À Monsieur Félicien Rops, Paris.
Plus qu’en autre temps, j’ai pensé à vous – ces jours-ci – et je me permets de vous adresser mes meilleurs souhaits pour l’année nouvelle.
C’est assez banal, généralement, ces bons souhaits, et conventionnel. Mais il m’a semblé que vous ne l’entendriez pas ainsi et c’est pourquoi ces quelques lignes. Il vous a plu me dire jadis de claires paroles et j’aimerais ne pas oublier cela. Ils sont si rares ceux-là qui savent dispenser la bonne aumône morale et dire fièrement. Et grâce à vous, je vais maintenant sans inquiétude autre que de savoir mieux mon métier, simplement. Vous ne trouverez donc pas étrange que je vous remercier beaucoup, beaucoup.
Soyez heureux, très heureux, vous et les vôtres, les accueillants et les bons dont on n’oublie pas l’hospitalité cordiale : et que l’an nouveau vous soit propice.
Et j’espère bien avoir le plaisir de vous voir dans quelques mois, alors que les arbres sont verts et que les peintres accrochent leurs tableaux dans les galeries du champ de Mars, en la bonne Ville de Paris.
Merci encore et à vous,
Aug. Donnay
Janvier 1894