Numéro d'édition: 3512
Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Maurice Bonvoisin
1849/05/26 - 1912/03/27
Lieu de rédaction
Paris
Date
1879/09/17
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
Bon/LE/120
Collationnage
Scan
Date de fin
1879/09/17
Lieu de conservation
Collection privée
Page 1 Recto : 1
Paris 17 sept 1879.
Mon Cher Maurice
Où diable es-tu ? ‒ Je t’ai demandé la liste de la collection que je t’avais proposé d’acheter. ‒ Je la complète, elle se montera à une soixantaine de pièces. Je te disais dans ma lettre qu’elle était très belle & que je pouvais te la faire voir pour que tu puisses prendre note des pièces pour le volume d’Hippert
Je tiens à ta disposition comme je te l’ai dit la lettre de Picard dans laquelle il me dit « que la collection est vendue & que Olin demande qu’on ne le presse pas pour le payement ». ‒
Achète le n° du Monde Illustré de Dimanche prochain. Les dessins de Vierge ont été faits en grande partie d’après mes dessins ou plutôt d’après mes croquis.
‒ Je vais publier une machine sur la Hongrie avec eaux-fortes & Gilloteries.
« Ropsodies Hongroises. ‒ »
Cela sera drôle, tu verras.
À toi
Fély
À propos ; un détail peux-tu me prêter
Page 1 Verso : 3
pour vingt quatre heures la lettre avec dessins écrite à une femme, ou plutôt écrite à Émile Hermant à propos d’une femme. C’est la femme elle même qui la demande. Émile Hermant la lui avait lue, puis après l’avait rempochée suivant mes instructions. La femme est ici, au théatre, devenue très belle. ‒ Envoie la, ou plutôt fais la recopier par un de tes employés. Elle a été écrite dans un moment d’émotion et c’est ce qu’il y a de drôle. ‒ Autre chose : Tâche de conserver deux collections complètes de moi. Je te dirai pourquoi. Sous peu la Bibliothèque de Bruxelles en achètera certainement une si elle est complète. L’autre garde la pour Namur. ‒ J’ai de fortes raisons pour t’écrire ceci. Je te les dirai. ‒ La collection que je fais actuellement aura une destinée à peu près semblables, ‒ c’est pour cela que je retouche tous les dessins que je voulais laisser tels quels, ce qui retarde mon voyage en Belgique & me prend du temps.
À toi au galop.
Fély
N’oublie pas quand tu viendras à Paris ‒ si je n’y étais pas, de visiter l’établissement Lemercier rue de Seine & de demander « à voir » le procéde Lucca. ‒ Je viens de faire une eau forte d’après ce procédé c’est le dessin à la plume lui même. Vous donnez un dessin à la plume très nettement fait – on vous le photographie sur plaque de cuivre & on le fixe à l’aide d’une vernis spécial qui vous permet de suivre les traits de la gravure ou plutôt du dessin photographié. Vous suivez en esclave les traits de la photographie de votre dessin vous faites mordre et votre gravure reproduit en fac simile votre dessin à la plume – c’est prodigieux. Tu verras dans ma nouvelle collection les dessins des menus et les épreuves. Puis la Sieste, Le dessin et l’épreuve. ‒ c’est prodigieux de fac simile. Seulement il faut graver avec beaucoup de soin et de netteté. Un seul désagrément, le vernis mis par le photographe étant très léger, ne peut donner qu’une morsure légère ; mais on reprend après la première morsure. ‒ Je ne ferai plus d’eau-forte que par ce procédé qui rend votre dessin comme vous le voulez sans l’embêtement & le refroidissement du décalque. ‒
Je reçois à l’instant de Paul – quinze épreuves anciennes ‒ ce qui portera la collection à 75 pièces toutes introuvables. ‒ Il faut que cela entre dans le livre d’Hippert, absolument, je ne les retrouverai plus très probablement, – mais cependant on pourra peut être consulter cette collection où elle ira. Je la porterai en Belgique tu verras comme elle est curieuse.
Page 1 Recto : 4
Émile Hermant est passé par ici se rendant en Espagne ‒ je l’ai trouvé bien vieilli et affaisé. Ce voyage lui fera du bien.
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