Lettre de Félicien Rops

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Je ne sais si cette lettre te parviendra avant ton départ. J’ai reçu ta lettre à Bréhat. Je t’ai télégraphié hier de Paimpol. Je serai jusqu’à Jeudi à Peros-Guirec, je retourne à Paris Vendredi. Je viens de recevoir à l’instant une dépêche de Petit le marchand de tableaux me demandant d’être Samedi matin chez lui. Je comptais rester encore dix jours en Bretagne pour faire le Sud & voilà que tout est à terre !! Pas de chance.

Tout ce que tu dis dans ta lettre Mon Vieux tombe devant ceci : Je n’étais pas seul en partant pour la Bretagne. Ce n’est que quand on m’a quitté que je t’ai écrit, & on ne devait

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pas me quitter du voyage, ce qui fait que je ne pouvais t’inviter à m’accompagner. Dès que la personne est partie, j’ai écrit aux Barroil & à toi. Tu me disais dans ta lettre première que tu ne quittais pas Bruxelles. Note ceci : – Puis je ne pensais pas aux passes pour Paris, puisque d’habitude on n’en donne pas. Donc je croyais que tu pourrais hâter ton voyage de huit jours. – Tu sais Mon Vieux que tu es un compagnon que je ne peux remplacer. Ta contemplation & ton œil des choses s’accommode très bien avec mon activité même. Mais tu as un œil de peintre, qui me va. Je ne connais rien d’insupportable comme le Mr qui passe devant des merveilles sans les voir. Donc si ce voyage rate, je te forcerai bien en Septembre à venir prendre quelques bains à Heyst, dans la dernière quinzaine de Septembre si tu veux. Il ne faut pas que les gens de notre trempe se lâchent en avançant dans la vie, & de temps à autre une semaine ou deux, en communion d’idées

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est nécessaire. Donc, viens ou ne viens pas c’est à toi à juger, si tu fais la Bretagne seul tu ne t’embêteras pas d’ailleurs, & je te donnerai de précieux renseignements.