyte. Je vivais beaucoup au Rat mort avec Delvau, Courbet, Battaille, Carjat, &c – tous morts ! J’ai de curieuses notes de cette époque. Nous étions A. Daudet & moi les plus jeunes & de beaucoup de cette bande (j’oubliais Benassit qui est de notre âge) mais par un hasard qui arrive assez souvent notre génération avait peu produit, & les très jeunes dont j’étais ! avaient été forcés de se railler à ceux de la génération précédente. Les très jeunes : Catulle Mendès, Glatigny, Gouzien, Benassit, les deux Daudet, Claretie, s’étaient faits les compagnons, comme moi, de ceux qui nous paraissaient de beaucoup nos ainés : Carjat, Courbet, Monselet, Delvau, Malassis, Battaille, Amédée Rolland Bouilhet, &c &c lesquels avaient pour ainés « les jeunes » qui avaient suivi la guerre romantique : Banville, Baudelaire, Barbey d’Aurevilly ».

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 3102

L’une des collaborations les plus réussies et les plus emblématiques entre Poulet-Malassis et Rops est sans conteste celle qui les unit à Baudelaire : il s’agit du frontispice des Épaves publié pour l’ouvrage éponyme en 1868. Les Épaves sont les six poèmes qui faisaient partie de la première édition des Fleurs du Mal de 1857 mais qui ont été censurés et retirés après le procès la même année. Au départ, Poulet-Malassis avait choisi Félix Bracquemond, « le maitre » de Félicien Rops car il travaillait avec lui depuis 1859. L’éditeur et Baudelaire sont très minutieux et finissent de concert par refuser le projet de Bracquemond qui ne correspondait pas à l’esprit du livre [8] .

Le frontispice de Rops connut également de nombreux réajustements comme en témoigne la lettre suivante :

« Envoyez-moi s’il vous plait un petit croquis de l’ « orchis Satyrion » qui doit représenter la luxure dans ce bouquet de fleurs aimables, – je n’ai jamais trouvé en Belgique cette orchidée et je n’en trouve pas de représentation ; le vieux Fuchs en parle de cette jolie façon : « Satyrium ou Coillon de chien, en latin : orchis ès boutiques testiculus canis. […] L’arbre squelette au milieu. À ces mains branchues pendent les pommes du paradis terrestre, le serpent d’Eve enroule le tronc. Au pied, croissent : Ira – Une cactée du Cap à longs dards ; Pigritia – Une souche déssechée et couchée ; Invidia – Une serpentaire à aiguillons ; Gula – Un melon ; Libido – Un satyrion ou arum (v… de prâtre) ; Superbia – Le soleil ; Avaritia – Plantes à griffes.
Au bas, l’autruche court avec son fer à cheval et sa devise. Au-dessus le médaillon de Baudelaire emporté par les anges vers les sphères éthérées. Des sphinx (têtes de mort) viennent sucer le suc des plantes ; des hiboux et des chauves-souris volent dans le ciel sombre.
Croyez-vous que l’arbre composé d’un faisceau de squelette avec des milliers de longs bras en ossements, tenant les pommes du mal ne serait pas plus saisissant ? – Ou un squelette avec cent bras ?
Il est convenu, n’est-ce pas, comme vous me l’avez dit, que nous mettons Fleurs du Mal, ce frontispice s’adressant l’œuvre en général. Du reste, il en sera ce que vous voudrez.»

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 3058

Les lettres échangées à propos du frontispice montrent l’humilité de Rops, encore jeune artiste mais aussi la minutie au service des représentations, ce qui a particulièrement plu à Baudelaire. Dans une lettre adressée à Rops en février 1966, le poète dit « je trouve votre frontispice des Épaves excellent, surtout plein d’ingenium. Mais on a eu tort de me montrer le dessin. La lumière a disparu »[9].

L’estime réciproque entre les deux hommes ne débouchera pas sur d’autre collaboration artistique alors qu’il était prévu que Rops fournisse à Baudelaire une affiche et un frontispice pour une réédition des Fleurs du Mal. L’éditeur belge Emond Deman (1857-1918), qui réédite Les Fleurs du Mal en 1891 choisira finalement Odilon Redon pour l’illustration du recueil.

« Ah ! Et le Baudelaire ? Je lis dans la Jeune Belgique ou dans la Wallonnie que c’est Odilon Redon, qui le fait. Éclairez moi à ce sujet, je vous prie. Je ne veux aucunement ôter l’ouvrage à un brave homme. – Je ferais mon Baudelaire pour moi voilà tout, pouvant s’appliquer à votre édition. J’aime assez ce que le bon Odilon Redon burine, pour aimer l’avoir pour voisin. »

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 0095

La relation entre Rops et Poulet-Malassis dépasse le simple cadre professionnel. Plusieurs lettres empreintes de spontanéité et de jovialité en font état. Le Namurois multiplie les invitations à venir au Château de Thozée et à Namur. Tous deux étaient passionnés de botanique ; ils ont parcouru à de nombreuses reprises les campagnes environnantes du château :

« Mr Devos se propose de venir au mois d’août passer deux ou trois jours à Thozée pour déterminer la Flore de Mettet, je compte sur vous, mon cher Malassis, pour cette petite débauche scientifique, nous lèverons les jupons des mandragores pourprées et nous humilierons les coquelicots en les appelant Papaver Rheas ce sera charmant. […].
J’espère que vous reviendrez vite, vous savez bien que vous n’avez pas besoin d’invitation, et dès que vous avez des velléités champêtres, arrivez-nous. »  

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 3494

Auguste Poulet-Malassis, – tout comme Charles Baudelaire – , appréciait la compagnie de Théodore Polet de Faveaux, le beau-père de Félicien (1801-1866). Sous le pseudonyme de Sylvain, ce dernier a publié en 1862 l’ouvrage Suarsuksiorpok ou Le Chasseur à la Bécasse dont il a offert un exemplaire à l’éditeur alençonnais.

A l’instar d’Alfred Delvau, l’éditeur français possédait plusieurs œuvres de Rops dans sa collection personnelle, parfois offertes par l’artiste lui-même.

« Et puis j’ai deux petites eaux fortes inédites, & qui heureusement resteront inédites, à vous donner, – toujours, à seule fin de couler la vente Burty. »

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 0565

Après la chute du Second Empire (1870-1871) et le retour d’exil de Poulet-Malassis, Rops continue à l’entretenir de botanique et s’enquiert de sa santé qui décline au début des années 1870 :

« Je suis inquiet de ne pas recevoir de vos nouvelles parce que Gouzien m’a écrit qu’il vous avait trouvé au lit. […]Sur les montagnes commencent à fleurir les muscaris et de fort jolies anémones roses et violettes dont j’ignore le nom et dont je vous envoie les fleurs. Sous les oliviers, l’ail blanc et des tussilages jaunes à feuilles marbrées de noir ; sur les rochers, au bord de la Méditerranée, on trouve une plante ressemblant à un petit myrthe à feuilles persistantes, le globularia alypum qui donne ses dernières fleurs d’automne. Sa floraison commence en novembre et se prolonge un mois. La plante est jolie et a presque toujours comme compagnes la coronille glauque que mon père cultivait en serre à Namur et un petit Thymus rose fort élégant. Sur le bord des torrents, les arums arrivent maintenant à des dimensions remarquables avec les grandes pervenches. Vous voyez que pour les « pays du soleil » cela n’est pas encore très éblouissant. En revanche, les jardins sont remarquables et pleins de roses.
J’espère avoir bientôt de vos nouvelles, et de vos bonnes nouvelles, nous irons botaniquer à Orry au printemps ensemble, remettez-vous vite sur pied. Mes bonnes amitiés à Fanny et bien à vous. Fély Rops »

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 3506

Fély a été sincèrement affecté du décès de son ami le 11 février 1878. Il se confie à son ami, le photographe Armand Dandoy (1834-1898) dans une lettre du 12 février de la même année :

« Le pauvre Malassis est mort hier. Grande perte pour moi. C’est une vive intelligence & une fine nature qui sont disparues. Je n’avais pas beaucoup d’amis ici déja. On ne fait plus d’amis à nos âges Mon vieux, on garde les anciens. »

Pour lire l’entièreté de la lettre :  n° d’éd. 0866

Giuseppe Di Stazio


[1] Maurice Tourneux, « Auguste Poulet-Malassis », L’Artiste, septembre-décembre 1892, p. 161.

[2] Parmi les plus remarquables, nous pouvons citer : Les Jeunes France Romans goguenards par Théophile Gautier. Frontispice dessiné et gravé par Félicien Rops. Sur l’imprimé de Paris MDCCCXXXIII. Amsterdam [Bruxelles], A l’enseigne du coq, MDCCCLXVI ; Les Épaves, Charles Baudelaire. Avec une eau-forte frontispice de Félicien Rops, Amsterdam [Bruxelles], A l’enseigne du coq, MDCCCLXVI ; Joyeusetés galantes et autres du Vidame Bonaventure de la Braguette [Albert Glatigny]. Luxuriopolis, A l’enseigne du beau triorchis, MDCCCLXVI (frontispice de Rops) ;  Un été à la campagne. Correspondance de deux jeunes Parisiennes recueillie par un auteur à la mode [attribué à Gustave Droz], MDCCCLXVIII (frontispice de Rops) ou encore Tableaux des Mœurs du temps dans les différents âges de la vie [attribué à Le Riche de La Popelinière]. Notice de M. Charles Monselet, Paris [Bruxelles], Imprimerie des ci-devant fermiers généraux, MDCCCLXVII. 2 volumes. (Frontispice et gravures de Félicien Rops).  La plupart du temps, les auteurs sont protégés par des pseudonymes.    

[3] C’est probablement au début des années 1860, au contact de Poulet-Malassis que Rops fonde sa définition du frontispice. Il l’évoque en 1876 dans une lettre adressée au poète Théodore Hannon (1851-1916) : « un frontispice doit être non pas une vignette dans lequel un artiste jette les lettres d’un titre & d’un nom ; comme on a coutume de le faire en ce bon dix neuvième siècle où l’on a beaucoup de souci de faire vit et mal que de faire juste & bien ; – mais un dessin condensant une œuvre littéraire dans ‘un fronton’. » Lettre de Félicien Rops à Théo [Hannon], Dinant, 30 octobre 1876, www.ropslettres.be, n° d’éd. 1894

[4] Lettre de Félicien Rops à Auguste Poulet-Malassis, s.l., s.d. www.ropslettres.be, n° d’éd. 3490

[5] Le café Le Rat Mort est l’un des hauts lieux artistique et littéraire du Paris du XIXème siècle. Il s’agit du surnom donné au Café Pigalle, installé sur la place éponyme en 1835 et situé juste en face du fameux Café de la Nouvelle-Athènes, très fréquenté par les hommes de lettres. Plusieurs hypothèses sont avancées pour l’origine du nom (l’odeur âcre des plâtres et des peintures lors de la rénovation du café ; la découverte d’un rat mort sous une banquette, …). Ce qui est certain, c’est que le déclin du Café de la Nouvelle-Athènes est à l’origine du succès du Rat Mort dont la nouvelle clientèle est composée d’acteur.rice.s, artistes, figurant.e.s et modèles d’atelier, sans oublier certains grands noms de la littérature. Sa renommée déclinera au moment de la Commune de Paris vers 1871. 

[6] Catulle Mendès permet à Félicien Rops de s’introduire dans le milieu parnassien. Une lettre adressée à Alexandre-Ernest Scaron (1835-1923) – un professeur et écrivain belge du réalisme – montre que Rops a voulu créer une Revue Internationale des Arts et des Lettres dont Villiers de l’Isle Adam aurait été le rédacteur en chef (lettre de Félicien Rops à Ernest [Scaron], [Paris], Hôtel d’Espagne – 26 Rue Tronchet, entre le [29 février 1868] et le [5 mars 1868], www.ropslettres.be, n° d’éd. 0836.

[7] Hélène Védrine, op cit., p. 33.

[8] André Guyaux & Hélène Védrine, Autour des Épaves de Charles Baudelaire, Catalogue de l’exposition, Musée provincial Félicien Rops, Namur, 8 mai au 30 août 1999, Namur, 1999, p. 29-33

[9] Lettre de Charles Baudelaire à Félicien Rops, Bruxelles, 21 février 1866 citée dans Charles Baudelaire, Correspondance, Paris, Gallimard, 1973, tome II, p. 617. [éd. Claude Pichois, Jean Ziegler ; Bibliothèque de la Pléiade]

Portrait d’Auguste Poulet-Malassis par Félix Tournachon, dit Nadar, Photographie, 1857. Tiré de l’ouvrage de Claude Pichois, Auguste Poulet-Malassis. L’éditeur de BaudelaireI, Fayard, 1996, p. 155
Les Jeunes France, 1866, eau-forte et aquatinte, frontispice pour l’ouvrage du même titre de Théophile Gautier, 15,3 x 9,8 cm. Fédération Wallonie-Bruxelles, en dépôt au musée Rops, inv. PER E0466.1.CF – APC 2182
Les Epaves, 1868, eau-forte et pointe sèche, frontispice pour l’ouvrage du même nom de Charles Baudelaire, 15,7 x 10,2 cm. Fédération Wallonie-Bruxelles, en dépôt au musée Rops, inv. PER E0465.1.CF – APC 2181
Joyeusetés galantes, 1865, eau forte et pointe sèche, 9,3 x 5,9 cm. Musée Félicien Rops, Province de Namur, inv. PER E0702.1.P
Un été en campagne, 1867 , eau forte et pointe sèche, 12,6 x 7,9 cm. Musée Félicien Rops, Province de Namur, inv. PER E0688.3.P
Tableaux des Moeurs du temps, 1867, eau-forte, pointe sèche et roulette, 13,4 x 8,2 cm. Musée Félicien Rops, Province de Namur, inv. PER E0720.1.P

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