Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]

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Réponse télégraphique

Je commence donc par buveuse d’absinthe. Édition définitive, à moins que je n’en trouve en mes pérégrinations aux « antres malsains » un beau modèle de rebuveuse d’absinthe. Ce sujet bizarre a toujours une singulière attraction pour moi.

2e dessin : La dame au Pantin – une dame au Pantin inédite. Celle de Gouzien est en rouge, je ferai la tienne en bleu & j’y ajouterai un groupe de pantins, accroché au piedestal du bas relief. –

robe à la mode, très moderne en Chapeau 19e siècle

La deuxième buveuse d’absinthe de Gouzien est en bleu foncé – la tienne toute différente de mouvement sera en noir & jaune ! (Toutes les variations du noir : soie, velours & drap & dentelles ! – Elle sera plus mouvementée. – Enfin comme je te l’ai dit, je ne refais jamais le même dessin & je ne pourrais le faire, c’est contraire à ma nature, & comme je fais « reposer à nouveau » le modèle me donne toujours « autre chose ».

– Pour les photographies, je m’en occuperai – mais je crois que ce mauvais photographe a fait faillite.

– Le comte de Chauveau ou Chauvau n’habite pas Paris, il habite la Russie,

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C’est un secrétaire de Morny qui avait épousé une vieille princesse, une « Naritschine » (éternuez coryzas !) je crois ; il a fait de grandes dépenses & sa femme ne lui donne plus le sou, Pour le je crois même que c’est elle qui a fait vendre ses collections. Il y avait m’a-t-on dit des dessins de moi qui m’eussent étonnés, (!!!) cela venait de la vente Delvau, de Baudelaire, de la succession Charles Bataille, très probablement. Une foule de dessins très parisiens que je distribuais au fur & à mesure que je les faisais sur nature : échanges &c &c

– Pour la planche non coupée des Cythères, c’est exactement comme si tu demandais le manuscrit du Coran cela a disparu. Gouzien ne l’a pas.

– Je n’ai plus d’ex-libris ou plutôt je n’en ai jamais eu, j’ai eu mon en-tête de papier à lettre, j’en ai eu même deux. – J’ai les planches & dès que je serai installé dans mon nouvel atelier je t’en ferai tirer.* parce que les planches sont au fond de mes malles.

J’ai demandé à Gouzien ses trois en-têtes de lettre & je les aurai.

As-tu les en-tetes de Dennetier ? Je t’enverrai le 2e état de don Paez & le frontispice au trait de Musset qui compteront parmi les planches rares que je dois te donner par mon

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contrat comme les trois précédentes : La Suédoise de Borsö – La jeune femme à la toque & le don Paez.

Je te donnerai aussi – la petite vieille Flamande noire dont j’ai également la plaque, même jeu pour le « festin de la Chronique » nous ferons tirer des états rouges & noirs de ces planches.

– Je n’ai plus ni les Épaves, ni les Cafés & Cabarets de Paris ni les jeune France en feuilles détachées, ni même autrement ! Tu sais que je ne me collectionne pas, ou très peu !

Le Chasseur à la Becasse se trouve au Jardin d’acclimatation dans la bibliothèque du Jardin, on le vend la bàs.

Je te ferai la « Bécat-se » & j’ai déja fait les croquis. – Seulement je te ferai un fragment de la chose car je compte faire de ces machines là un énorme dessin. C’est fort intéressant. mais actuellement cela me mênerait à faire un dessin plus grand que la Saisie. Il ne faut pas que je m’emballe si je veux te livrer tes huit dessins fin septembre.

Il y a dans la collection Gouzien trois ou quatre dessins que je vais reproduire pour les garder, je les trouve bien & comme Gouzien n’a pas garde tenu à la propriété, de ses dessins, puisque c’est moi qui l’ai, je tiens avant que cela ne disparaisse à les garder & à les faire mieux même, ces dessins sont les suivants :

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– 1° « L’attrappage » une grande diablesse de fille descend l’escalier du Café Anglais en s’engueulant avec une autre – très empoignant ce dessin.

– 2° La Chaste Suzanne.

Parisienne au bain froid sur le bord de la rivière, un vieux la regarde.

– 3° Le secret de Polichinelle.

– 4° Batterie de femmes dans un mauvais lieu. – Épouvantable !

– 5° L’Affuteur.

– 6° Bougival un canotier & une canotière – dessin fait en automne 76. le plus lumineux que j’aie fait.

Je t’enverrai ces dessins pour que tu les montres un peu car ils sont curieux & Dieu sait où ils vont se disperser !