Numéro d'édition: 2947
Lettre de Félicien Rops à [Antoine Marlaire]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Antoine Marlaire
Lieu de rédaction
Paris, 9 Passage Sainte Marie
Date
1875/05/21
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
8807/t1/p248+8807/t1/p249
Collationnage
Tapuscrit Lefebvre - Kunel
Date de fin
1875/05/25
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art Contemporain
Page 248
reçue le 25 mai 1875
Mon cher Marlaire,
Je n’ai pas à faire remettre à Mr Victor Rops les archives qu’il ne veut pas remettre. Cela c’est une affaire à débrouiller entre Mr Victor Rops et le Club. Mr Victor Rops ou un autre cela m’est complètement égal. Supposez qu’à une réclamation faite par un négociant réclamant 500 francs, vous répondiez par ceci : « Monsieur, nous ne vous en devons que 250. Mr V. Rops détient les papiers par lesquels il vous sera prouvé que vous n’en toucher que 250 ». Le négociant serait évidemment dans son droit en vous faisant payer d’abord les 500 francs qu’il vous réclame, en vous laissant tous les droits qui vous sont dus, si vous lui prouvez plus tard le contraire. – C’est au Club à attaquer Mr Victor Rops s’il le juge convenable. Je n’ai pas vu les papiers dont Victor Rops, à ma demande, t’a fait parvenir un extrait, mais le fond de la question n’en reste pas moins dans son entièreté et voici ce que je peux affirmer :
1°/ Je n’ai jamais accepté de convention par laquelle j’acceptais de prêter au Club de l’argent sans intérêts ;
2°/ jamais je n’ai reçu aucune notification à cet égard ;
3°/ J’ai toujours été considéré et je me suis toujours considéré comme le détenteur et le propriétaire des actions que le Club émettait jusqu’à amortissement de ma dette.
4°/ Cela est tellement patent, qu’ayant un jour besoin d’argent, j’avais prié un de mes amis de négocier quelques-unes de ces actions, dont j’aurais évidemment payé l’intérêt, que le Club me payait, mais que je laissais en sa caisse à la demande de son trésorier. Du reste cela ne me paraît pas discutable.
Est-il oui ou non admissible que le Club m’ait reconnu propriétaire d’actions sans vouloir m’en payer les intérêts ? Et moi-même aurais-je accepté cette clause ?
Mais j’aurais plutôt eu droit à une prime puisque je payai d’emblée l’entièreté de ces actions !
Je voudrais bien ne pas donner à Mr Victor Rops ou à d’autre la satisfaction, s’il peut y en avoir, de faire un procès à la société à laquelle je me suis toujours bien vivement intéressé ; mais c’est le Club lui-même qui va m’y forcer en me refusant une juste satisfaction, et Mr Victor Rops s’attend bien à un refus de la part du Club. –
Qu’arrivera-t-il ? J’intente une action au Club, – Mr Victor
Page 249
Rops tenant les preuves ne voudra probablement (ceci est purement, une supposition), les livrer qu’en justice ; ‒ donc il arrive à son but : celui de me faire faire un procès au Club, ‒ « si c’est là son but, ce que j’ignore ; ‒ il me paraît bien plus simple de la part de la Société de me payer les intérêts qu’elle me doit, et je m’engage à les rembourses si l’on me prouve qu’il a été décidé que la somme avancée par moi comme preneur d’action émises ne devait pas produire d’intérêts.
Très prompte réponse, je te prie, Mon Cher Marlaire, et bonne amitiés à nos amis du Club.
Je ne peux hélas ! aller à Anseremme avant Septembre –mon journal s’y oppose !! – et les abonnés encore plus !!
Bien à vous, Mon Cher Ami, et faite vite, car je renverrais avec volupté la procuration que Victor Rops vient de me faire parvenir pour attaquer le Club et que je reçois à l’instant sans l’avoir demandée, croyez-le bien.
F. Rops
9 Passage Ste Marie
Rue du Bac
Paris.
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